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est presque toujours envahi par des vibrions nommés septiques et agens de la maladie dite septicémie. L’inoculation d’un sang putride donne la septicémie et la mort. Il ne faut pas confondre les vibrions septiques avec les bactéridies… » Tout cela est très clair et très vrai. L’auteur de l’article se trompe seulement en un point : c’est que cette importante distinction du virus septique et de la bactéridie charbonneuse (c’est Davaine qui l’a ainsi baptisée) est l’œuvre de Davaine seul. Mais là ne s’étaient pas bornées des études dont il est regrettable que M. Cochin n’ait pas eu connaissance. Dès 1863 (il importe de noter cette date), le docteur Davaine publiait dans les comptes-rendus de l’Académie des Sciences, de l’Académie de médecine et de la Société de biologie une série de communications qui se succédèrent presque sans interruption jusqu’en 1880. Ces communications eurent un grand retentissement dans le monde savant et provoquèrent d’ardentes polémiques. Mon père eut beaucoup à lutter : il lui fallut entasser preuves sur preuves et répéter vingt fois ses expériences pour amener la conviction dans tous les esprits. La lumière se fit enfin grâce à lui, grâce à lui seul, et, quand M. Pasteur aborda la question, la solution en était suffisamment avancée pour que le nom de Davaine y restât attaché. Voilà ce que toute personne désireuse de connaître la vérité pourra constater en consultant les trois recueils précédemment cités.

Ces travaux, continués pendant vingt ans avec une patience si persévérante, ont été résumés de la façon la plus lumineuse par M. le professeur Laboulbène dans un éloge prononcé à la Société de biologie le 2 février 1884. Et, dans cette même société, c’est à Davaine que M. Paul Bert rendait hommage en ces termes : « Le grand mouvement de là pathogénie contemporaine a son origine dans les travaux de Davaine, à qui revient tout entière la gloire de la découverte initiale. » Enfin, en 1877, M. Pasteur lui écrivait : « Je me félicite d’avoir été si souvent le continuateur de vos savantes recherches. »

Dans la ferveur de son zèle et de son admiration, M. Cochin fait trop bon marché des découvertes d’un savant qui, non-seulement a ouvert la voie à M. Pasteur dans ses études sur les maladies parasitaires de l’homme et des animaux, maïs encore, avant lui, avait fait faire un immense pas à la science. La part de M. Pasteur est assez large ; sa renommée est universelle et il n’a pas besoin de ce supplément de gloire.

Agréez, je vous prie, monsieur le directeur, l’assurance de mes sentimens distingués.


JULES DAVAINE.