Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/261

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Rouget et Fouasse furent aussitôt debout, les regards luisants, fouillant l’horizon.

— Où ça, gamin ? où ça, un tonneau ? répétait le patron, très ému.

Là-bas… à gauche… ce point noir.

Les autres ne voyaient rien. Puis, Rouget poussa un juron.

— Nom de Dieu !

Il venait d’apercevoir le tonneau, gros comme une lentille sur l’eau blanche, dans un rayon oblique du soleil à son coucher. Et il courut à la Baleine, suivi par Delphin et Fouasse, qui se précipitaient, tapant leurs derrières de leurs talons et faisant rouler les cailloux.

La Baleine sortait du port, lorsque la nouvelle qu’on voyait en mer un tonneau, se répandit dans Coqueville. Les enfants, les femmes se mirent à courir. On criait :

— Un tonneau ! un tonneau !

— Le voyez-vous ? Le courant le pousse à Grandport.

— Ah ! oui, à gauche… Un tonneau ! Venez vite !

Et Coqueville dégringolait de son rocher, des enfants arrivaient en faisant la roue, tandis que les femmes ramassaient leurs jupes à deux mains,