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Page:Zola - Thérèse Raquin, Lacroix, 1868.djvu/185

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dez-vous, autrefois, en voyant Laurent se glisser dans la petite allée.

Thérèse se retira presque sur-le-champ, avec madame Raquin et Suzanne. Les hommes restèrent dans la salle à manger, tandis que la mariée faisait sa toilette de nuit. Laurent, mou et affaissé, n’éprouvait pas la moindre impatience ; il écoutait complaisamment les grosses plaisanteries du vieux Michaud et de Grivet, qui s’en donnaient à cœur joie, maintenant que les dames n’étaient plus là. Lorsque Suzanne et madame Raquin sortirent de la chambre nuptiale, et que la vieille mercière dit d’une voix émue au jeune homme que sa femme l’attendait, il tressaillit, il resta un instant effaré ; puis il serra fiévreusement les mains qu’on lui tendait, et il entra chez Thérèse en se tenant à la porte, comme un homme ivre.