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même : « Jamais la basse flatterie, ni l’odieuse satyre ne profanerent |
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Dernière version du 13 juin 2020 à 14:08
écarts que par vos talens, vous étiez nés pour adoucir les maux de vos semblables ; pour jetter quelques fleurs sur le passage de la vie humaine ; et vous êtes venus en empoisonner le cours : vous vous êtes fait un jeu cruel de déchainer sur nous toutes ces passions terribles qui font nos misères et nos crimes ; Que nous avons payé cher vos chefs-d’œuvres tant vantés ! Ils nous ont couté nos mœurs, notre repos, notre bonheur, et celui de toute notre postérité, à laquelle ils transmettront d’âge en âge, la licence et la corruption du notre !
Mais, au milieu de ces funestes désordres, c’étoit, ce me semble, un spectacle assez intéressant de voir l’un des plus beaux génies dont le siècle s’honore venger la religion et la vertu par son courage à suivre leurs augustes loix, et les défendre, pour ainsi dire, par l’ascendant de son exemple, contre les attaques de tant de plumes audacieuses.
Heureux poète ! vous pouviez goûter sans remords les doux fruits de votre gloire. Vous pouviez vous dire à vous même : « Jamais la basse flatterie, ni l’odieuse satyre ne profanerent ma plume ; mon nom n’allarme point la pudeur et ne fait point frémir l’innocence. Le père ne veille point pour écarter mes ouvrages des mains de ses enfans ; on ne voit pas l’époux craindre qu’ils ne portent un funeste poison dans le cœur de sa jeune épouse. Dans tous les âges, ils rendront un honorable témoignage du caractère de leur autheur, et, formant le goût des citoyens, sans corrompre leurs mœurs, ils leur présenteront souvent, sous l’attrait d’un plaisir honnête, les utiles leçons de la sagesse et de la vérité. »
Mais plus encore que vos ouvrages, votre vie rendra votre nom respectable et cher à la postérité : L’image de votre ame, gravée dans les cœurs de vos compatriotes, fera encore aimer la vertu chez les générations futures : lorsqu’animés d’un sentiment patriotique, ils citeront les productions de votre génie comme des monumens glorieux à leur pays ; ils ajouteront : « Son cœur étoit encore au dessus de ses talens :