Page:Zidler - Le Cantique du doux parler, SIL.djvu/14

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livre l’hymne du verbe de la vieille et douce France, répercuté au delà des mers par tous les échos de la France Nouvelle.

Henri de Bornier, dans une œuvre dramatique où les superbes alexandrins abondent, a écrit celui-ci, qui nous semble le plus beau de tous :

Tout homme a deux pays, le sien, et puis la France.

Ce vers admirable n’a nulle part été plus applaudi que dans le Canada français. C’est pour nous surtout qu’il est vrai et d’une réalité vivante. Et lorsqu’on nous le redit, nous sentons quelque chose s’émouvoir en nous. Ah ! oui, nous avons deux pays : le nôtre, notre Canada au passé plein de gloire et à l’avenir plein de promesses ; et puis la France, l’ancienne mère-patrie, séparée de nous par la nouvelle allégeance à laquelle nous sommes fidèles, et demeurée pourtant la patrie de nos intelligences et de nos cœurs. Mais pourquoi, en parlant de M. Zidler, ce vers si heureusement frappé nous est-il revenu à la mémoire ? N’en voyez-vous pas la raison très évidente ? C’est que notre cher poète a voulu le refaire à sa façon et prouver qu’un Français peut avoir aussi deux pays, le sien et puis le Canada.

Le sien ! cette France glorieuse et douce, secourable aux faibles et redoutable aux forts, mission-