lui-même, incapable d’une action virile et décisive. La force du meilleur avenir est dans l’entente absolue du couple… Et comprends notre tristesse, ma chère enfant, lorsque nous voyons le malheur rentrer ici de nouveau. Toi et François, vous n’avez plus entre vous un abîme, des croyances différentes. Vous êtes du même monde, de la même instruction. Il n’est plus ton maître par les lois et les mœurs, et tu n’es plus sa servante menteuse, toujours prête à te venger. Tu as les mêmes droits, tu es une personnalité disposant de ta vie à ton gré. Votre paix n’est plus faite que de raison, de logique de la vie qui veut le couple, pour être vécue pleinement, sainement. Et voilà cette paix perdue encore par l’éternelle fragilité humaine, si la bonté ne vous aide pas à la reconquérir !
Thérèse avait écouté, très calme, très digne, avec un air de grande déférence.
— Je sais toutes ces choses, grand-père, et vous avez tort de croire que je les oublie… Mais pourquoi François est-il allé loger chez vous, depuis quelques jours ? Il n’avait qu’à rester ici. Il y a deux logements, celui de l’instituteur et celui de l’institutrice, et je ne l’empêche pas de s’installer dans le premier, tandis que j’occuperai le second. De cette façon, il reprendra son œuvre, dans quelques jours, lorsque la rentrée aura lieu… Comme vous le dites, nous sommes libres, j’entends rester libre.
Son père et sa mère, Sébastien et Sarah, voulurent intervenir, tendrement ; et Geneviève, et Louise, et Charlotte, toutes les femmes qui étaient là, lui souriaient, la priaient du regard. Elle ne voulut rien entendre, elle refusa d’un geste résolu, sans colère.
— François m’a blessée, cruellement, j’ai cru ne plus l’aimer, et je vous mentirais à tous si je vous disais que je suis certaine en ce moment de l’aimer encore… Vous