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VI LES DEUX FRANCES

les vers déjà parus du bon poète, la douceur de leur harmonie et la beauté de leur rythme.

    M. Gustave Zidler est l’un des deux ou trois poètes, qui, plus grands que les autres,-honorent la France contemporaine «autant par leur caractère que par leur talent», et il serait inutile de le présenter à des lecteurs qui connaissent déjà son esprit profondément religieux, son 

patriotisme ardent, la noblesse de ses inspirations, l’élévation constante de ses pensées, la pureté de sa langue et l’étonnante souplesse de sa main.

    Or voici que le poète de la Vieille France, qui fut longtemps distraite, est devenu le poète de la France Nouvelle, qui toujours s’est souvenu. Zidler s’est fait Canadien pour célébrer nos gloires, et il a voulu, quand des poètes du Canada publient leurs vers à Paris, faire paraître les siens à Québec ! 
    Pour la première fois, la poésie française quitte la «terre divine» 
    Et librement, dans la lumière, à grands coups d’ailes, 

vient à nous par dessus les «grandes eaux», se pose sur le sol canadien, ajuste sa lyre à nos voix et fait monter vers les ancêtres un hymne d’amour. Et, parmi les poètes d’aujourd’hui, nul ne pouvait, mieux que Gustave Zidler, représenter dans vos fêtes la France qui chante ; nul n’aurait su, mieux que lui, se pencher sur notre «petite patrie», en aspirer l’arôme

    Et le faire passer tout entier dans ses chants. 

Son âme est sœur de la notre ; par les croyances héréditaires pieusement gardées, par le respect des traditions