des articles de foi, les leçons abominables données au nom d’une religion menteuse et d’un faux patriotisme. Entre les livres écrits par des religieux pour les écoles des frères, et ceux que des universitaires rédigeaient pour les écoles laïques, il n’y avait souvent aucune différence, les erreurs volontaires des premiers se trouvant textuellement reproduites dans les seconds ; et comment ne serait-il pas intervenu, afin de les éclairer, de les expurger par ses explications orales, lui dont l’œuvre unique était de ruiner l’enseignement congréganiste, source de tout mensonge et de toute misère ?
Pendant quatre années, Marc et Geneviève travaillèrent modestement, puissamment. Dans leur domaine étroit, ils tâchaient de faire en silence le plus de bonne besogne possible. Les générations d’enfants se succédaient, et ils se disaient que cinquante ans auraient suffi pour renouveler le monde, si chaque enfant, en devenant un homme, avait apporté un peu plus de vérité et de justice. Certes, l’effort de quatre années était encore peu sensible. Et, pourtant, ils se réjouissaient, de bons symptômes se produisaient déjà, l’avenir germait des terres fécondes vaillamment ensemencées.
Salvan, mis à la retraite, avait fini par venir se retirer à Jonville, dans une petite maison, léguée par un cousin. Il y vivait en sage, d’une rente modique, de quoi vivre et cultiver quelques fleurs. Dans son jardin, il y avait, sous un berceau de clématites et de rosiers, une grande table de pierre, autour de laquelle il aimait voir, le dimanche, des amis, des anciens élèves de l’École normale, causant, fraternisant en beaux rêves. Il devenait le patriarche, il souriait à ces braves, qui continuaient le travail de régénération, si longtemps préparé par lui. Chaque dimanche, Marc venait, et sa joie était complète, lorsqu’il rencontrait là Joulic, l’instituteur de Maillebois, son successeur, qui lui donnait des nouvelles de son ancienne classe, tant