266. Jusqu’à présent nous avons restreint nos recherches aux
fonctions du second degré qui ne renferment que deux indéterminées, et il n’a pas été nécessaire de les distinguer par une dénomination particulière ; mais il est clair que ce sujet n’est qu’une
section très-particulière des fonctions algébriques rationnelles, entières et homogènes, qui renferment plusieurs inconnues. Ces
fonctions peuvent se distribuer en formes du premier, du deuxième,
du troisième, etc. degré ; et quant au nombre d’indéterminées,
nous les distinguerons commodément en formes binaires, trinaires, quaternaires, etc. Ainsi, ce que nous avons appelé forme jusqu’à
présent, prendra dorénavant le nom de forme binaire du second
degré, et les fonctions telles que
étant des nombres entiers, s’appelleront formes trinaires du second degré, et ainsi de suite. Nous avions presque
consacré la présente section aux formes binaires du second degré ;
mais comme il nous reste à faire connaître quelques-unes de leurs
plus belles propriétés, qui se déduisent naturellement de la théorie
des formes trinaires, nous insérons ici une courte digression sur
ces dernières, et nous exposerons des premiers élémens de cette
théorie, ce qui sera nécessaire pour compléter celle des formes
binaires, pensant satisfaire davantage les Géomètres, que si nous
les supprimions, ou si nous les déduisions de méthodes moins
directes. Au reste, nous réservons pour une autre occasion l’examen
plus exact de cet important sujet, tant parceque sa fertilité excéderait de beaucoup les bornes de cet ouvrage, que dans l’espoir
de pouvoir lui donner par la suite plus de développemens. Mais
nous écartons absolument les formes quaternaires, quinaires, etc. du second degré et celles des degrés plus élevés, et il suffira d’avoir recommandé ce champ vaste à l’attention des géomètres, où ils pourront trouver un très-beau sujet d’exercer leurs forces, et les moyens de donner à l’Arithmétique transcendante de très-beaux développemens. Nous pourrons ainsi nous contenter de distinguer les formes en binaires et ternaires.
267. Il sera avantageux, pour l’intelligence, d’établir un ordre
fixe parmi les indéterminées des formes trinaires, comme nous
l’avons fait pour les formes binaires, de manière à distinguer la
première, la seconde et la troisième. Quant à la disposition des
différentes parties de la forme, nous suivrons constamment aussi
le même ordre, en placant le premier le terme qui renferme le
quarré de la première inconnue, et ensuite ceux qui renferment
le quarré de la seconde, le quarré de la troisième, le double
produit de la seconde par la troisième, le double produit de la
première par la troisième, et enfin le double produit de la première par la deuxième. Mais, comme nous abrégerons en ne dénotant pas toujours les indéterminées par des lettres particulières, nous représenterons la forme
par le symbole ,
quand nous n’aurons pas égard aux indéterminées.
En posant , , , , , , il résulte une autre
forme , que nous appellerons adjointe de la
forme . Ces relations donnent aussi les suivantes, en représentant par le nombre
|
|
|
|
|
|
|
|
d’où il suit que la forme est adjointe à la forme
Nous appellerons déterminant de la forme , le nombre de la
nature duquel dépendent principalement les propriétés des formes
ternaires. De cette manière, le déterminant de la forme est ,
ou égal au quarré du déterminant de la forme à laquelle elle
est adjointe.
Ainsi, par exemple, la forme ternaire a pour adjointe , et elles ont toutes deux pour déterminant, .
Nous excluons de nos Recherches les formes ternaires dont le
déterminant est , que nous traiterons plus en détail dans une autre occasion, et qui ne sont ternaires qu’en apparence, se réduisant, comme on le verra, à des formes binaires.
268. Si une forme ternaire , dont les indéterminées sont ,
, , et le déterminant , se change en une forme ternaire ,
dont le déterminant est , par la substitution
où les coefficiens , , , , etc. sont supposés des nombres entiers, nous dirons, pour abréger, que la forme se change en par la substitution
,
,
;
,
,
;
,
,
……… (S)
et que renferme , ou que est contenu dans . De cette supposition dérivent six équations pour les six coefficiens de , qu’il est inutile de transcrire ici, et d’où l’on déduit facilement les conclusions suivantes :
1o. En désignant, pour abréger, par le nombre
on trouve, réduction faite, ; d’où il suit que doit diviser et que le quotient doit être un quarré. L’on voit ainsi que le nombre joue ici le même rôle que le nombre
pour les formes binaires, d’où nous pourrions présumer que le signe
de établit aussi une différence essentielle entre les transformations propres et impropres. Mais en examinant la chose de plus près, il est clair que se change aussi en g par la substitution
et que devient alors , et que parconséquent cette substitution serait différente, et que toute forme ternaire en renfermerait une autre tant proprement qu’improprement. Ainsi nous ne ferons pas usage de cette distinction, qui devient inutile pour les formes ternaires.
2o. En désignant par et les formes adjointes aux formes
, , les coefficiens de se déterminent par les coefficiens de ,
et les coefficiens de par ceux de , qui se connaissent eux-mêmes par les équations que fournit la substitution . Or la comparaison des coefficiens de et prouve sans peine que renferme et se change en elle par la substitution
, |
—,— |
;
|
, |
—,— |
;
|
, |
—,— |
; ……
|
Nous n’inscrivons pas ici le calcul, qui n’est sujet à aucunes difficultés.
3o. La forme , par la substitution :
, |
—,— |
; |
|
, |
—,— |
; |
|
, |
—,— |
; ……
|
se change évidemment en la même forme que celle en laquelle
se change par la substitution
c’est-à-dire en celle qu’on obtient en multipliant tous les coefficiens de la forme par . Nous désignerons cette forme par .
4o. On prouve absolument de la même manière, que la forme
se change, par la substitution
………(
)
en la forme en laquelle se change , en multipliant les différens coefficiens par ; nous désignerons cette forme par .
Nous dirons que la substitution naît, par transposition,
de la substitution alors il est évident que la substitution
résulte de la transposition de la substitution de même et
naissent de leur transposition réciproque. On peut appeler la
substitution substitution adjointe à d’où la substitution
sera adjointe à la substitution
269. S’il arrive, non-seulement que la forme renferme la
forme , mais encore que la forme renferme la forme , ces
deux formes seront dites équivalentes, et dans ce cas on voit que
et devant se diviser mutuellement, on a nécessairement
; et réciproquement si une forme en renferme une autre
de même déterminant, ces deux formes seront équivalentes ; en
effet on aura , et partant la forme en laquelle se
change par la substitution , sera identique avec , et parconséquent sera contenue dans . Or il est clair que dans ce
cas les formes et adjointes aux formes et seront aussi
équivalentes, et que la deuxième se change en la première par la
substitution . Enfin, si l’on suppose que les formes , soient
équivalentes, et que la première se change en la deuxième par la
substitution , les formes et seront aussi équivalentes, et
se changera en par la substitution adjointe à , et en par
la substitution qui naît de la transposition de la substitution adjointe à . Car par ces deux substitutions respectives, la forme
adjointe à se change en la forme adjointe à , et la forme
en cette même première forme ; mais ces deux formes naissent
de et , en multipliant chacun de leurs coefficiens par ; d’où
l’on voit sans peine que par les mêmes substitutions se change en et en respectivement.
