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Traité populaire d’agriculture/Plantes textiles

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SECTION PREMIÈRE.

Plantes textiles.

Les deux plantes textiles cultivées en Canada sont le lin et le chanvre.

I
DU LIN.

Le lin est une plante annuelle qui donne non seulement de la filasse, mais encore une huile très employée dans la médecine, dans la peinture et dans les imprimeries.

I.Le lin veut une terre riche, profonde, plutôt légère que forte, parfaitement ameublie, et nette de mauvaises herbes.

II.Une bonne culture pour précéder celle du lin est une avoine fumée ou venue sur pommes de terre fortement fumées. Le lin vient bien sur un pâturage, une prairie, un trèfle rompu ou après le chanvre, ou enfin après des carottes, des betteraves, des pommes de terre.

Le lin a une racine pivotante qui va chercher la nourriture profondément dans le sol ; pour que la culture de cette plante réussisse parfaitement, tout le secret est de faire venir le lin après une récolte qui a accumulé une suffisante quantité de principes fertilisants dans les couches inférieures du sol.

Dans les terres profondes, il faut mettre un intervalle de sept à neuf ans entre les retours successifs du lin, pour cette bonne raison qu’il faut ce laps de temps pour que les couches inférieures, épuisées par une première récolte, aient le temps d’accumuler la nouvelle dose de principes fertilisants nécessaires à une seconde récolte de lin.

Dans les terrains peu profonds, le lin peut revenir à des intervalles plus rapprochés, le sol pouvant plus facilement réparer ses pertes.

Il est aisé de comprendre que le lin, par là même qu’il puise sa nourriture dans les couches profondes du sol, laisse intactes les couches superficielles ; on fera donc succéder au lin des plantes à racines courtes, les céréales, par exemple, qui trouvent un milieu fertile, une couche de terre non épuisée.

III. — 1o Le lin veut un sol meuble et net, il faut donc le lui donner.

Un labour très profond à l’automne, l’action des gelées, un autre labour au printemps, labour ordinaire, des hersages énergiques ; voilà les opérations qui ameublissent et nettoient le sol.

Les hersages, qu’il ne faut pas craindre de répéter, se donnent en long et en large.

2oLes tiges du lin, parfaitement desséchées, offrent la composition élémentaire suivante :

Carbone
387,2
Hydrogène
73,3
Azote
5,6
Oxygène
483,9
Substances minérales
50,0
1,000,0

Les substances minérales sont réparties comme suit :

Potasse
131,04
Soude
87,60
Chaux
173,60
Magnésie
45,36
Oxyde de fer
42,49
Alumine
17,70
Oxyde de manganèse
2,63
Acide sulfurique
67,46
Acide phosphorique
101,64
Acide carbonique
150,10
Chlorure de sodium
37,15
Chlore
6,00
Silice
137,23
1,000,00

Voilà pour la tige.

La graine a une composition quelque peu différente : elle contient les principes immédiats suivants :

Eau
12,3
Huile
39,0
Matières organiques non azotées
19,0
Ligneux
3,2
Matières organiques non azotées
20,5
Substances minérales
6,0
1,00,0

Sur 1, 000 parties, les cendres de la graine de lin contiennent :

Potasse
258,5
Soude
7,1
Chaux
252,7
Magnésie
2,2
Oxyde de fer
36,7
Acide phosphorique
401,1
Sulfate de chaux
17,0
Chlorure de sodium
15,5
Silice
9,2
1,000,0

Si l’on compare l’analyse de la tige à celle de la graine, on verra que ces deux parties de la plante sont riches en alcalis, en chaux et en acide phosphorique ; rien d’étonnant si la culture du lin est épuisante.

De toute nécessité, si l’on veut réussir il faut donner au lin un sol richement fumé ; cette plante préfère les engrais consommés aux fumiers pailleux ; généralement il est de bonne culture de donner les engrais à la récolte qui précède, du moins les fumiers d’étable et on réserve pour la culture immédiate du lin, les engrais pulvérulents, riches en phosphates, en alcalis, et en chaux, tels que les os, les cendres, le noir des raffineries, et surtout les tourteaux (le pain) de lin.

