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LUCIUS.


Divinité du lieu, en grande vénération dans le pays. Les habitants accueillirent bien volontiers cette déité étrangère et l’installèrent dans le temple de leur propre déesse. Quant à nous » on nous assigna pour logis la maison de quelques pauvres gens. Après avoir passé là plusieurs jours, mes maîtres résolurent de s’en aller à la ville la plus voisine et réclamèrent leur déesse aux villageois. On les laissa entrer eux-mêmes dans le temple pour la prendre ; ils me l’arrangèrent sur le dos et se mirent en route. Mais les impies, pendant qu’ils étaient au temple, avaient trouvé moyen de dérober une coupe d’or, déposée là comme offrande, et l’emportaient cachée sous la déesse. Ceux du bourg, ne s’en sont pas plus tôt aperçus, qu’ils se mettent à la poursuite des voleurs. Arrivés près d’eux, ils’sautent à bas de leurs chevaux, les arrêtent au beau milieu du chemin, en les appelant impies, brigands, sacrilèges, et leur réclament l’offrande volée. A la fin, à force de fouiller partout, ils la trouvent dans le sein de la déesse. On enchaîne mes efféminés, on les ramène sur leurs pas, et on les jette en prison. La déesse dont j’étais porteur est donnée à un autre temple, et la coupe d’or restituée à la déesse du pays.

XLII. Le lendemain il fut décidé qu’on vendrait toute la défroque de nos pendards et moi avec le reste. On me céda de fait à un homme étranger au village, mais qui habitait un bourg voisin, et boulanger de son métier. Il avait acheté aussi dix médimnes de froment qu’il me mit sur le dos, et, avec cette charge, i| me chassa du côté de chez lui, par une route assez malaisée. En arrivant, il me mène au moulin, où je vois une foule de bêtes de somme, et des meules en quantité, toutes mises en mouvement par mes nouveaux compagnons d’esclavage. Ce n’était partout que farine. Quanta moi, esclave nouveau venu, qui avais porté une lourde charge, et par des chemins difficiles, on me laissa reposera la maison ce jour-là. Mais dès le len-