270. Si la forme ternaire renferme la forme ternaire et
celle-ci la forme , la forme renfermera aussi . Car on voit facilement que
si se change en par la substitution |
——et—— |
si se change en par la substitution |
|
, , ; |
|
, , ; |
|
, , ; |
|
, , ; |
|
, , ; |
|
, , ; |
|
se changera en par la transformation
, |
, |
; |
|
, |
, |
; |
|
, |
-,- |
; |
|
ainsi, dans le cas où est équivalente à , et à la forme sera aussi équivalente à . Au reste, on voit aisément comment ces théorèmes s’étendraient à un plus grand nombre de formes.
271. Il suit évidemment de là que toutes les formes ternaires,
ainsi que les formes binaires, peuvent se distribuer en classes, en
rapportant à la même classe les formes équivalentes, et celles qui
ne le sont pas, à des classes différentes. Ainsi les formes de déterminant différent appartiendront certainement à des classes différentes, et partant il y aura un nombre infini de classes de formes ternaires ; mais les formes ternaires de même déterminant donnent un nombre de classes tantôt plus grand, tantôt plus petit, mais toujours fini, ce qui peut être considéré comme une propriété principale de ces formes. Avant de traiter avec plus de détail cette proposition très-importante, nous expliquerons une différence essentielle qui a lieu entre les formes ternaires.
Quelques formes ternaires sont telles, qu’on peut représenter
par elles, sans distinction des nombres positifs et négatifs, par
exemple, la forme et nous les nommerons formes indéfinies. Au contraire, il en existe d’autres par lesquelles on ne peut représenter de nombres négatifs, comme la forme , et nous les nommerons formes positives ; enfin, par d’autres, on ne peut représenter que des nombres négatifs, comme la forme , nous les nommerons formes négatives. Les formes positives et négatives s’appelleront formes définies. Nous allons
donner les caractères auxquels on peut reconnaître à laquelle de
ces espèces appartient une forme donnée.
Si l’on multiplie par la forme
de déterminant , et que l’on désigne, comme au no 268, par
, , , les coefficiens de la forme adjointe à
on trouve
multipliant ensuite par , il vient
d’où il suit que est négatif si et le sont, et parconséquent que le signe de est nécessairement opposé à celui
de , c’est-à-dire que est de même signe que ou de signe opposé à . Ainsi la forme sera définie dans ce cas-là, et sera
positive ou négative, suivant que est positif ou négatif, ou suivant que est négatif ou positif.
Mais si et sont positifs, ou que l’un des deux le soit,
aucun n’étant , on voit facilement qu’en déterminant convenablement les valeurs des indéterminées, pourra être positif
ou négatif, et que partant pourra obtenir des valeurs, tant de
même signe que de signe opposé à ; donc sera une forme indéfinie.
Pour le cas où , sans qu’on ait aussi , on aura
en donnant à une valeur arbitraire, qui cependant ne soit pas
, et prenant tel que le signe de soit le même
que celui de , ce qui est possible, car n’est pas ,
puisqu’on aurait , et partant ; alors
sera une quantité positive, et l’on voit aisément
que pourra être déterminé de manière que obtienne une valeur négative ; il est même évident que ces valeurs peuvent être
prises, si l’on veut, de manière qu’elles soient toutes entières.
Enfin, et ayant des valeurs quelconques, on peut prendre
assez grand pour que devienne positif. Donc, dans ce cas, la forme est indéfinie.
Enfin, si , on a
et en prenant , à volonté, mais tels que ne soit
pas zéro, il est évident que l’on peut déterminer de manière que obtienne des valeurs positives et négatives ; donc est une forme indéfinie.
De même que nous avons déterminé l’espèce de la forme ,
d’après les nombres et , nous aurions pu y parvenir au
moyen des nombres et desorte que la forme sera définie si et sont négatifs, et indéfinie dans tous les autres
cas. On peut de même considérer les nombres et , ou
et , ou et , ou enfin et . Il suit de là que
pour une forme définie les six nombres , , , , ,
sont négatifs ; pour une forme positive, , , seront positifs et
négatif, et pour une forme négative, , , seront négatifs
et positif ; ainsi, toutes les formes ternaires de déterminant
donné positif peuvent se distribuer en négatives et en indéfinies,
toutes les formes d’un déterminant donné négatif peuvent se distribuer en positives et en indéfinies. Enfin, il n’γ a pas de formes
positives de déterminant positif, ni de formes négatives de déterminant négatif. On voit facilement, d’après cela, que la forme
adjointe à une forme définie est définie et même négative, et
que la forme adjointe à une forme indéfinie est indéfinie.
Puisque tous les nombres représentables par une forme ternaire
donnée le sont également par toutes les formes qui lui sont équivalentes, les formes ternaires comprises dans une même classe seront
toutes positives, ou toutes négatives, ou toutes indéfinies. Ainsi ces
dénominations pourront être transportées aux classes elles-mêmes.
272. Nous allons démontrer que les formes ternaires d’un déterminant donné peuvent se distribuer en un nombre fini de classes,
et nous nous y prendrons comme pour les formes binaires, c’est-à-dire, que nous ferons voir d’abord comment une forme ternaire
donnée peut être ramenée à une forme ternaire plus simple, et
ensuite que le nombre des formes les plus simples auxquelles on
parvient par ces réductions est toujours fini, quel que soit le déterminant. Supposons généralement que la forme de
déterminant , se change en la forme équivalente
par la substitution
,
,
;
,
,
;
,
,
………(S)
il nous restera à déterminer , , , etc, de manière que soit plus
simple que Soient , les formes
adjointes à et , la forme se changera en par la substitution
adjointe à , et en par la substitution qui naît de la transposition de . Nous ferons le nombre
.
Cela posé, observons :
1o. Que si l’on fait , , , , , on a
on aura en outre . Il est évident par là, que la forme binaire de déterminant se change par la substitution , , , en la forme binaire , et qu’elle lui est même équivalente, puisque ; on aura donc
ce qu’on peut aussi vérifier sans peine directement.
