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Pensées d’août/Le Château de Bothwell

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III

LE CHÂTEAU DE BOTHWELL


Dans les tours de Bothwell, prisonnier autrefois,
Plus d’un brave oubliait (tant cette Clyde est belle !)
De pleurer son malheur et sa cause fidèle.
Moi-même, en d’autres temps, je vins là ; — je vous vois

Dans ma pensée encor, flots courants, sous vos bois !
Mais, quoique revenu près des bords que j’appelle,
Je ne puis rendre aux lieux de visite nouvelle.
— Regret ! — Passé léger, m’allez-vous être un poids ?…

Mieux vaut remercier une ancienne journée,
Pour la joie au soleil librement couronnée,
Que d’aigrir son désir contre un présent jaloux.

Le Sommeil t’a donné son pouvoir sur les songes,
Mémoire ; tu les fais vivants et les prolonges ;
Ce que tu sais aimer est-il donc loin de nous ?