Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/140

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aller jusqu’à vous, car la douleur est trop aiguë pour que je parvienne à étouffer mes cris. Mais je retiens les paroles sur mes lèvres, je ne veux ni vous effrayer ni vous désoler en vous contant l’effroyable histoire de mon cœur.

Dites-vous que Claude est mort, que vous ne le verrez plus, que tout est bien fini. Je préfère souffrir seul, quitte à en mourir, que de troubler votre sainte tranquillité en me déchirant devant vous, en vous découvrant ma plaie saignante.

XVII

Non, vous souffrirez, mais il m’est impossible de garder le silence. Je trouverai quelque consolation à me montrer à nu ; je m’apaiserai lorsque je saurai que vous sanglotez avec moi.

Frères, j’aime Laurence.