Si donc la forme n’est pas déjà la forme la plus simple de sa classe, on pourra déterminer , , , , de manière que soit une forme plus simple ; et par la théorie des formes binaires, on sait que cette réduction peut se faire de manière que ne soit pas plus grand que si est négatif, ou que si est positif, ou enfin de manière que si . Desorte que dans tous les cas, la valeur absolue de m peut être abaissée ou au moins au-dessous jusqu’à . Ainsi la forme peut se ramener à une autre, dans laquelle, s’il y a lieu, le premier coefficient soit plus petit, et dont la forme adjointe ait le même troisième coefficient que la forme adjointe à . C’est en cela que consiste la première réduction.
2o. Mais si l’on fait , , , , , on
aura , et la substitution adjointe à deviendra
par laquelle se change en . On a ainsi
|
,
|
|
,
|
|
,
|
|
,
|
|
,
|
|
;
|
|
,
|
|
,
|
|
,
|
d’où il suit que la forme binaire dont le déterminant est , se change par la substitution , , , , en la
forme de déterminant ; et à cause de l’équation
, ou de , ces deux formes sont équivalentes. Ainsi, à moins que la forme ne soit déjà
la plus simple de sa classe, les coefficiens , , , pourront être déterminés de manière que soit plus simple ; et même cette réduction peut se faire de manière que , sans égard au signe, ne soit pas plus grand que ; ensorte que l’on
réduit la forme à une autre qui a le même premier coefficient, mais dans la forme adjointe de laquelle le troisième coefficient est moindre, s’il y a lieu, que celui de la forme adjointe à . C’est en cela que consiste la seconde réduction.
3o. Si donc est une forme ternaire à laquelle aucune de ces deux réductions ne soit applicable, c’est-à-dire, qui ne puisse par aucune se changer en une plus simple, on aura alors nécessairement ou , et ou , sans avoir égard au signe. Donc sera ou , et partant, ou ,
et ou ; donc ou , et ou ,
et parconséquent ou . Ainsi, quand et surpassent ces limites, nécessairement l’une ou l’autre des réductions précédentes peut être appliquée à la forme . Au reste, il ne faut pas renverser cette conclusion, puisqu’il arrive souvent qu’une forme ternaire dont le premier et le troisième coefficient sont au-dessous de ces limites, peut néanmoins être rendue plus simple par l’une ou l’autre de ces réductions.
4o. Si donc on applique alternativement la première et la seconde réduction à une forme donnée de déterminant , c’est-à-dire qu’on lui applique la première ou la seconde, à celle qui en
résulte la seconde ou la première, à celle qui en résulte de nouveau la première ou la seconde, etc., il est évident qu’on arrivera
nécessairement à une forme à laquelle on ne pourra plus appliquer
ni l’une ni l’autre, sans quoi on aurait deux suites de nombres
entiers continuellement décroissans. Nous sommes donc parvenus
à ce théorème important : Toute forme ternaire de déterminant peut être réduite à une autre équivalente dont le premier coefficient ne soit pas plus grand que et telle que le troisième coefficient de la forme adjointe ne soit pas plus grand que sans avoir égard au signe, à moins que la forme proposée ne jouisse déjà de ces deux propriétés.
Au reste, au lieu du premier coefficient de la forme , et du
troisième de la forme adjointe, nous aurions pu traiter absolument
de la même manière, le premier coefficient de et le second de
la forme adjointe, ou le second de et le premier ou le troisième
de la forme adjointe, ou le troisième de et le premier ou le second
de la forme adjointe, et nous serions arrivés de même à notre but ;
mais il vaut mieux s’en tenir à une méthode unique, afin de pouvoir ramener plus facilement les opérations à un algorithme fixe.
Nous observons enfin que les deux coefficiens que nous avons appris
à abaisser au-dessous de limites fixes, peuvent avoir encore des
limites moindres, si l’on distingue les formes finies des formes indéfinies. Mais cela n’est pas nécessaire pour ce que nous nous proposons.
273. Voici quelques exemples qui éclairciront ce qui précède.
Exemple I. Soit , on aura
et . Comme est une forme binaire réduite qui n’a pas de forme équivalente dont le premier terme soit moindre que , la première réduction n’est pas applicable ici ; mais la forme binaire se change en qui lui est équivalente, par la substitution , ,
,
. Ainsi, en faisant
,
,
,
, on aura pour la forme
, la substitution
par laquelle on trouve qu’elle se change en .
Le troisième coefficient de la forme adjointe à est , et
partant, celle-ci doit être regardée comme plus simple que .
On peut appliquer à la forme la première réduction. La
forme binaire se changeant en par la
transformation , , , , on aura pour la forme la transformation
par laquelle elle se change en la forme .
On peut appliquer de nouveau la seconde réduction à la forme
qui a pour adjointe . En effet, la forme binaire se change par la substitution , , , , en d’où se change par la substitution
,
,
;
—,
,
;
—,
,
,
en la forme . Le premier coefficient de cette forme
ne peut plus être réduit par la première réduction, ni le troisième
de la forme adjointe par la seconde.
Exemple II. Soit qui a pour adjointe la forme et pour déterminant. On trouve successivement par l’application alternative des deux réductions,
|
les substitutions |
|
par lesquelles les formes |
|
se changent en |
|
|
|
|
…… |
… |
|
|
|
|
|
…… |
… |
|
|
|
|
|
…… |
… |
|
|
|
|
|
…… |
… |
|
|
La forme ne peut être soumise à l’une ni à l’autre des deux
réductions.
274. Quand on a une forme ternaire dont le premier coefficient, ainsi que le troisième de la forme adjointe, sont abaissés
autant que possible par la méthode précédente, on obtiendra
comme il suit une plus grande réduction.
En conservant toujours la notation du no 172, et posant ,
, , , ,, c’est-à-dire en employant
la substitution
on aura
|
,
|
|
,
|
|
;
|
|
,
|
|
,
|
|
|
et en outre , , .
Ainsi, par cette substitution les coefficiens , , qui sont
déjà réduits, ne changeront pas ; il ne reste plus qu’à diminuer
les autres coefficiens en déterminant convenablement les valeurs
de , , .
Observons d’abord que si l’on a , on doit avoir aussi
; car si a n’était pas , la première réduction serait
encore applicable, puisqu’à toute forme de déterminant répond une forme équivalente telle que (no 215), et dont
parconséquent le premier terme . De la même manière, si
, on aura , ainsi les deux nombres et seront
tous deux nuls, ou aucun des deux ne le sera.