3oLe choix de la semence est de la plus haute importance pour cette culture.

« La bonne graine, dit le Livre de la ferme, est courte, grosse, épaisse, rondelette, ferme, pesante, d’un brun clair et huileuse. »

La quantité de semence varie suivant le but que l’on se propose dans la culture du lin.

On cultive en effet le lin : 1o pour la filasse seulement ; 2o pour la filasse et pour la graine ; 3o pour la graine uniquement.

Cultivé pour la filasse seulement, le lin s’appelle lin en doux et demande une semence de deux minots par arpent. Sa culture alors exige moins de main-d’œuvre et fatigue peu la terre.

On cultive rarement ou pour mieux dire presque jamais le lin dans le but unique d’en obtenir la graine.

En revanche, et c’est le mode de culture le plus étendu, on cherche à en obtenir le double produit de la filasse et de la graine ; c’est d’ailleurs le mode le plus productif, celui auquel on doit donner la préférence.

Dans ce cas, on sème de trois quarts de minot à un minot par arpent.

On sème à la volée, on enterre à la herse et on termine par un roulage qui est d’autant plus nécessaire que la terre est plus légère ou que le temps est plus sec.

4oDès que la plante a atteint deux ou trois pouces de hauteur, on donne un premier sarclage qu’on répète plus tard si la réapparition des plantes nuisibles le rend nécessaire.

Ce sarclage se fait généralement par les femmes et les enfants. En Belgique, les femmes sarclent à genoux, sans souliers, le visage tourné contre le vent, afin que son souffle aide à relever la jeune plante fatiguée de cette opération.

IV.Le lin fleurit environ deux mois après son ensemencement ; trois semaines plus tard les graines sont mûres.

L’époque de la récolte dépend nécessairement du produit que l’on veut en obtenir.

La maturité du lin s’annonce par le changement de couleur de la tige, la chute d’une partie des feuilles et l’ouverture d’une partie des capsules.

Alors, si l’on veut récolter le lin pour sa graine, la grosseur et la pesanteur étant les qualités qui la feront surtout apprécier, on doit ne faire la récolte que lorsque la moitié des capsules, étant entièrement mûres, commencent déjà à s’entr’ouvrir.

Si c’est uniquement pour la filasse que l’on cultive cette plante, on la récolte dès que les feuilles commencent à jaunir sur la tige et que les dernières fleurs ont disparu.

Si l’on veut obtenir la graine et la filasse, on arrache le lin quand la graine commence à brunir et la tige à jaunir vers les deux tiers de sa hauteur.

Le lin ne se coupe pas ; on l’arrache.

On en forme de grosses poignées, qu’on lie d’un seul lien placé près de la tête et l’on dresse ces poignées debout en les écartant par le pied de manière à en faire de longues files disposées en toit dont le faîte est constitué par les capsules.

On peut aussi, sans employer aucun lien, appuyer les tiges contre une perche soutenue par deux piquets, à une hauteur de dix-huit pouces du sol.

On laisse le lin huit à dix jours en cet état.

Cette première opération qui suit l’arrachage porte le nom de fanage : elle a pour but d’obtenir la dessiccation de la graine qu’en bonne culture on doit séparer de la plante avant d’appliquer à cette dernière les procédés ultérieurs destinés à détacher les fibres du végétal.

Cette séparation de la graine porte le nom d’égrenage.

Cette opération se fait en battant les têtes sur un billot, ou encore à l’aide d’un maillet de bois avec lequel on frappe d’une main les têtes que l’on tient de l’autre sur un billot.

On fait aussi usage d’une drège qui se compose d’un peigne à dents de fer longues de 15 à 18 pouces, monté sur le milieu d’un banc. Deux ouvriers se mettent à cheval sur le banc, et en engageant les têtes des poignées entre les dents du peigne, puis en tirant les bottes vers eux, ils en détachent la graine qui tombe sur une toile placée au-dessous du banc.

