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LA FAUTE DE L’ABBÉ MOURET.

— Elle est futée, la mère !… Dame ! puisque le curé veut du monde dans son église !

Cependant, Rosalie s’était calmée. Avant de s’en aller, elle demanda à Fortuné s’il avait prié monsieur le curé de venir le soir bénir leur chambre, selon l’usage du pays. Alors, Fortuné courut à la sacristie, traversant la nef à gros coups de talon, comme il aurait traversé un champ. Et il reparut, en criant que le curé viendrait. La Teuse, scandalisée du tapage de ces gens, qui semblaient se croire sur une grande route, tapait légèrement dans ses mains, les poussait vers la porte.

— C’est fini, disait-elle, retirez-vous, allez au travail.

Et elle les croyait tous dehors, lorsqu’elle aperçut Catherine, que Vincent était venu rejoindre. Tous les deux se penchaient anxieusement au-dessus du trou de fourmis. Catherine, avec une longue paille, fouillait dans le trou, si violemment, qu’un flot de fourmis effarées coulait sur la dalle. Et Vincent disait qu’il fallait aller jusqu’au fond, pour trouver la reine.

— Ah ! les brigands ! cria la Teuse. Qu’est-ce que vous faites là ? Voulez-vous bien laisser ces bêtes tranquilles !… C’est le trou de fourmis à mademoiselle Désirée. Elle serait contente, si elle vous voyait !

Les enfants se sauvèrent.