Dans le second cas, il est évident que , , peuvent être
déterminés de manière que , , ne soient pas plus grands
que , , respectivement. Ainsi dans le premier exemple
du no précédent, la dernière forme , qui a pour adjointe , se change, par la substitution
en la forme , qui a pour adjointe
Dans le premier cas, où , et partant , on aura
,
—,
—,
,
—,
—,
ce qui donne . Or on voit facilement que l’on
peut prendre et de manière que soit le résidu minimum
absolu de , suivant le plus grand diviseur commun des nombres
, , c’est-à-dire, que ne soit pas plus grand que la moitié de
ce commun diviseur, abstraction faite du signe, et partant
toutes les fois que et sont premiers entre eux ; et étant
ainsi déterminés, on pourra prendre tel que ne soit pas ,
à moins que l’on n’eût ; mais alors on aurait ; cas
que nous avons exclu. Ainsi, dans le second exemple, on a pour
la dernière forme , et en faisant ,
il vient , partant et en faisant .
Ainsi, par la substitution
cette forme se change en .
275. Si l’on a une suite de formes ternaires équivalentes
, , etc., et les transformations de chacune d’elles en la suivante, des transformations de en et de en on déduira
(no 270) celle de en , de cette dernière et de la transformation de en , on déduira celle de en , etc. Ainsi ,
de cette manière on aura la transformation de en une forme
quelconque de cette suite ; et comme (nos 268, 269) on déduit
de la transformation d’une forme quelconque en une autre ,
la transformation de en , on pourra obtenir la transformation
d’une forme quelconque de la suite, en la première .
Ainsi, pour les formes du premier exemple on trouve les substitutions
, |
, |
;——
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
…
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
…
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
,..
|
par lesquelles se change en , , , et de la dernière on
déduit la suivante :
par laquelle se change en .
De la même manière, pour l’exemple 2 du no précédent, on
trouve les substitutions
, |
, |
;——
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
…
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
;——
|
, |
, |
…
|
par lesquelles la forme se change en , et
cette dernière en la première respectivement.
276. Théorème. Le nombre des classes en lesquelles peuvent se distribuer les formes ternaires de déterminant donné, est toujours fini.
I. Le nombre de toutes les formes de déterminant
donné , dans lesquelles on a , , non plus grand
que la moitié du plus grand commun diviseur entre et et
non plus grand que , est nécessairement toujours fini. En
effet, puisqu’on a dans ce cas , on ne pourra prendre
pour que , et les racines des quarrés qui peuvent diviser , s’il y en a d’autres que , prises positivement ou négativement, et le nombre de ces valeurs est fini ; or, pour chaque
valeur de , celle de est déterminée, et celles de , sont
évidemment limitées.
II. Il n’y aura de même qu’un nombre fini de formes
de déterminant , dans lesquelles n’est ni ni ,
ni , ni , non plus grand que ,
et non plus grands que . Car
le nombre des combinaisons des valeurs de , , , , sera
nécessairement fini, et en les supposant déterminés, les autres
coefficiens , , , de la forme et les coefficiens , , de la forme adjointe seront déterminés par les équations
,
—,
—,
— ,
,
Maintenant, comme toutes ces formes s’obtiennent en choisissant
parmi toutes les combinaisons de , , , , celles qui
donnent des valeurs entières pour , , , , leur nombre sera
nécessairement fini.
III. Toutes les formes dont nous venons de parler (I et II)
constituent un nombre de classes qui sera moindre que celui
de ces formes, s’il s’en trouve parmi elles d’équivalentes. Or
comme il suit de l’analyse précédente que toute forme ternaire
de déterminant est nécessairement équivalente à l’une de ces
formes, les classes qu’elles déterminent renfermeront toutes les
formes de déterminant , c’est-à-dire que toutes les formes de
déterminant peuvent se distribuer en un nombre fini de classes.
277. Les règles par lesquelles toutes les formes de I et II
peuvent se former, suivent naturellement de ce qui a été dit dans
l’article précédent 3 ainsi il suffira d’en donner quelques exemples.
Pour , les formes (I) produisent les six suivantes, par l’ambiguïté des signes, , ; dans les
formes II, et ne peuvent avoir d’autres valeurs que et
, et pour les quatre combinaisons qui en résultent, , et
doivent être posés , ce qui donne les quatre formes
, , , .
De même, pour , il y a six formes (I)…,
, et quatre formes (II)…, , , .
Pour , il y a six formes (I)…,
et huit formes (II)…, , , , , , ,
Au reste, le nombre de classes est dans ces trois cas beaucoup
moindre que le nombre des formes. En effet, on s’assure facilement
1o. Que la forme se change en , ,
, , par les substitutions
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
|
……-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
|
……-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
. -
|
La forme se change en , par
la seule permutation des indéterminées. Ainsi ces dix formes de
déterminant se réduisent aux deux : , ;
pour la première, on peut, si l’on veut, prendre la forme
. Or la première forme étant indéfinie et la seconde définie, il s’ensuit que toute forme ternaire indéfinie de déterminant équivaut à la forme et toute forme définie,
à la forme .
2o. On trouve absolument de la même manière, que toute
forme ternaire indéfinie de déterminant équivaut à la forme
, et toute forme définie, à la forme .
3o. Pour le déterminant , on peut sur-le-champ rejeter des
huit formes (II) la seconde, la sixième et la septième, qui proviennent de la première par la seule permutation des indéterminées ; par la même raison, la cinquième, qui naît de la troisième,
et la huitième, qui naît de la quatrième. Les trois qui restent
avec les six formes (I) déterminent trois classes ; en effet,
se change en par substitution
, et la forme en ,
, , , , par les substitutions respectives
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
|
……-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
|
……-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
-
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
; -
|
, |
, |
.
|
Ainsi toute forme ternaire de déterminant est réductible à l’une
de ces trois : , , ; au lieu de
la première on peut prendre la forme . Ainsi toute forme
ternaire définie de déterminant équivaudra nécessairement à la
troisième ; toute forme indéfinie à la première ou
à la seconde. Elle équivaudra à la première , si le
premier, le second et le troisième coefficient sont pairs tous les
trois ; car il est clair qu’une telle forme se changera en une forme
semblable par une substitution quelconque, et que partant elle
ne peut pas être équivalente à la seconde. Enfin elle équivaudra
à la seconde , si le premier, le second et le troisième
coefficient ne sont pas pairs tous les trois ; car il est visible, par
une raison semblable, qu’une telle forme ne peut se changer par
aucune transformation, en la forme .
On pouvait donc prévoir dans les exemples des nos 273, 274 que la
forme définie de déterminant , se réduirait à la
forme et la forme indéfinie de déterminant
à ou, ce qui revient au même, à .
