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LE BOUTE-CHARGE

ceur entre les quatre murs du quartier. Le jour où on l’habilla, l’adjudant Loriot près de qui il passait en le regardant de son air le plus goguenard le questionna :

— Comment t’appelles-tu ?

— Jean-Jacques-Paul-Marie Pornet, M’sieu, et toi ?

La guerre commença. Petit, maigre, adroit comme un singe, la lèvre plissée par un rire gouailleur qui ne le quittait guère, Pornet déplut dès son arrivée. Toutes les fois qu’il apercevait l’adjudant Loriot, c’était pour lui décocher une épigramme que l’autre n’entendait pas, mais dont il saisissait parfaitement le sens. Alors, il bondissait.

— Hein ? qu’est-ce que vous dites ?

— Moi ? rien, mon adjudant !

Rarement ces escarmouches se terminaient sans que l’adjudant allongeât son maximum au voyou. Il faut dire que c’était là tout ce que celui-ci désirait.

En arrivant au régiment, il n’avait pas tardé à s’apercevoir qu’il fallait travailler dur et