L’opération marche ainsi très rapidement.

Lorsque la graine de lin est séparée de sa tige on l’étend, si le temps est sec, sur des draps au soleil, pour qu’elle puisse achever sa dessiccation. Si le temps est humide, on met les capsules à l’abri ; on les étend alors sur l’aire (la batterie) d’une grange, en une couche mince et uniforme, ayant soin de laisser ouvertes les portes du local, afin qu’il s’y établisse un courant d’air.

On ne doit pas opérer la dessiccation de la graine à l’aide d’une chaleur artificielle, si l’on ne veut pas s’exposer à obtenir une graine ridée, peu riche en substances nutritives.

Lorsque la graine est sèche, on la bat et on la passe au tarare (crible), qui la nettoie.

Après la séparation de la graine on procède à l’extraction de la filasse.

Il y a dans le lin une matière gommeuse, résineuse en même temps, qui tient unis les filaments de l’écorce et qui s’oppose à leur séparation.

On détruit cette adhérence des filaments en faisant disparaître cette substance gommeuse.

La fermentation décompose cette dernière.

On obtient la fermentation voulue :

1oen exposant le lin aux influences combinées de l’humidité atmosphérique et de la chaleur solaire, et comme c’est à la rosée qu’on demande l’humidité nécessaire, on donne à ce mode de fermentation le nom de rosage ; on l’appelle aussi quelquefois sereinage, rorage ;

2oen plongeant les gerbes de lin dans l’eau pendant un temps suffisamment long pour que la fermentation puisse détruire la gomme-résine. Cette opération est connue sous le nom de rouissage.

Le premier procédé est moins difficile, mais beaucoup plus lent que le rouissage.

En deux mots, voici son détail :

On étend sur une prairie le lin débarrassé de sa graine ; on le retourne lorsque la couche fibreuse du côté inférieur se détache avec facilité. Au bout de deux ou trois semaines, la nouvelle face inférieure atteint le degré de rouissage convenable, lorsque la tige, froissée entre les doigts, indique que les filaments peuvent se séparer facilement de la substance molle.

On entre alors le lin.

Le rouissage proprement dit est plus expéditif, pour la bonne raison que la fermentation n’est pas interrompue comme dans le rosage.

Dans le rosage, en effet, la dessiccation produite par la chaleur solaire amène vers le milieu du jour une interruption dans la fermentation.

Rien de semblable dans le rouissage, puisque la plante plonge continuellement dans l’eau.

La séparation des filaments s’opère donc plus rapidement.

Le rouissage se fait dans des espèces d’étangs appelés routoirs.

Les routoirs sont à eau dormante ou à eau courante, selon qu’on a à sa disposition une plus ou moins grande quantité d’eau, qu’on possède des sources ou des mares.

La description que nous donne Barral d’un routoir, va nous permettre de juger du coup si ce procédé de rouissage est praticable chez la plupart de nos cultivateurs, qui ne cultivent ordinairement que la quantité de lin nécessaire aux usages de l’exploitation.

Pour faire un routoir à eau dormante, on creuse, non loin d’un cours d’eau, une fosse ayant quatre compartiments qui communiquent à une rigole alimentaire ; chaque compartiment reçoit l’eau nécessaire au moyen d’une petite écluse. Les parois ainsi que les séparations sont construites en maçonnerie. La capacité la plus convenable d’un routoir doit être de 12 à 18 pieds de large et de 31/2 à 4 pieds de profondeur.

Le lin y est placé par rangs ; on le recouvre de planches chargées de quelques pierres, afin qu’il se tienne enfoncé de deux ou trois pouces au-dessous de l’eau.

Au bout de huit à quatorze jours, suivant la nature de l’eau et l’élévation de la température, le lin est parfaitement roui, ce que l’on constate par le moyen suivant.

Prenant des brins d’épaisseur ordinaire, on en brise l’écorce ou la partie ligneuse en deux endroits, six à huit pouces de chaque côté du milieu du brin ; on enlève ensuite l’écorce et si elle s’arrache aisément, en descendant, sur toute cette longueur, sans briser ou déchirer la fibre et sans qu’aucune partie de la fibre s’y attache, l’indication est suffisante : il est alors temps de retirer le lin de la fosse.