278. Par une forme ternaire dont les indéterminées sont , , ,
on peut représenter des nombres en donnant des valeurs déterminées à , , , et des formes binaires par des substitutions
de cette espèce : , , ;
, , , etc. désignant des nombres déterminés, et les indéterminées de la forme binaire. Pour présenter d’une manière
complète la théorie des formes ternaires, il faudrait donner la
solution des problèmes suivans.
1o. Trouver toutes les représentations d’un nombre donné par une forme ternaire donnée.
2o. Trouver toutes les représentations d’une forme binaire donnée par une forme ternaire donnée.
3o. Distinguer si deux formes ternaires données sont équivalentes ou non y et dans le premier cas, trouver toutes les transformations de l’une en l’autre.
4o. Distinguer si une forme donnée renferme ou non une autre forme ternaire donnée ; et dans le premier cas, trouver toutes les transformations de la première en la seconde.
Nous traiterons plus en détail dans un autre lieu, ces problèmes
qui sont bien plus difficiles que leurs analogues dans la théorie
des formes binaires ; nous nous bornerons ici à faire voir comment le premier problème peut se réduire au second, et le
second au troisième, nous donnerons la solution du troisième pour
quelques-uns des cas les plus simples, et qui peuvent éclairer la
théorie des formes binaires. Mais nous excluons absolument le
quatrième problème.
279. Lemme. Étant proposés trois nombres entiers quelconques , , qui cependant ne soient pas tous , trouver six autres nombres , , , , , , tels qu’on ait , , .
Soit le plus grand diviseur commun des nombres , , ,
et les nombres entiers , , , tels que l’on ait . Prenons à volonté trois nombres entiers , , ,
avec cette seule condition que les trois nombres ,
, que nous représenterons par , , , et
leur plus grand commun diviseur par , ne soient pas tous .
Posant alors , , ,
il est clair que , , sont entiers. Et si l’on prend des nombres
entiers , , tels que , en posant , et prenant ,
, , les valeurs de , , ,
, , satisfont aux équations proposées.
En effet, on trouve , ,
d’où . Or des valeurs de , , on tire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
;
|
donc ; de même , .
Nous sommes forcés au reste de supprimer ici l’analyse qui a
conduit à cette solution, ainsi que la méthode par laquelle on
déduit toutes les solutions d’une seule.
280. Supposons que la forme binaire dont le déterminant , soit représentée par la forme ternaire dont
les indéterminées sont , , , en posant ,
, , et que la forme dont les indéterminées sont , , , soit adjointe à . On s’assure facilement
par le calcul, ou comme conséquence du no 268, 2o, que le
nombre est représenté par la forme , en posant ,
, ; nous dirons que cette représentation est adjointe à la représentation de la forme par la
forme . Si les valeurs de , , n’ont pas de commun diviseur, nous appellerons pour abréger, cette représentation propre,
et dans le cas contraire, impropre ; et nous transporterons aussi
ces dénominations à la représentation de par .
Or la recherche de toutes les représentations du nombre par
la forme , s’appuie sur les considérations suivantes :
1o. Il n’y a aucune représentation du nombre par qui ne
puisse se déduire de la représentation d’une certaine forme binaire
de déterminant par la forme , c’est-à-dire, qui ne soit adjointe
à une telle représentation.
Soit en effet , , une représentation
quelconque de par ; on déterminera par le lemme précédent,
les nombres , , , , , tels que l’on ait ,
, ; et alors en représentant par
, la forme binaire en laquelle se change
par la substitution
,
——,
——
on voit facilement que sera le déterminant de la forme , et
que la représentation de par sera adjointe à celle de par .
Exemple. Soit , et partant, , : le nombre sera représenté par
, en faisant , , , on trouve pour les
nombres , , , , , , les valeurs , , , , ,
respectivement, et
2o. Si , sont des formes binaires proprement équivalentes,
toute représentation de par adjointe à une représentation de
par , sera aussi adjointe à une représentation de par .
Soient , les indéterminées de la forme ; supposons que
se change en par la substitution propre , ,
et que la forme soit représentée par , en faisant
,
——,
——……(R)
On voit sans peine que si l’on fait
,—— |
,—— |
, |
|
,—— |
,—— |
, |
|
la forme sera représentée par , en posant
,
——,
——……(R')
et l’on trouve , ,
, en observant que . Donc
la même représentation de par est adjointe aux représentations et .
Ainsi, dans l’exemple précédent on trouve que la forme
équivaut à la forme , en laquelle elle se
change par la substitution propre , ;
de là on trouve pour la représentation de par :
, , qui donne pour le nombre
la représentation dont nous étions partis.
3o. Si deux formes , de déterminant , dont les indéterminées sont peuvent être représentées par , et que la
même représentation de par soit à-la-fois adjointe à une
représentation de par , et à une représentation de par ;
ces deux formes seront nécessairement équivalentes.
Supposons que soit représentée par la forme , en faisant
et en faisant
Supposons en
outre qu’on ait
|
———— |
, |
|
|
———— |
, |
|
|
———— |
, |
|
on prendra les nombres entiers , , tels que l’on ait , on fera
, |
——,—— |
, |
|
, |
——,—— |
, |
|
, |
——,
|
, |
—— ;
|
on déduit facilement de là
|
|
|
………
|
|
|
.
|
On trouve de même , , , ; il suit de là que , ,
se changent en , , par la substitution
, ……(S). D’où il résulte que se
change par la substitution S, en la même forme en laquelle se
change en posant , ,
c’est-à-dire en , et que partant est équivalente à . D’ailleurs
on trouve ; donc la substitution
S est propre, et les formes , sont proprement équivalentes.
On tire de ce qui précède les règles suivantes pour trouver
toutes les représentations propres de par . On cherchera toutes
les classes de formes binaires de déterminant , et l’on prendra
à volonté une forme dans chaque classe ; on cherchera toutes les
représentations propres par de ces différentes formes (en rejetant
celles qui ne pourraient pas se représenter par et de ces différentes
représentations, on déduira celles du nombre par la forme . Il
est évident (1o. et 2o.) que de cette manière on aura toutes les
représentations possibles, et qu’ainsi la solution est complète ; et
qu’en outre (3o.) les transformations des formes prises dans des
classes différentes, produisent nécessairement des représentations
différentes.
281. La recherche des représentations impropres d’un nombre
donné par une forme , se ramène facilement au cas précédent.
En effet, il est évident que si n’est divisible par aucun quarré,
il n’y aura aucune représentation de cette espèce ; mais si les
quarrés , , sont diviseurs de , toutes les représentations
de par s’obtiendront, en cherchant toutes les représentations
propres des nombres , , , etc. par la forme , et en multipliant
les valeurs des indéterminées par , , , etc. respectivement.
