Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/299

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adresse à sa poupée. Et cette Laurence, cette Laurence morne & désolée, accusait un tel affaissement que son impudeur n’était plus que l’acceptation tacite d’un acte purement matériel. Où trouver le mal dans tout ceci, & qui aurait osé punir Laurence & Marie, l’une de son ignorance, l’autre de son abrutissement. Le cœur s’était rendormi ou ne s’était pas encore éveillé. Il ne pouvait être complice de la chair qui, elle-même, restait innocente dans son silence. Si j’avais eu à condamner ces deux femmes, j’aurais eu plus de larmes que de sévérité, j’aurais souhaité pour elles la mort, la paix suprême.

Elles doivent dormir d’un sommeil bien profond dans leurs tombes, ces pauvres créatures qui ont vécu de tumulte, de gaieté fiévreuse. Peut-être, toutefois, leurs cœurs aiment-ils enfin dans la mort, souffrant effroyablement à la pensée d’une vie passée à aimer sans amour ; ils voudraient