Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/139

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sir, si ce n’est de manger plus souvent. Je voudrais aussi être plaint, être caressé, être aimé. J’ai besoin d’un cœur.

XVI

Oh ! frères, je souffre, je souffre. Je n’ose parler, je sens la honte me serrer à la gorge, & je ne puis que pleurer sans ôter de mon cœur le poids qui l’étouffe.

La misère est douce, l’infamie est légère. Et voilà que le ciel me punit, qu’il me courbe sous un vent terrible, sous une implacable blessure.

Maintenant, frères, vous pouvez désespérer : je n’ai plus de degrés à descendre, je viens de m’abandonner au gouffre, je suis perdu à jamais.

Ne m’interrogez pas. Je laisse mes cris