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Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/26

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II


Quinze jours plus tard, la famille Rostand partait pour la Blancarde. L’avoué devait attendre les vacances des tribunaux, et d’ailleurs le mois de septembre était d’un grand charme, au bord de la mer. Les chaleurs finissaient, les nuits avaient une fraîcheur délicieuse.

La Blancarde ne se trouvait pas dans L’Estaque même, un bourg situé à l’extrême banlieue de Marseille, au fond d’un cul-de-sac de rochers, qui ferme le golfe. Elle se dressait au-delà du village, sur une falaise ; de toute la baie, on apercevait sa façade jaune, au milieu d’un bouquet de grands pins. C’était une de ces bâtisses carrées, lourdes, percées de fenêtres irrégulières, qu’on appelle des châteaux en Provence. Devant la maison, une large terrasse s’étendait à pic sur