Page:Zola - Le Naturalisme au théâtre, Charpentier, 1881.djvu/206

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sauvent, grâce à un souterrain. Un quatrième acte, d’une grande beauté ; Opimia est revenue se livrer, on la condamne, et Postumia la dispute à ses juges. Enfin, un cinquième acte, dont le dénoûment reste superbe, encore un décor magnifique, le Champ Scélérat, avec le caveau où l’on descend le corps de la vestale tuée par l’aïeule.

Le vers de M. Alexandre Parodi n’a pas, je le répète, la facture savante de nos poètes contemporains. Il manque de lyrisme, cette flamme du vers sans laquelle on semble croire aujourd’hui que le vers n’existe pas. Quant à moi, je suis persuadé que M. Alexandre Parodi a réussi justement parce qu’il n’est pas un poète lyrique. Il fabrique ses hexamètres en homme consciencieux qui tient à être correct ; parfois, il rencontre un beau vers, et c’est tout. Aucun souci de décrocher les étoiles. Oserai-je l’avouer ? cela ne me fâche pas outre mesure. Il n’est pas poète comme nous l’entendons depuis une cinquantaine d’années ; eh bien, il n’est pas poète, c’est entendu. Mettons qu’il écrit en prose. Ce qui me blesse davantage, c’est l’amphigouri classique dans lequel il se noie, et j’arrive ici à la seule querelle que je veuille lui faire.

Comment se fait-il qu’un jeune homme de trente-quatre ans, dit-on, un écrivain qui paraît avoir une vaste ambition, puisse ainsi claquemurer son vol dans une formule devenue grotesque ? Je ne lui conseille pas, ah ! certes, non ! de tomber dans l’autre formule, la formule romantique, peut-être plus grotesque encore ; mais je fais appel à toute sa jeunesse, à toute son ambition, et je le supplie d’ouvrir les yeux à la vérité moderne. Il y a une place à prendre, une place