Page:Zola - Nouveaux contes à Ninon, 1893.djvu/180

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lette. Aussi les oiseaux, à chaque saison, se cachent-ils davantage ; ils vont au désert.

Seuls, les moineaux et les hirondelles osent confier leurs amours aux murs et aux arbres de Paris. Ils vivent, ils aiment parmi nous. Nous avons bien des serins en cage qui pondent et couvent. Mais quels tristes amoureux ! On dirait que nos serins sont mariés devant monsieur le maire. Leur union forcée, gardée sous grille, est bête comme un mariage. Ils ont des petits moroses et pâlots, qui ne donnent jamais les libres coups d’ailes des enfants de l’amour.

Il faut voir les moineaux libres dans les trous des vieux murs, les hirondelles libres au faîte des cheminées. Ceux-là s’aiment, conçoivent en plein ciel ; il n’y a parmi eux que des mariages d’inclination.

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Les hirondelles font de Paris leur villa d’été. Dès leur arrivée, les voyageuses visitent les berceaux vides qu’elles ont dû abandonner aux premiers froids. Elles réparent la frêle maison, la consolident, la meublent de duvet. Et les poëtes, les amoureux qui passent, l’oreille et le cœur ou-