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Et qu’arriva-t-il ? Je fus maudit du peuple. Le
Et qu’arriva-t-il ? Je fus maudit du peuple. Le
feu ayant dévasté des villes entières, je fis
feu ayant dévasté des villes entières, je fis
reconstruire toutes les maisons ; pour récompense,
reconstruire toutes les maisons ; pour récompense,
on m’accusa d’avoir moi-même allumé
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l’incendie. Tel est le jugement de cette
l’incendie. Tel est le jugement de cette
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J’avais pensé trouver la joie à mon foyer
J’avais pensé trouver la joie à mon foyer
en donnant ma fille en mariage. Je rêvais
en donnant ma fille en mariage. Je rêvais
à son bonheur ; mais, comme une tempête,
à son bonheur ; mais, comme une tempête,
la mort cruelle ravit son fiancé. Ici
la mort cruelle ravit son fiancé. Ici
encore, la sourde rumeur du peuple m’accusa
encore, la sourde rumeur du peuple m’accusa

Dernière version du 3 janvier 2020 à 10:35

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j’ouvris tous les greniers, je répandis l’or à pleines mains, je trouvai du travail pour tous. Et qu’arriva-t-il ? Je fus maudit du peuple. Le feu ayant dévasté des villes entières, je fis reconstruire toutes les maisons ; pour récompense, on m’accusa d’avoir moi-même allumé l’incendie. Tel est le jugement de cette obscure masse !

J’avais pensé trouver la joie à mon foyer en donnant ma fille en mariage. Je rêvais à son bonheur ; mais, comme une tempête, la mort cruelle ravit son fiancé. Ici encore, la sourde rumeur du peuple m’accusa de l’avoir assassiné, moi, père malheureux ! Et s’il meurt quelqu’un, je suis toujours, de tous, le meurtrier caché ! C’est moi qui hâtai la fin de Féodor, c’est moi qui empoisonnai ma pauvre sœur tsarine, cette humble religieuse ! C’est moi, c’est toujours moi !

Je ne pourrai jamais trouver la paix parmi tous les chagrins et les malheurs du monde. Rien ne me calmera ; seule la conscience pure triompherait du mal et de la calomnie, mais si elle a une tache, une tache de hasard, alors malheur à l’âme ! Comme rongée par une plaie, elle va se consumer, et la voix du remords vient battre les oreilles à coups de marteau… Je