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LA FIN D’ANTONIA

Mange, ô femme, de notre simple gâteau ;
Et puisse
Que tes souffrances en même temps que la soif et la faim s’abolissent


La Mendiante s’est levée.
Le jeune homme lui tend la jatte ; elle boit.
Elle prend le pain et le rompt.
Et, lentement, elle se retourne et demeure immobile.
Silence.
Le 2e Bûcheron a reporté dans la besace la jatte et le reste du pain ; à présent, il examine la Mendiante.

2e Bûcheron

Il me semble que je la connais…
Frère, n’avons-nous pas vu cette démarche, ces yeux, ces traits ?…
C’est elle
Qui passa l’autre mois dans la vallée ; c’est elle
Qui marchait muette ainsi, mendiant son pain et solitaire ;
Les enfants disaient qu’elle était une sorcière.

1er  Bûcheron

Oui, c’est bien celle-là… on l’a chassée…
Ainsi elle s’en est allée…
Oh ! malheureuse, par la misère et la méfiance accompagnée…

2e Bûcheron

Les enfants disaient en se la montrant de loin
Qu’elle venait des pays les plus lointains