Ainsi la recherche de toutes les représentations d’un nombre
donné par une forme ternaire donnée, qui est adjointe à une
autre forme ternaire, dépend du second problème ; et l’on peut ramener de la manière suivante tous les cas à celui-là, qui paraît n’être qu’un cas très-particulier. Soit un nombre à représenter par la forme dont le déterminant , et qui
a pour adjointe la forme cette dernière aura
pour adjointe la forme et il est clair que
les représentations du nombre par qu’on peut trouver par la
méthode précédente, sont identiques avec les représentations du
nombre par la forme proposée. On voit au reste que si les coefficiens de la forme ont pour commun diviseur, tous ceux de
seront divisibles par , et parconséquent , sans quoi il n’y
aurait aucune représentation ; les représentations du nombre par
la forme proposée coïncident avec les représentations du nombre
par la forme qui naît de en divisant les différens coefficiens par , et cette forme sera adjointe à celle qui naît de
en divisant les différens coefficiens par .
Enfin observons que cette solution du premier problème n’est
pas applicable au cas où , car alors les formes de déterminant ne peuvent pas se distribuer en un nombre fini de classes ;
nous résoudrons plus bas ce cas particulier par une méthode
différente.
282. La recherche des représentations d’une forme binaire donnée de déterminant qui n’est pas , par une forme ternaire
donnée, dépend des observations suivantes :
I. De toute représentation propre d’une forme binaire
de déterminant par une forme ternaire de
déterminant , on peut déduire des nombres entiers ,
tels qu’on ait , , , et partant une expression de .
Soit en effet , , , une
représentation propre de la forme par ; , , ; , étant
les indéterminées des formes , . On prendra des nombres
entiers , , , tels que
Soit
la forme en laquelle
se change par la
substitution
, , ; ——, , ; ——, ,
et la forme adjointe à . Alors il est évident
qu’on aura , , , et que sera le déterminant de la forme , d’où
,
—,
—
Ainsi, par exemple, la forme se représente
par la forme , en posant , ,
; d’où, en faisant , , , on trouve
, , ou pour une valeur de l’expression
Il suit de là que si n’est pas résidu quadratique
de , ne peut être représenté proprement par aucune forme
ternaire de déterminant . Ainsi, dans le cas où et sont premiers entre eux, doit être le nombre caractéristique de la
forme .
II. Comme , , peuvent être déterminés d’une infinité de
manières, il en résultera différentes valeurs pour , , et nous
allons chercher quelle relation elles ont entre elles. Supposons
que , , soient aussi tels que
pouvant être et , et que la forme se change, par
la substitution
en la forme , dont l’adjointe est ;
alors et seront équivalentes ainsi que et ; et par l’application des principes des nos 169 et 170, on trouvera que la
forme se change en la forme par la substitution
,
,
;
——,
,
;
—— ,
,
en faisant
|
,
|
|
.
|
On tirera de là , , et partant,
comme , , , ou , . Dans le premier cas, les valeurs de ,
seront dites équivalentes ; dans le second, opposées. Nous dirons
aussi d’une représentation de la forme , qu’elle appartient à
la valeur de , lorsqu’on peut l’en déduire par la méthode (I). Ainsi toutes les valeurs auxquelles appartient la même
représentation sont équivalentes ou opposées.
III. Réciproquement, si une représentation de par est
, etc., et appartient à la valeur , qu’on en déduit à l’aide de la transformation
,
,
;
——,
,
;
——,
,
elle appartiendra à toute autre valeur qui lui sera
équivalente ou opposée ; c’est-à-dire, qu’au lieu des nombres
, , , on pourra prendre d’autres nombres , , , pour
lesquels l’équation
……Ω
ait lieu, et tels que les coefficiens et de la forme adjointe
à celle en laquelle se change par la substitution
,
,
;
——,
,
;
——,
,
soient respectivement égaux à , . Soit, en effet, ,
, en prenant ici et après les signes supérieurs ou
inférieurs, suivant que les valeurs , sont équivalentes ou opposées, , seront entiers, et si la forme se change par la substitution
,
,
;
——,
,
;
—— ,
,
en la forme . On verra sans peine que le déterminant de
est , et que les coefficiens et de sa forme adjointe sont
, . Or en faisant
,
-,
-
on verra sans peine que se change en par la substitution S,
et que l’équation est satisfaite.
283. On déduit de ces principes la méthode suivante, pour trouver
toutes les représentations de la forme binaire
de déterminant , par la forme ternaire de déterminant .
I. On cherchera toutes les valeurs différentes, c’est-à-dire,
non équivalentes de l’expression . Ce
problème a déjà été résolu (no 233) pour le cas où est premier
avec , et où la forme est primitive, et les autres
cas se ramènent très-facilement à celui-là. La nécessité d’abréger ne nous permet cependant pas d’insister davantage sur ce
sujet. Observons seulement que lorsque est premier avec ,
l’expression ne peut être résidu quadratique de ,
à moins que ne soit une forme primitive : supposons en effet
on en déduit , ou en développant et
remplaçant par ,
Si donc , , avaient un commun diviseur, ce diviseur diviserait , et parconséquent ne pourrait pas être premier
avec . Ainsi sera une forme primitive.
II. Désignons par le nombre de ces valeurs, et supposons
qu’il s’en trouve opposées à elles-mêmes. Alors il est évident
que parmi les qui restent, chacune aura nécessairement
son opposée, car nous supposons qu’on a toutes les valeurs non
équivalentes. De chaque couple de valeurs opposées, on en rejettera une à volonté, et il en restera en tout . Ainsi,
par exemple, des huit valeurs de l’expression qui sont : , , ,
, , , , ,
les quatre dernières sont à rejeter, comme opposées aux quatre
premières. Au reste, il est aisé de voir que si est une
valeur opposée à elle-même, , et partant , ,
sont divisibles par ; donc dans le cas où et sont premiers
entre eux, il faudrait que , , fussent divisibles par ,
et comme dans ce cas (I) les nombres , , n’ont pas de diviseur commun, doit être divisible par , et partant la chose
ne peut avoir lieu que pour, ou . Donc si
est premier avec , on aura pour les valeurs de plus
grandes que .
III. Cela fait, il est évident que toute représentation propre
de la forme par appartient nécessairement à quelqu’une des
valeurs restantes et à une seule ; ainsi il faut parcourir
ces différentes valeurs, et chercher les représentations qui appartiennent à chacune d’elles.
