Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/324

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une fraîcheur douce, une espérance sans bornes me venaient de cette jeune fille morte & de ces espaces rêveurs.

Les bougies s’achevaient. La chambre avait un silence de plus en plus lourd, & les ombres grandissaient. Pâquerette dormait. Jacques n’avait pas bougé.

Il s’est levé brusquement, il a regardé autour de lui avec peur. Je l’ai vu se pencher sur le cadavre pour le baiser au front. La chair froide lui a donné un frisson. Alors il m’a aperçu. Il est venu à moi, hésitant, puis m’a tendu la main.

Je regardais cet homme que je ne pouvais comprendre, qui me paraissait aussi obscur que Laurence. J’ignorais s’il m’avait menti ou s’il avait voulu me sauver. Cet homme était venu me briser le cœur. Mais j’avais espéré, j’avais pardonné. J’ai pris sa main & la lui ai serrée.

Alors il s’en est allé, me remerciant du regard.

Le matin, je me suis trouvé au bord du