Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/211

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au fond de l’étroite vallée, que se trouve l’ancienne propriété de Chateaubriand ; l’habitation a d’étranges allures romantiques ; des fenêtres à ogives, des tourelles gothiques, semblent avoir été plaquées sur une maison bourgeoise. Pourtant, la route monte encore et devient de plus en plus sauvage ; des fondrières se creusent, des pins tordus poussent entre les rochers ; par les jours brûlants de juillet, on pourrait se croire dans un coin perdu de la Provence. Enfin, on débouche sur le plateau ; et, brusquement, un vaste horizon se déroule ; pendant que, au ras du ciel bleu, on a devant soi la ligne sombre du bois de Verrières.

Alors, si l’on suit le bord du plateau pour se rendre au bois, on aperçoit à ses pieds toute la vallée de la Bièvre, puis une succession sans fin de coteaux qui moutonnent, de plus en plus violâtres et éteints, jusqu’au fond de l’horizon. L’œil distingue des villages, des rangées de peupliers, des points blancs qui sont des façades claires de maisons, des champs cultivés, très divisés, étalant une veste d’arlequin bariolée de toutes les nuances du vert et du jaune. Nulle part, je n’ai eu une impression plus large de l’étendue.