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Paul Riquet lui-même. Des travaux antérieurs avaient été faits sur l’Agoût. Borel constate qu’il était navigable. Évidemment il s’agissait de quelque fractions du cours de la rivière, et nullement d’une partie importante.

En 1670, le plan des barrages et des écluses fut dressé, et l’exécution commença immédiatement. 400,000 livres furent dépensées. Malheureusement deux diocèses contigus furent intéressés à la question, et les travaux, au lieu de se faire successivement, de manière à obtenir des résultats complets, furent entrepris dans toute l’étendue : ils ne purent pas être achevés, et dès-lors, ils devinrent complètement inutiles.

La plupart des barrages existent encore aujourd’hui, et un certain nombre d’écluses sont dans un état parfait de conservation. Les écluses sont au nombre de 23, depuis Castres jusqu’à Saint-Sulpice, au point de jonction de l’Agoût et du Tarn. Voici leurs noms : Lacase, Mélou, Saïx, Le Crusel, Le Regourdel, Vielmur, Guitalens, Serviès, Belvèse, Saint-Paul, Saint-Chugou, La Brugné, Viterbe, Lecati, Jonquières, Flamarens, Le Carla, Lavaur, Les Bouillens, Ambres, Le Rouch, Saint-Jean-de-Rives, Saint-Sulpice. Ces écluses existaient en 1700, ainsi que le constate une carte du diocèse de Castres, dédiée à messire Augustin de Meaupou, conseiller du Roi en ses conseils, évêque de Castres, par Hubert, géographe ordinaire du roi.

Il ne reste qu’à exprimer des regrets d’avoir vu de pareils efforts rester inutiles, et une pensée si féconde pour le pays entravée dans son exécution. Il est bon cependant de constater que les États de Languedoc avaient demandé un dédommagement pour le pays Castrais, que Paul Riquet a poursuivi autant qu’il dépendait de lui l’exécution d’un projet avantageux pour des populations nombreuses, et que Mgr de Meaupou, évêque de Castres et plusieurs évêques de Lavaur, n’ont rien négligé pour doter le pays de ce moyen puissant de prospérité.