Pour trouver les représentations qui appartiennent à une valeur
donnée , il faut déterminer d’abord une forme ternaire
dont le déterminant soit , et dans laquelle on
ait , , , , ; les valeurs de , , se déduisent de là, à l’aide des équations du
no 276, II, par lesquelles on voit facilement que lorsque et
sont premiers entre eux, les nombres , , sont nécessairement entiers ; puisque les produits de ces nombres par et
sont des nombres entiers ; mais en général si l’un de ces trois
nombres se trouve fractionnaire, ou si les formes , ne sont
pas équivalentes, il n’y aura aucunes représentations de par
appartenantes à la valeur , mais si , , sont entiers
et que les formes , soient équivalentes, toute transformation de en , comme
,
,
;
——,
,
;
——,
,
donne une représentation telle que , , ;
et de cette manière il n’y a aucune représentation qui ne puisse se déduire d’une transformation. Ainsi la partie
du second problème, relative aux représentations propres, est ramenée au troisième problème.
IV. Au reste, les différentes transformations de en produisent toujours des représentations différentes, excepté le seul
cas où est une valeur opposée à elle-même, dans lequel
deux transformations ne donnent qu’une seule représentation. Supposons, en effet, que se change aussi en par la substitution
,
,
;
——,
,
;
——,
,
qui donne la même représentation que la précédente, et désignant par , , , les mêmes nombres qu’en II, no précédent, on
aura , , si donc chacun des
nombres , ou , on aura , , d’où l’on
déduit facilement , , . Ainsi ces deux transformations ne pourront être différentes que dans le cas où l’un
des nombres , est et l’autre . Or alors ,
, c’est-à-dire que la valeur est opposée à elle-même.
V. Il suit facilement de ce que nous avons dit (no 271) sur
les caractères des formes définies et indéfinies, que si est positif, négatif et une forme négative, est une forme définie négative, et que si est positif et positif ou négatif,
mais une forme positive, est une forme indéfinie. Or comme
, ne peuvent être équivalentes, à moins qu’à cet égard elles
ne soient semblables, il est évident que des formes binaires de
déterminant positif et les formes positives ne peuvent être représentées proprement par une forme ternaire, indéfinie de déterminant positif, et que par une forme ternaire de la première ou
de la deuxième espèce, on ne peut représenter que des formes
binaires de la deuxième ou de la première respectivement. On peut
conclure de la même manière, que par une forme ternaire définie
de déterminant négatif (qui est positive), on ne peut représenter
que des formes binaires positives, et par une forme ternaire indéfinie de déterminant négatif, que des formes binaires négatives
et des formes de déterminant positif.
284. Comme les représentations impropres d’une forme binaire
de déterminant , par une forme ternaire qui a pour adjointe , sont celles d’où l’on déduit les représentations impropres
du nombre par la forme , il est évident que ne peut être
représenté improprement par , à moins que n’ait des diviseurs quarrés. Supposons que les différens diviseurs quarrés de ,
non compris , soient , , , etc., dont le nombre sera toujours fini puisque ne peut pas être , toute représentation
impropre de par donnera une représentation du nombre
par , dans laquelle les valeurs des indéterminées auront pour
plus grand commun diviseur l’un des nombres , , , etc.
Par cette raison, nous dirons, pour abréger, que toute
représentation impropre de la forme dépend du diviseur quarré ,
ou , ou , etc. qui lui correspond. Or toutes les représentations de la forme dépendantes d’un diviseur quarré , dont
nous supposons la racine prise positivement, se trouvent de la
manière suivante. De la démonstration synthétique que nous en
donnons, pour abréger, on pourra facilement déduire l’analyse
qui nous y a conduits.
1o. On cherchera toutes les formes binaires de déterminant
qui se changent en la forme par la substitution ,
, et désignant les indéterminées d’une telle forme,
, les indéterminées de la forme ; , des entiers positifs
dont le produit est parconséquent , un entier positif moindre
que , ou zéro. Ces formes, ainsi que les transformations qui
leur répondent, se trouvent ainsi qu’il suit :
On égalera successivement aux différens diviseurs positifs
de , y compris et , l’on fera ; pour chacune des valeurs déterminées de , , on donnera à toutes les valeurs entières depuis jusqu’à , et l’on aura certainement toutes
les transformations. Or la forme qui se change en par la
substitution ,
, se trouve en cherchant la
forme en laquelle se change par la substitution ,
, et l’on obtiendra les formes qui répondent à chacune des
transformations ; mais il ne faudra conserver que celles dont les
trois coefficiens sont entiers[1].
2o. Soit une de ces formes qui se change en par la substitution ,
; on cherchera toutes les représentations propres de par , s’il en existe ; supposons-les représentées
indéfiniment par
,
—,
—……(P) ;
en substituant dans ces formules les valeurs de , , on en déduit les suivantes :
,
,
……(Q),
dans lesquelles on a de même
, |
— |
, |
— |
, |
|
, |
|
, |
|
|
……(R)
|
On traitera de la même manière les autres formes, s’il y en a
plusieurs, et je dis qu’on aura ainsi toutes les représentations de
la forme dépendantes du diviseur quarré .
I. Nous ne nous arrêterons pas à prouver que se change
en par la substitution (Q), cette partie de la proposition étant
évidente ; mais on déduit des valeurs de , , etc.
|
|
,
|
|
|
,
|
|
|
,
|
et comme (P) est une représentation propre, il s’ensuit que le plus grand commun diviseur de ces trois nombres est , et que la représentation (Q) dépend du diviseur .
II. Nous allons maintenant faire voir que de toute représentation donnée de la forme , on peut déduire une représentation
propre d’une forme de déterminant contenue parmi les formes
trouvées par la première règle ; c’est-à-dire, que des valeurs données de , , , , , , on peut déduire des valeurs entières de
, , qui satisfassent aux conditions prescrites, et des valeurs
de , , , , , qui satisfassent aux équations (R), et
cela d’une seule manière. Il est clair d’abord par les trois premières
équations (R), que l’on doit prendre pour le plus grand commun
diviseur des nombres , , pris positivement, puisque ,
, ne devant pas avoir de diviseur commun , , n’en auront pas non plus. Donc , , seront
déterminés, ainsi que , qui doit être égal à , et sera nécessairement un nombre entier. Soient trois nombres entiers , , ,
tels qu’on ait , les trois dernières équations
(R) donnent, en faisant ,
d’où il suit qu’il n’y a qu’une seule valeur de comprise entre
et ; les valeurs de , , , sont alors déterminées, et il
ne reste qu’à démontrer qu’elles sont entières. Or on aura
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|
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.
|
Donc est nécessairement entier. On le démontrera de même
pour , . Il suit de ces raisonnemens qu’il n’y a aucune représentation impropre de par dont on ne puisse déduire une représentation propre d’une forme par , et dont on puisse en
déduire plusieurs. Donc la méthode précédente donnera toutes les
représentations cherchées, et n’en donnera que de différentes.
