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XXXI


Un matin, Laurent, au lieu de monter à son atelier, s’établit chez un marchand de vin qui occupait un des coins de la rue Guénégaud, en face du passage. De là, il se mit à examiner les personnes qui débouchaient sur le trottoir de la rue Mazarine. Il guettait Thérèse. La veille, la jeune femme avait dit qu’elle sortirait de bonne heure et qu’elle ne rentrerait sans doute que le soir.

Laurent attendit une grande demi-heure. Il savait que sa femme s’en allait toujours par la rue Mazarine ; un moment, pourtant, il craignit qu’elle ne lui eût échappé en prenant la rue de Seine. Il eut l’idée de rentrer dans la galerie, de se cacher dans l’allée même de la maison. Comme il s’impatientait, il vit Thérèse sortir vivement du passage. Elle était vêtue d’étoffes claires, et, pour la première fois, il remarqua qu’elle s’habillait comme une fille, avec une robe à longue