Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/147

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les héros pénibles du drame de la rue Montaigne, je me suis dit :

— Les pauvres fous que la mort charrie plus qu’elle ne les enlève ! les pauvres qui partent sans qu’on ose les plaindre, ces cadavres que lapident les imprécations des inapaisables vertueux et les épithètes clichées des reporters justiciers, pauvres, pauvres fous ! quelle marche au cimetière !

À leur exceptionnel roman, une exceptionnelle faillite : ces morts s’en vont devant une foule qui ricane.

Pourquoi ricane-t-elle, la foule ?

Oh ! mais c’est un scandale, un gros scandale ! pensez donc : deux garçons !…


Il n’avait pas vingt ans, Chollet, le corps gracile, une jolie tête de fillette avec un esprit d’enfant dépravé. Il était resté à dix-huit ans passés ce type féminin dont nous avons entrevu des échantillons au collège, premières amours des internes ! Il jouait son rôle inverti avec une bonne foi désarmante.