Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/310

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– Ne parlons pas de cela, répondit vivement Blanche. Je n’ai ni la force ni la volonté de m’occuper de ces choses... Je vous l’ai dit, moi, je suis morte, je n’ai plus besoin de rien. Quant à mon fils, il s’adressera plus tard à vous, il fera valoir ses droits, s’il le désire. J’ai remis le soin de ses intérêts entre des mains honnêtes... Seulement, je dois vous prévenir que ceux dont vous parliez si brutalement tout à l’heure sont bien décidés à agir, dans le cas où vous vous opposeriez à mes volontés... Maintenant, par grâce, laissez-moi. »

Blanche se laissa aller sur l’oreiller, heureuse d’avoir vaincu. Elle s’endormit paisiblement.

M. de Cazalis hésita un instant. Puis, ne trouvant rien à ajouter, il se retira. Le malheur qui venait de le frapper était irréparable. Mais il préférait encore un péril lointain au péril de provoquer sur le champ des explications. Les enfants ne grandissent pas en un jour, et il pensait qu’il aurait le temps de se mettre à l’abri de réclamations. Il valait mieux se taire et attendre. Plus tard, quand la mère serait dans les ordres, il pourrait chercher le fils et s’en emparer. Il savait que Philippe s’était enfui en Italie, et il en concluait que le nouveau-né n’avait pu être remis qu’au frère du fugitif. C’était donc autour de Marius qu’il comptait diriger ses recherches.

En attendant, il se rendit à Paris, où l’appelait son mandat de député. Il évitait ainsi les mauvais conseils de sa colère, et il pouvait réfléchir à l’aise au plan qu’il devait suivre.