Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/301

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— Oh ! que c’est bon, oh ! que c’est bon d’être seuls, murmurait-elle ; nous allons pouvoir vivre ensemble. Ils ont bien fait d’arranger cela de cette façon. Il faudra les remercier. Qu’ils soient heureux de leur côté, nous serons heureux du nôtre.

Puis, elle a pris un ton de confidence, une voix basse & joyeuse.

— Tu ne sais pas, disait-elle, je n’aimais point Laurence. Cette femme était mauvaise, elle te faisait pleurer des larmes que j’aurais bien voulu essuyer. La nuit, lorsque je te savais à son côté, je ne pouvais dormir ; je m’éloignais de Jacques, j’aurais voulu monter dans ta chambre pour veiller sur toi, afin qu’elle ne te fît pas de mal. Tu ne me quitteras plus, n’est-ce pas, Claude ? Va, je serai une bonne petite femme qui se fera la plus petite possible.

Marie a gardé un court silence, souriant à ses pensées. Elle s’affaissait de plus en plus & devenait inerte. Je tenais son corps, je sentais la vie s’en aller de sa chair