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Page:Zola - Naïs Micoulin, 1884.djvu/85

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inventait là des distractions. Et il s’assit de nouveau, en jurant qu’il se précipiterait de la fenêtre, lorsqu’il ferait nuit noire.

Cependant, sa fatigue était telle, qu’il s’endormit sur sa chaise. Brusquement, il fut réveillé par un bruit de voix. C’était sa concierge qui introduisait chez lui une dame.

— Monsieur, commença-t-elle, je me suis permis de faire monter…

Et, comme elle s’aperçut qu’il n’y avait pas de lumière dans la chambre, elle redescendit vivement chercher une bougie. Elle paraissait connaître la personne qu’elle amenait, à la fois complaisante et respectueuse.

— Voilà, reprit-elle en se retirant. Vous pouvez causer, personne ne vous dérangera.

Nantas, qui s’était éveillé en sursaut, regardait la dame avec surprise. Elle avait levé sa voilette. C’était une personne de quarante-cinq ans, petite, très grasse, d’une figure poupine et blanche de vieille dévote. Il ne l’avait jamais vue. Lorsqu’il lui offrit l’unique chaise, en l’interrogeant du regard, elle se nomma :

— Mademoiselle Chuin… Je viens, monsieur, pour vous entretenir d’une affaire importante.

Lui, avait dû s’asseoir sur le bord du lit. Le