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repos, notre bonheur, et celui de toute notre postérité, à
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laquelle ils transmettront d’âge en âge, la licence et la corruption
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du notre !
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Mais, au milieu de ces funestes désordres, c’étoit, ce me
Mais, au milieu de ces funestes désordres, c’étoit, ce me
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beaux génies dont le siècle s’honore venger la religion et la
beaux génies dont le siècle s’honore venger la religion et la
vertu par son courage à suivre leurs augustes loix, et les
vertu par son courage à suivre leurs augustes loix, et les
défendre, pour ainsi dire, par l’ascendanl de son exemple,
défendre, pour ainsi dire, par l’ascendant de son exemple,
contre les attaques de tant de plumes audacieuses.
contre les attaques de tant de plumes audacieuses.

Heureux poète ! vous pouviez goûter sans remords les
Heureux poète ! vous pouviez goûter sans remords les
doux fruits de votre gloire. Vous pouviez vous dire à vous
doux fruits de votre gloire. Vous pouviez vous dire à vous
même : « Jamais la basse flatterie, ni l’odieuse satyrne profanerent
même : « Jamais la basse flatterie, ni l’odieuse satyre ne profanerent
ma plume ; mon nom n’allarme point la pudeur
ma plume ; mon nom n’allarme point la pudeur
« et ne fait point frémir l’innocence. Le père ne veille point
et ne fait point frémir l’innocence. Le père ne veille point
« pour écarter mes ouvrages des mains de ses enfans ; on
pour écarter mes ouvrages des mains de ses enfans ; on
« ne voit pas l’époux craindre qu’ils ne portent un funeste
ne voit pas l’époux craindre qu’ils ne portent un funeste
« poison dans le cœur de sa jeune épouse. Dans tous les
poison dans le cœur de sa jeune épouse. Dans tous les
« âges, ils rendront un honorable témoignage du caractère
âges, ils rendront un honorable témoignage du caractère
« de leur autheur, et, formant le goût des citoyens, sans
de leur autheur, et, formant le goût des citoyens, sans
« corrompre leurs mœurs, ils leur présenteront souvent,
corrompre leurs mœurs, ils leur présenteront souvent,
« sous l’attrait d’un plaisir honnête, les utiles leçons de la
sous l’attrait d’un plaisir honnête, les utiles leçons de la
« sagesse et de la vérité. »
sagesse et de la vérité. »


Mais plus encore que vos ouvrages, votre vie rendra votre
Mais plus encore que vos ouvrages, votre vie rendra votre

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écarts que par vos talens, vous étiez nés pour adoucir les maux de vos semblables ; pour jetter quelques fleurs sur le passage de la vie humaine ; et vous êtes venus en empoisonner le cours : vous vous êtes fait un jeu cruel de déchainer sur nous toutes ces passions terribles qui font nos misères et nos crimes ; Que nous avons payé cher vos chefs-d’œuvres tant vantés ! Ils nous ont couté nos mœurs, notre repos, notre bonheur, et celui de toute notre postérité, à laquelle ils transmettront d’âge en âge, la licence et la corruption du notre !

Mais, au milieu de ces funestes désordres, c’étoit, ce me semble, un spectacle assez intéressant de voir l’un des plus beaux génies dont le siècle s’honore venger la religion et la vertu par son courage à suivre leurs augustes loix, et les défendre, pour ainsi dire, par l’ascendant de son exemple, contre les attaques de tant de plumes audacieuses.

Heureux poète ! vous pouviez goûter sans remords les doux fruits de votre gloire. Vous pouviez vous dire à vous même : « Jamais la basse flatterie, ni l’odieuse satyre ne profanerent ma plume ; mon nom n’allarme point la pudeur et ne fait point frémir l’innocence. Le père ne veille point pour écarter mes ouvrages des mains de ses enfans ; on ne voit pas l’époux craindre qu’ils ne portent un funeste poison dans le cœur de sa jeune épouse. Dans tous les âges, ils rendront un honorable témoignage du caractère de leur autheur, et, formant le goût des citoyens, sans corrompre leurs mœurs, ils leur présenteront souvent, sous l’attrait d’un plaisir honnête, les utiles leçons de la sagesse et de la vérité. »

Mais plus encore que vos ouvrages, votre vie rendra votre nom respectable et cher à la postérité : L’image de votre ame, gravée dans les cœurs de vos compatriotes, fera encore aimer la vertu chez les générations futures : lorsqu’animés d’un sentiment patriotique, ils citeront les productions de votre génie comme des monumens glorieux à leur pays ; ils ajouteront : « Son cœur étoit encore au dessus de ses talens :