Page:Zola - La Confession de Claude (Charpentier 1893).djvu/40

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troubler au vent de ses tresses blondes.

Cette poitrine brutalement découverte m’a fait rougir & m’a mis au cœur une telle angoisse que j’ai cru en pleurer. J’ai eu honte pour la jeune femme, j’ai senti ma virginité s’en aller dans mon regard. Cependant, je ne pouvais détourner les yeux ; je suivais les douces ondulations du sein, je m’éblouissais de sa blancheur. Les sens se taisaient encore, mon esprit seul était ivre. Mes impressions avaient un charme si étrange que je ne puis aujourd’hui les comparer qu’à la sainte horreur qui m’a secoué le jour où j’ai vu un cadavre pour la première fois. Mon imagination m’avait aussi représenté la mort. Mais lorsque j’ai vu cette face bleuie, cette bouche noire & ouverte, lorsque le néant s’est montré dans son énergique grandeur, je n’ai pu détacher mes regards du cadavre, frémissant d’une volupté douloureuse, attiré par je ne sais quel rayonnement de la réalité.