Il reste le rouissage pratiqué par des procédés chimiques et mécaniques.

Le cadre de cet ouvrage ne permet aucune place à la description de ce procédé.

L’opération qui suit le rouissage consiste à briser le lin, pour séparer le brin de l’écorce ; cette opération est connue sous les noms de brayage, broyage, teillage, maillage ou macquage.

Mais avant de soumettre les tiges du lin à l’action des instruments propres à ces opérations, il faut qu’elles soient parfaitement sèches.

Cette dernière dessiccation de la plante, que la chaleur solaire ne peut donner, s’obtient dans les grandes exploitations à l’aide de fourneaux en pierre et en terre, et là où la culture du lin est peu considérable, on utilise à cette fin la chaleur du four après la cuisson du pain.

Le brayage se fait généralement à l’aide d’un instrument bien connu sous le nom de braye ou macoue et qui consiste en un banc divisé par le milieu dans le sens de sa longueur et en une mâchoire qui, mobile de haut en bas autour d’une charnière, vient frapper la poignée de tiges ligneuses placées transversalement.

Après le brayage vient l’écochage.

Ce travail se fait à l’aide d’une planche verticale, haute de trois ou quatre pieds et dans laquelle est pratiquée aux trois quarts de sa hauteur, une entaille horizontale de 6 à 8 pouces de longueur et de deux ou trois pouces de hauteur.

Saisissant de la main gauche une poignée de lin, on la passe dans l’échancrure de la planche de manière que la filasse pende en dehors et, à l’aide d’un large couteau en bois, on frappe sur les tiges.

Cette percussion fait tomber une grande partie des matières étrangères que le brayage avait désagrégées.

Enfin, et c’est la dernière opération, on passe la filasse écochée dans les sérans.

Les sérans sont des peignes de diverses grandeurs dont les dents sont placées en échiquier (damier) sur une table solide.

Le sérançage ou peignage enlève au lin ce qui peut encore rester de gomme-résine. Il sert aussi à allonger tous les brins dans le même sens.

La filasse est alors prête à être filée.

Le rendement du lin, comme celui de toute autre plante, varie suivant le sol, le climat, le mode de culture, etc.

2,000 à 4,000 livres de tiges brutes peuvent être considérées en général comme le rendement d’un arpent de lin bien cultivé dans des conditions favorables.

Ce produit peut représenter 360 à 540 livres de filasse en calculant que chaque 100 livres de tiges puisse donner de 12 à 118 livres de filasse, ce qui est un calcul assez exact.

Cultivé pour son fruit, le lin peut donner jusqu’à 81/2 minots de graine par arpent ; cultivé pour la graine et la filasse, il produit de 2 à 4 minots de graine par arpent.

II
DU CHANVRE.

Comme le lin, le chanvre est une plante annuelle, textile et en même temps oléagineuse par l’huile que fournissent ses graines.

La filasse produite par ses tiges est plus grossière que celle du lin. On s’en sert pour la fabrication des cordages et des toiles à voile.

L’huile de chanvre sert à la peinture, à la fabrication de certains savons.

I.Le chanvre croît très rapidement, circonstance qui permet sa culture dans les climats les plus variés. Il réussit mieux toutefois sous un ciel doux et humide, dans les endroits qui l’abritent contre les grands vents.

Un sol de consistance moyenne, une terre d’alluvion, qui, sans offrir une humidité stagnante, conserve cette fraîcheur qui active la végétation, voilà le milieu qu’il faut au chanvre.

II.Le chanvre vient avant et après les céréales, après une récolte sarclée abondamment fumée ; il se succède aussi à lui-même, pourvu qu’on répète les fumures.

