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Monsieur le Marquis, il ne faut point lanterner, il nous faut promptement un bel enfant de votre façon, et par là élever tous vos parents, et leur donner la qualité de grands. Pour moi, je ne désespère point du tout de voir les enfants de vos enfants ; et si ce bonheur m’arrive, je me flatte que vous voudrez bien me présenter à eux, comme ayant l’honneur d’être neveu de leur quatrième aïeule<ref>{{sc|Lettre}} 1398. — 1. C’est-à-dire de la mère de {{Mme}} de Sévigné.</ref>. |
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Mais, Monsieur le Comte, comment vous portez-vous ? vos étourdissements continuent-ils ? Je suis en vérité très en peine de vous, sans croire qu’il vous puisse mésarriver d’une chute que vous avez faite il y a déjà si longtemps ; conservez-vous bien, au nom de Dieu, et que cela vous serve à ne pas négliger, dans les occasions, la main de quelqu’un pour vous soutenir ; quant à moi, je suis toujours sur le poing de mon écuyer, et je m’en trouve fort bien. |
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Mais, mon aimable chevalier, faut-il que je vous voie toujours avec la goutte ? j’en suis, en vérité, au désespoir. Je n’ai rien à dire à la goutte ; mais pour à mes épaules et à mes bras, j’ai fait l’expérience d’un remède nouveau, dont je me trouve à merveilles. Il faut, sans autre cérémonie, faire mettre en plusieurs doubles un linge sur la partie affligée, et se faire repasser comme du linge avec le fer à repasser. Je fus dernièrement attaqué à Versailles, je criois l’épaule : on mit en même temps les fers au feu, et les femmes de chambre de {{Mme}} de Saint-Géran me repassèrent que rien n’y manqua ; oncques depuis je n’ai crié l’épaule : et voilà comme j’en userai à l’avenir pour tout ce qui s’appellera rhumatisme ; il est<section end="1398"/> |
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Version du 23 juillet 2021 à 17:40
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Monsieur le Marquis, il ne faut point lanterner, il nous faut promptement un bel enfant de votre façon, et par là élever tous vos parents, et leur donner la qualité de grands. Pour moi, je ne désespère point du tout de voir les enfants de vos enfants ; et si ce bonheur m’arrive, je me flatte que vous voudrez bien me présenter à eux, comme ayant l’honneur d’être neveu de leur quatrième aïeule[1].
Mais, Monsieur le Comte, comment vous portez-vous ? vos étourdissements continuent-ils ? Je suis en vérité très en peine de vous, sans croire qu’il vous puisse mésarriver d’une chute que vous avez faite il y a déjà si longtemps ; conservez-vous bien, au nom de Dieu, et que cela vous serve à ne pas négliger, dans les occasions, la main de quelqu’un pour vous soutenir ; quant à moi, je suis toujours sur le poing de mon écuyer, et je m’en trouve fort bien.
Mais, mon aimable chevalier, faut-il que je vous voie toujours avec la goutte ? j’en suis, en vérité, au désespoir. Je n’ai rien à dire à la goutte ; mais pour à mes épaules et à mes bras, j’ai fait l’expérience d’un remède nouveau, dont je me trouve à merveilles. Il faut, sans autre cérémonie, faire mettre en plusieurs doubles un linge sur la partie affligée, et se faire repasser comme du linge avec le fer à repasser. Je fus dernièrement attaqué à Versailles, je criois l’épaule : on mit en même temps les fers au feu, et les femmes de chambre de Mme de Saint-Géran me repassèrent que rien n’y manqua ; oncques depuis je n’ai crié l’épaule : et voilà comme j’en userai à l’avenir pour tout ce qui s’appellera rhumatisme ; il est
- ↑ Lettre 1398. — 1. C’est-à-dire de la mère de Mme de Sévigné.