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1695 en assez bonne santé. L’on ne se souvient plus ici de Mme de Meckelbourg, si ce n’est pour parler de son avarice. On dit que M. de Montmorency va épouser Mme de Seignelai[1] ; j’ai peine à croire ce mariage-là. M. de Coulanges arriva hier de Saint-Martin et de Versailles ; mais c’est chez Mme de Louvois qu’ il est descendu : à tout seigneur, tout honneur. Je comprends fort bien que l’on s’accommode d’un mari qui a plusieurs femmes[2] ; j’en souhaiterois encore une ou deux comme Mme de Louvois à M. de Coulanges. Le maréchal de Villeroi préta hier le serment, et prit le bâton ensuite[3] ; il fit attendre beaucoup le Roi, parce qu’il s’ajustoit ; il avoit un habit de velours bleu d’une magnificence extraordinaire, et sa bonne mine le paroit plus que son habit. Mme la duchesse du Lude m’a fait promettre que je vous ferois mille compliments et mille amitiés bien ten-
- ↑ 2. Charles-François-Frédéric de Montmorency, qui prit un peu plus tard le nom de son père, était fils aîné du maréchal de Luxembourg, et devint gouverneur de Normandie. Né le 22 février 1661, il avait épousé le 18 août 1686 Marie-Anne d’Albert, fille aînée de Charles-Honoré duc de Chevreuse Luynes. Resté veuf le 17 septembre 1691, il se remaria le 15 février 1696 avec Marie—Gillonne de Gillier, fille unique de René marquis de Clérambault, morte le 15 septembre 1709 (voyez tome III, p. 182, note 14. Il mourut le 4 août 1726. — Voyez sur la rupture du mariage de Montmorency et de Mme de Seignelai et sur leurs secondes noces, les détails piquants donnés par Saint-Simon (tome I, p. 302 ; tome II, p. 380 et suivantes ; et tome II, p. 409 et 410).
- ↑ 3. Coulanges appelait Mme de Louvois sa seconde femme, Voyez ci·dessus, p. 232.
- ↑ 4. Le duc de Villeroi avait été fait maréchal de France en 1693 ; après la mort du maréchal de Luxembourg, le Roi lui donna la charge de capitaine de ses gardes ; il prêta serment le 3 février 1695. « M. de Noailles, qui est en quartier, dit Dangeau, l’alla recevoir dans la salle des gardes, et lui céda pour toute la journée l’honneur de faire sa charge, honnêteté que les capitaines des gardes du corps ont toujours pour celui qui est reçu. »