III. — 1o Labour profond à l’automne lorsque ce n’est pas dans une terre légère ; au printemps labour ordinaire en terre forte et labour profond en terre légère, telle est la préparation que doit recevoir le sol. Il faut, en effet, que la racine pivotante du chanvre trouve une terre bien ameublie, si l’on veut que la plante pousse une tige qui paiera d’autant mieux qu’elle sera plus longue.

2oNous donnons dans les quelques tableaux suivants la composition élémentaire du chanvre, celle de ses tiges et de ses feuilles, ainsi que la composition immédiate de ses graines.

Tiges. Feuilles.
Carbone
39,94
 
40,50
Hydrogène
5,04
 
5,98
Oxygène
48,72
 
29,70
Azote
1,74
 
1,82
Cendres
4,56
 
22,00
100,00 100,00

Dans les graines, il y a :

Huile grasse
194
Résine
17
Sucre
17
Extrait gommeux
92
Fibre ligneuse
433
Albumine soluble
247
1,000

L’analyse des cendres donne les chiffres suivants :

Tiges. Graines.
Potasse
7,48
 
21,67
Soude
0,72
 
0,66
Chaux
42,05
 
26,63
Magnésie
4,88
 
1,00
Alumine
0,37
 
0,00
Silice
6,75
 
0,00
Acide phosphorique
3,22
 
34,96
Acide sulfurique
1,10
 
0,00
Acide carbonique
31,90
 
0,00
Oxyde de fer
0,00
 
0,77
Sulfate de chaux
0,00
 
0,18
Chlore
1,53
 
14,04
Chlorure de sodium
0,00
 
0,09
100,00 100,00

Il est facile maintenant de conclure que les terrains les plus propres à la culture du chanvre sont ceux qui peuvent fournir de la potasse, de la chaux et des phosphates. — Si le sol ne contient pas ces substances, on peut les lui donner par le chaulage, le marnage, l’emploi du noir animal, des os, des cendres associées à des engrais animaux consommés.

3oUn semis clair donne une filasse grossière, un semis dru une filasse plus fine.

La quantité de semence varie donc de 2 à 31/2 minots par arpent suivant la qualité de la filasse que l’on veut obtenir.

4oLes soins d’entretien sont les mêmes que ceux que nous avons décrits à la culture du lin ; il faut de plus garantir le semis du ravage des oiseaux.

IV.Dans certaines localités, dit la Gazette des campagnes, on fait la récolte du chanvre en deux fois ; ce qui a lieu lorsque l’on tient à obtenir la plus grande quantité possible de graines de bonne qualité. Ailleurs on fait la récolte en une seule fois ; dans ce cas on sacrifie la graine pour obtenir de plus belle filasse.

Si l’on veut faire la récolte en deux fois, « on commencera l’opération par les pieds porte-fleurs, dont la maturité s’annonce par la teinte jaune que prennent les tiges et les fleurs. On les enlève un à un, on les réunit en petites bottes ; on les transporte hors du champ et on procède à leur dessiccation en les exposant à l’air et les appuyant près d’un mur ou d’une clôture. La dessiccation terminée, on bat les têtes, on lie les pieds en grosses bottes » que l’on réserve pour le rouissage.

La seconde récolte ou l’enlèvement des pieds porte-graines « a lieu cinq ou six semaines après la première, lorsque les tiges et les feuilles commencent à jaunir et que les graines brunissent. »

Le chanvre destiné à fabriquer des cordages n’est pas arraché, on le coupe, mais pour les chanvres à toiles on arrache les tiges au lieu de les couper.

Après l’extraction de la graine on procède au rouissage qui se fait comme celui du lin. On préfère le rouissage au rosage quoique souvent il soit nécessaire de recourir à ce dernier procédé pour obtenir la séparation des filaments de la couche fibreuse.

Puis viennent les opérations déjà décrites du brayage, de l’écochage et du peignage.

Le chanvre peut donner jusqu’à 200 livres de graine par arpent et de 300 à 800 livres de filasse.

La graine de lin et celle de chanvre rendent en moyenne de 18 à 22 livres par 100 ; par des procédés d’extraction perfectionnés, le rendement peut être porté à 25 ou même à 30 livres.