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Page:Zola - Les Mystères de Marseille, Charpentier, 1885.djvu/393

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et les compagnies se dispersèrent sous le torrent qui les entraînait. En moins de deux minutes, la Cannebière et le Cours se trouvèrent vides.

Le général s’était retiré, pâle et triste. Mathéus avait disparu comme par enchantement. Philippe, indigné lui-même, s’était vainement élancé du côté où un filet de fumée annonçait la présence de l’assassin : il n’avait pu distinguer qu’une forme vague qui se courbait et qui fuyait.

Quand le carrefour fut vide et que le rappel battit dans le silence des rues épouvantées, Marius entraîna son frère du côté de la place aux Œufs. Là était caché leur bonheur. Comme ils entraient dans la Grand-Rue, ils aperçurent des groupes d’ouvriers qui occupaient la place et qui élevaient des barricades. Marius retint un cri d’angoisse.

Il était environ midi.