Traité élémentaire de la peinture/081

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Traduction par Roland Fréart de Chambray.
Texte établi par Jean-François DetervilleDeterville, Libraire (p. 67-68).


CHAPITRE LXXXI.

Des reflets du coloris de la carnation.

Les reflets de la carnation qui se forment par la réflexion de la lumière sur une autre carnation, sont plus rouges, d’une couleur plus vermeille, et d’un coloris plus vif et plus éclatant qu’aucune autre partie du corps ; et cela arrive, parce que la superficie de tout corps opaque participe d’autant plus à la couleur du corps qui l’éclaire, que ce corps est plus proche, et d’autant moins qu’il est plus éloigné ; elle y participe aussi plus ou moins, selon qu’il est plus ou moins grand, parce qu’un grand objet qui renvoie beaucoup de lumière, empêche que celle que les autres objets voisins envoient n’altère la sienne : ce qui arriveroit infailliblement si cet objet étoit petit ; car, alors toutes ces lumières et tous ces reflets se confondroient, et leurs couleurs se mêleroient ensemble. Il peut cependant arriver qu’un reflet tienne plus de la couleur d’un corps plus petit, dont il est proche, que de la couleur d’un plus grand, dont il est fort éloigné, et qui a des effets moins sensibles, à cause de la grande distance.