Page:Zola - Le Capitaine Burle et 5 autres nouvelles.djvu/45

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comme un sabre, dans la nuit noire de l’escalier. Ah ! nom de Dieu ! il comprenait pourquoi ce cochon de Burle ne quittait plus son chez-lui et se couchait à neuf heures ! Une jolie conversion, je t’en fiche ! et avec un sale trognon que le dernier des troupiers n’aurait pas ramassé sur un tas d’ordures !

— Mais, sacré nom ! dit le major tout haut, pourquoi n’a-t-il pas gardé Mélanie ?

Que faire maintenant ? Entrer et leur flanquer à tous les deux une volée de coups de canne ? C’était son idée d’abord ; puis, il avait eu pitié de la pauvre vieille, en bas. Le mieux était de les laisser à leur ordure. On ne tirerait plus rien de propre du capitaine. Quand un homme en tombait là, on pouvait lui jeter une pelletée de terre sur la tête, pour en finir comme avec une bête pourrie, empoisonnant le monde. Et l’on aurait beau lui mettre le nez dans son caca, il recommencerait le lendemain, il finirait par prendre des sous, afin de payer des sucres d’orge aux petites mendiantes pouilleuses. Nom de Dieu ! l’argent de l’armée française ! et l’honneur du drapeau ! et le nom de Burle, ce nom respecté qui allait finir dans la crotte ! Nom de Dieu de nom de Dieu ! ça ne pouvait pas se terminer comme ça !