Page:Zola - Les Trois Villes - Rome, 1896.djvu/189

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démences. Puis, c’était le palais de Caligula qui surgissait, un agrandissement de la maison de Tibère, des arcades établies pour en élargir les constructions, un pont jeté par-dessus le Forum, aboutissant au Capitole, où le prince voulait pouvoir aller causer à l’aise avec Jupiter, dont il se disait le fils ; et le trône avait aussi rendu celui-ci féroce, un fou furieux lâché dans la toute-puissance. Puis, après Claude, Néron, renchérissant, n’avait pas trouvé le Palatin assez vaste, exigeant pour lui un palais immense, s’emparant des jardins délicieux qui montaient jusqu’au sommet de l’Esquilin, pour y installer sa Maison d’Or, un rêve de l’énormité dans la somptuosité, qu’il ne put mener jusqu’au bout, dont les ruines disparurent vite, pendant les troubles qui suivirent sa vie et sa mort de monstre affolé d’orgueil. Puis, en dix-huit mois, Galba, Othon, Vitellius tombent l’un sur l’autre, dans la boue et dans le sang, rendus à leur tour monstrueux et imbéciles par la pourpre, gorgés de jouissances à l’auge impériale, ainsi que des bêtes immondes ; et ce sont alors les Flaviens, un repos d’abord de la raison et de la bonté humaines, Vespasien, Titus qui bâtirent peu sur le Palatin, Domitien ensuite avec qui recommence la folie sombre de l’omnipotence, sous le régime de la peur et de la délation, des atrocités absurdes, des crimes, des débauches hors nature, des constructions d’une vanité démente dont le faste luttait avec celui des temples élevés aux dieux : telle cette maison de Domitien, qu’une ruelle séparait de celle de Tibère, et qui s’élevait colossale, un palais d’apothéose, avec sa salle d’audience au trône d’or, aux seize colonnes de marbres phrygiens et numidiques, aux huit niches garnies de statues admirables, avec sa salle de tribunal, sa grande salle à manger, son péristyle, ses appartements, où les granits, les porphyres, les albâtres débordaient, travaillés par les artistes fameux, prodigués pour éblouissement du monde. Puis, enfin, des années plus tard, un dernier palais s’ajoutait à l’énorme masse