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aimable et qu’elle est embellie par le ''kohel'' et le ''henné''<ref>Le ''kohel'' est un collyre aromatique qui noircit les paupières supérieures et inférieures, et que l’on obtient en brûlant des coquilles d’amandes auxquelles on ajoute certaines herbes.
aimable et qu’elle est embellie par le ''kohel'' et le ''henné''<ref>Le ''kohel'' est un collyre aromatique qui noircit les paupières supérieures et inférieures, et que l’on obtient en brûlant des coquilles d’amandes auxquelles on ajoute certaines herbes.
<p>Le ''henné'' est une poudre végétale avec laquelle les femmes teignent certaines
<p>Le ''henné'' est une poudre végétale avec laquelle les femmes teignent certaines
parties de leurs mains et de leurs pieds.</p></ref>.
parties de leurs mains et de leurs pieds.</p></ref>.

En général, un homme ne peut voir sans voile que ses
En général, un homme ne peut voir sans voile que ses
femmes légitimes et ses esclaves femelles, ou bien les femmes
femmes légitimes et ses esclaves femelles, ou bien les femmes
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On croit en Égypte qu’il est plus nécessaire qu’une femme
On croit en Égypte qu’il est plus nécessaire qu’une femme
couvre la partie supérieure, et même le derrière de sa tête,
couvre la partie supérieure, et même le derrière de sa tête,
que son visage ; mais ce qui est plus nécessaire encore, c’est
que son visage ; mais ce qui est plus nécessaire encore, c’est
qu’elle cache plutôt son visage que la plupart des autres parties
qu’elle cache plutôt son visage que la plupart des autres parties
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La plupart des femmes du peuple se montrent en public la
La plupart des femmes du peuple se montrent en public la
face découverte ; mais on dit que la nécessité les y force, parce
face découverte ; mais on dit que la nécessité les y force, parce
qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer des ''borghots'' (voiles
qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer des ''borghots'' (voiles de visage).
de visage).


Lorsqu’une femme respectable est surprise sans voile, elle se
Lorsqu’une femme respectable est surprise sans voile, elle se
couvre précipitamment de son ''tarhah'' (voile qui couvre la tête)
couvre précipitamment de son ''tarhah'' (voile qui couvre la tête)
et elle s’écrie : « Ô malheur ! ô peine extrême ! » Cependant,
et elle s’écrie : « Ô malheur ! ô peine extrême ! » Cependant,
nous avons remarqué que la coquetterie les engage quelquefois
nous avons remarqué que la coquetterie les engage quelquefois
à faire voir leur visage aux hommes, mais toujours comme par
à faire voir leur visage aux hommes, mais toujours comme par

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VOYAGE EN ORIENT.

on peut la décrire en termes généraux, en disant qu’elle est aimable et qu’elle est embellie par le kohel et le henné[1].

En général, un homme ne peut voir sans voile que ses femmes légitimes et ses esclaves femelles, ou bien les femmes que la loi lui défend d’épouser, à cause de leur degré trop rapproché de consanguinité, ou parce qu’elles ont été, ou sa nourrice, ou celle de ses enfants, ou qu’elles sont proches parentes de sa nourrice. — Le voile est de la plus haute antiquité.

On croit en Égypte qu’il est plus nécessaire qu’une femme couvre la partie supérieure, et même le derrière de sa tête, que son visage ; mais ce qui est plus nécessaire encore, c’est qu’elle cache plutôt son visage que la plupart des autres parties de son corps : par exemple, une femme qu’on ne peut décider à ôter son voile devant des hommes, ne se fera aucun scrupule de mettre à nu sa gorge, ou presque toute sa jambe.

La plupart des femmes du peuple se montrent en public la face découverte ; mais on dit que la nécessité les y force, parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer des borghots (voiles de visage).

Lorsqu’une femme respectable est surprise sans voile, elle se couvre précipitamment de son tarhah (voile qui couvre la tête) et elle s’écrie : « Ô malheur ! ô peine extrême ! » Cependant, nous avons remarqué que la coquetterie les engage quelquefois à faire voir leur visage aux hommes, mais toujours comme par l’effet du hasard. Du haut de la terrasse de leur maison ou à travers des jalousies, elles ont l’air de regarder sans interruption ce qui se passe autour d’elles ; mais souvent elles découvrent leur visage avec le dessein bien arrêté qu’il soit vu.

An Caire, les maisons sont, en général, petites, et l’on n’y

  1. Le kohel est un collyre aromatique qui noircit les paupières supérieures et inférieures, et que l’on obtient en brûlant des coquilles d’amandes auxquelles on ajoute certaines herbes.

    Le henné est une poudre végétale avec laquelle les femmes teignent certaines parties de leurs mains et de leurs pieds.