En appliquant la même méthode aux autres diviseurs quarrés
de , on trouvera toutes les représentations impropres possibles
de par .
Au reste, on voit aisément par cette solution, que le théorème
énoncé à la fin du no précédent pour les représentations propres,
a lieu également pour les représentations impropres, c’est-à-dire,
qu’en général aucune forme binaire positive de déterminant négatif ne peut être représentée par une forme ternaire négative, etc.
En effet, soit une forme , qui par ce théorème ne puisse être
représentée proprement par ; les formes de déterminant , , etc.
qui renferment , ne pourront non plus être représentées par ,
puisque leur déterminant sera affecté de même signe que celui
de ; et lorsque ces déterminans sont positifs, toutes les formes
sont positives ou négatives, suivant l’espèce de la forme .
285. Nous ne pouvons placer ici que peu de détails sur les
questions qui font, le sujet du troisième problème, auquel nous
avons réduit les deux autres, c’est-à-dire sur la manière de juger
si deux formes ternaires de même déterminant sont équivalentes, ou non ; et dans le premier cas, de trouver toutes les transformations de l’une en l’autre ; parceque la solution complète, telle
que nous l’avons donnée pour les formes binaires, est sujette à
beaucoup de difficultés. Aussi nous bornerons ici notre recherche
à quelques cas particuliers pour lesquels nous avons fait cette
digression.
I. Pour le déterminant , nous avons fait voir plus haut que
toutes les formes ternaires se distribuent en deux classes, dont l’une
contient toutes les formes indéfinies, et l’autre toutes les formes
définies (négatives). Il suit de là que deux formes quelconques de
déterminant sont équivalentes si elles sont toutes deux définies ou toutes deux indéfinies, mais qu’elles ne le sont pas si l’une
est indéfinie et l’autre définie. (Cette seconde partie de la proposition a lieu pour un déterminant quelconque). De la même
manière, deux formes indéfinies de déterminant sont équivalentes, si elles sont toutes deux définies ou toutes deux indéfinies.
— Deux formes définies de déterminant seront toujours équivalentes ; deux formes indéfinies le seront aussi, à moins que dans
l’une les trois premiers coefficiens ne soient pairs, et qu’ils ne les
soient pas tous dans l’autre. — Nous pourrions donner plusieurs
propositions particulières de la meme maniéré, si nous avions plus
haut (no 277) calculé un plus grand nombre d’exemples.
II. On pourra aussi pour tous ces cas, , désignant deux
formes ternaires équivalentes, trouver une transformation de l’une
en l’autre. Car pour chaque classe nous avons assigné un assez
petit nombre de formes, à l’une desquelles toute forme de cette
classe peut être ramenée ; nous avons aussi appris à réduire toutes
ces formes à une seule. Soit cette forme de la même classe que
, , on pourra par les moyens indiqués, trouver les transformations de , en , et partant, de en , . Ainsi par le
no 270, on pourra déduire les transformations de en et de
en .
III. Ainsi il ne resterait plus qu’à montrer comment d’une seule
transformation de en , on peut tirer toutes les transformations
possibles ; ce problème dépend d’un autre plus simple qui consiste
à trouver toutes les transformations de la forme en elle-même. En effet, si se change en elle-même par plusieurs substitutions (τ),
(τ'), (τ''), etc., et en par la substitution (t) , il est aisé de voir
qu’en combinant par la méthode du no 270, la transformation (t)
avec (τ), (τ') , (τ''), il en résulte des transformations par lesquelles se change en . En outre, on peut prouver facilement
par le calcul, que toute transformation de en peut se déduire
de cette manière, de la combinaison de la transformation (t) de
en avec une, et une seule transformation de la forme en
elle-même, et que parconséquent la combinaison de la transformation (t) avec les différentes transformations de en elle-même, donne toutes les transformations de en , et ne donnera
qu’une fois chacune d’elles.
Nous bornerons ici notre recherche au cas où est une forme
définie dont les coefficiens 4, 5, 6 sont [2]. Soit donc
, et représentons une substitution quelconque qui
change en elle-même, par
,
,
;
——,
,
;
——,
,
on aura les équations
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…… (ω)
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Or on doit distinguer trois cas :
1o. Quand , , , qui doivent avoir le même signe, sont
tous inégaux, nous supposerons , ; si l’ordre de grandeur était différent, on trouverait de même les conclusions analogues. La première des équations (ω) exige nécessairement que l’on
ait , et partant ; les équations 4, 5 donnent
alors , ; l’équation 2 donne et, et
l’équation 6 exige qu’on ait ; donc par l’équation 3, ;
desorte que, à cause de l’ambiguité des signes, il y a en tout
huit transformations différentes.
2o. Quand parmi les nombres , , il y en a deux égaux,
et , par exemple, supposons d’abord . Alors, de la même
manière que dans le cas précédent, on aura , ,
, , ; les équations 2, 3, 6 deviennent
, , ; d’où l’on tire ,
, , , ou, , , . Mais si , les équations 2 et 3 donnent ,
et , , , , ou , ,
, ; l’une ou l’autre supposition donnent, par les
équations 4 et 5, , , et par l’équation 1, . Ainsi
dans les deux cas il y a seize transformations différentes. Les
deux autres cas où ou bien se résolvent de la
même manière, pourvu qu’on change , , , pour le premier
cas, en , , ; pour le second, en , , respectivement.
3o. Quand les nombres , , sont égaux, les équations 1,
2, 3 exigent que des nombres , , , ainsi que des nombres
, , , et des nombres deux soient égaux à zéro et
le troisième égal à ; or, par les équations 4, 5, 6, on voit
qu’il ne peut y avoir qu’un seul nombre parmi , , ,
ou , , , ou , , . Il ne reste que six combinaisons.
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… |
… |
… |
… |
… |
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, et les six autres coefficiens ;
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desorte que par l’ambiguïté des signes il y a en tout quarante-huit
transformations. — Le même tableau renferme aussi les cas précédens ; mais des six colonnes il ne faut prendre que la première,
quand , , sont tous inégaux ; la première et la seconde,
quand ; la première et la troisième, quand ; la première et la sixième, quand .
Il suit de là que si la forme se change
en la forme équivalente par la substitution
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toutes les transformations de en sont contenues dans le tableau suivant :
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… |
… |
… |
… |
… |
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, |
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avec cette différence que l’on doit employer les six colonnes lorsque
; la première et la seconde, quand ; la première
et la troisième, quand ; la première et la sixième, quand
; enfin la première seule, quand , , sont tous inégaux,
et il y aura dans le premier cas quarante-huit transformations,
seize dans le second, le troisième et le quatrième, et huit dans
le cinquième.