Page:Zo d'Axa - Les feuilles.djvu/13

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jonglèrent dans l’antichambre avec les objets du culte. On scandalisa les fidèles. Le doute dessilla les yeux. En quelques mois le peuple-enfant surprit qu’on lui cachait « des choses »… Maintenant la confiance est morte : les mauvais pasteurs l’ont tuée. Près de la hampe brisée du drapeau, les balances de la justice gisent comme de la ferraille parmi du bois à brûler…

C’est en vain que, la crise passée, les brocanteurs de la Patrie tenteront des raccommodages. Plus rare se fera la pratique. La bonne histoire d’une France signifiant, entre les nations, progrès, générosité, n’égarera pas tant de badauds : jamais on ne connut de tribu plus acharnée à maintenir un homme au poteau de torture.

D’ailleurs, et sans se contredire, on n’acceptera pas davantage la légende d’un Dreyfusisme, barnum de la Vérité vraie. La dame nue au miroir vit trop peu de chose dans sa glace. Elle chanta la légalité, oubliant que c’est légalement que l’on fusille les conscrits coupables d’un simple geste ; et que légalement aussi, dans nos rues, les nuits d’hiver, des hommes et des petits enfants crèvent devant les portes closes. À bas ces huis clos — les pires ! La revision qu’il faudrait, la belle dame n’en parla point.

Depuis toujours les grands mots : droit, devoir,