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Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/114

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cette cellule. Mais vraiment, j’ai déjà assez commis de lâchetés sans charger ma conscience davantage... Il arrivera ce que le ciel voudra. D’ailleurs, tout n’est pas perdu. Marius me délivrera ; il trouvera l’argent, vous verrez... Vous viendrez me chercher quand vous aurez payé ma rançon. Et nous nous sauverons ensemble, et je vous embrasserai... »

Il parlait presque gaiement. Marius lui prit la main.

« Merci, frère, dit-il. Aie confiance. »

Fine et Revertégat sortirent ; Philippe et Marius restèrent seuls pendant quelques minutes. Ils eurent une conversation grave et émue : ils causaient de Blanche et de son enfant.

Quand les trois visiteurs furent revenus dans la geôle, la bouquetière se désespéra en demandant à Marius ce qu’il allait faire.

« Je vais me remettre en campagne, répondit-il. Le malheur est que nous sommes pressés et que je ne sais à quelle bourse m’adresser.

– Je puis vous donner un conseil, dit Revertégat. Il y a dans la ville, à deux pas d’ici, un banquier, M. Rostand, qui consentira peut-être à vous prêter une forte somme... Mais je vous avertis que ce Rostand a la réputation d’un usurier... » Marius n’avait pas le choix des moyens.

« Je vous remercie, dit-il. J’irai demain matin voir cet homme. »