Page:Zo d’Axa - Endehors.djvu/77

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ce que l’on pouvait soupçonner ne joint pas la réalité.

Quand, saignants et ligotés, les trois hommes furent enfermés dans le poste, ils ne s’y assoupirent pas longtemps ; les agents s’empressèrent de leur rendre visite et voici ce qui se passa : à coups de pied sur l’os des jambes, à coups de poing dans les poitrines haletantes, à coups de crosse de revolvers sur les crânes endoloris, ce fut la danse des vaincus ! On les frappa, les malheureux, en un acharnement, en des raffinements turpides… La bande policière avec une joie féroce tortura. Et lorsque lasse elle s’arrêtait, c’était pour, une demi-heure après, recommencer la séance. Cela dura tout le jour de l’arrestation et se répéta d’autres fois encore.

Les yeux pochés, la tête enflée, méconnaissables, le corps meurtri, l’être brisé, les pauvres garçons n’avaient plus de force pour résister. Ils restaient inertes sous le coup de poing, comme sous le fouet des insultes… Leurs blessures s’envenimaient et, pour laver leurs plaies, on leur refusait de l’eau !