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Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/148

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Pour lui, Robert, âgé de quelques années de plus, était le grand ami choisi de son existence, l’ami de toutes les intimités.

L’un faible et doux, alangui : l’autre avec des emportements, des colères, d’inracontables et fauves délicatesses, de compliquées et perverses galanteries, un monde de subtiles conventions…

Ainsi, tous deux, ils avaient plaisir à vivre leur maladive tendresse.

À part cette fatale affinité, contre eux rien de fâcheux à dire. Eugène Chollet avait la réputation, bourgeoisement appréciable, d’un petit employé assidu, exemplaire. Alfred Robert, lui, était le modèle des fils, s’imposant mille privations pour accomplir un devoir sacré, ne gardant jamais qu’une toute minime part de ses appointements pour apporter le reste à sa vieille mère malade.

Pourtant, pourtant, où allait-il Chollet en sortant de son atelier ? Où allait-il Robert avant de venir près de la mère adorée ? À quels invincibles appels répondaient-ils ?