J'imagine que ça dépend de l'importance qu'on attache à la question philologique. Je ne sais pas si tu es familier de l'étude de tous ces textes transmis par manuscrits, mais, pour faire court, il s'agit souvent de copies de copies : en un mot, l'original a disparu. C'est seulement l'étude comparée des différentes variantes qui permet d'estimer laquelle est la plus proche du texte d'origine, sachant que les spécialistes ne sont pas toujours d'accord. Toutes les différences n'ont pas une incidence sur la compréhension du texte, mais certaines peuvent changer assez lourdement le contenu. Pour en revenir à Bernard de Ventadour, l'éditeur se base sur le texte du groupe AL pour proposer une traduction, mais choisi quand même de suivre l'ordre des strophes indiqué par le groupe DEIKMNa.
J'aurai tendance à dire que les deux versions sont essentielles ; mais pour faire les choses dans les règles, il faudrait aussi importer l'ensemble de l'apparat critique indiquant toutes les variantes et ça demande un gros travail. J'imagine que le renvoi à l'édition fac-similé est un compromis acceptable, dans la mesure où les lecteurs ayant un intérêt scientifique pour ces poèmes devraient de toute façon lire l'édition allemande.