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Waverley/Chapitre V

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Waverley ou Il y a soixante ans
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 5p. 83-91).


CHAPITRE V.

CHOIX D’UN ÉTAT.


Le lecteur s’attend peut-être, d’après les détails minutieux dans lesquels je suis entré sur les habitudes de Waverley, et les impressions qu’elles devaient produire sur son imagination, que mon histoire est une imitation du roman de Cervantès ; mais il me jugerait mal en faisant cette supposition. Mon intention n’est pas de suivre les traces de cet inimitable auteur, et de décrire comme lui ce bouleversement complet de l’intelligence qui dénature tous les objets aussitôt qu’ils frappent les sens, mais de peindre cette aberration d’esprit plus commune, qui ne change point le fond des choses, mais les couvre d’un vernis romanesque. Édouard Waverley était si loin de s’attendre à ce qu’on sympathisât généralement avec ses propres sensations, ou de penser que ses rêves, auxquels il aimait à se livrer, pussent se réaliser jamais, qu’il ne craignait rien tant que de laisser voir les impressions qui résultaient de ses illusions. Il ne lui vint jamais à l’idée de les confier à personne ; et il y croyait tellement le ridicule attaché, que s’il avait eu à choisir entre un châtiment sans honte et la nécessité de rendre un compte exact et froid du monde idéal dans lequel il passait la plus grande partie de ses jours, il n’eût pas hésité, je pense, à préférer la punition. Ce mystère lui parut doublement précieux, lorsqu’en avançant en âge il sentit l’influence des passions qui s’éveillaient. De belles et gracieuses images de femmes commencèrent à se mêler dans ses aventures imaginaires ; il ne fut pas long-temps sans regarder autour de lui, pour comparer les femmes que créait son imagination, avec celles que lui offrait la vie réelle.

La liste des beautés qui chaque semaine étalaient leur parure à l’église paroissiale de Waverley, n’était ni nombreuse, ni choisie. La plus passable, sans contredit, était miss Sissly, ou, comme elle aimait mieux être appelée, miss Cécilia Stubbs, fille du squire Stubbs, demeurant à la Grange. Je ne sais si c’était par le plus grand hasard du monde, phrase qui, dans la bouche d’une femme, n’exclut pas toujours l’intention préméditée, ou si c’était par conformité de goûts que miss Cécilia rencontra plus d’une fois Édouard dans ses promenades favorites aux Chasses de Waverley : mais quoiqu’il n’eût pas encore eu le courage de l’aborder, les rencontres n’avaient pas été sans effet. Un amant romanesque est une sorte d’idolâtre étrange qui parfois ne prend pas garde au bois dont il façonne l’objet de son culte ; et si la nature a doté cet objet de quelques charmes, il peut, comme dans le conte oriental du Joaillier et du Derviche[1], trouver dans son imagination de quoi la revêtir d’une beauté céleste et de tous les trésors de l’intelligence.

Mais avant que les charmes de miss Cécilia Stubbs en eussent fait une véritable déesse, ou l’eussent placée au moins à côté de sa patronne, sainte Cécile, mistriss Rachel Waverley, d’après quelques soupçons, prit le parti de prévenir sa prochaine apothéose. Les femmes les plus simples et les moins soupçonneuses ont toujours (Dieu les bénisse !), dans ces sortes d’affaires, une finesse instinctive de pénétration qui quelquefois leur fait voir des inclinations qui n’existent pas, mais manque rarement de leur faire découvrir toutes celles dont elles peuvent être les témoins. Mistriss Rachel s’attacha avec beaucoup de prudence non pas à combattre, mais à détourner le danger imminent ; elle démontra à son frère la nécessité de faire connaître à l’héritier de sa maison autre chose que la résidence de Waverley-Honour.

Sir Éverard n’écouta pas d’abord une proposition qui tendait à le séparer de son neveu ; il convenait qu’Édouard s’occupait un peu trop de lecture, mais il avait toujours entendu dire que la jeunesse est l’âge où l’on doit s’instruire, et il ne doutait pas que, quand cette passion se calmerait, son neveu ne se livrât aux plaisirs et aux affaires de la campagne. Il avait souvent, disait-il, regretté de n’avoir pas beaucoup étudié dans sa jeunesse ; il n’eût pas tiré ni chassé avec moins d’adresse, et eût pu faire retentir la salle de Saint-Étienne de discours plus longs que ce non énergique avec lequel il accueillait toutes les mesures du gouvernement, quand, sous le ministère de Godelphin, il était membre de la chambre des communes.

Toutefois, la tante Rachel eut assez d’adresse pour atteindre le but de sa sollicitude ; elle eut soin de rappeler que tous les représentants de leur maison avaient ou visité les pays étrangers, ou servi leur pays dans le métier des armes, et elle appela à l’appui de son assertion l’arbre généalogique, autorité que sir Éverard avait toujours reconnue ; et l’on en vint à proposer à M. Richard Waverley de faire voyager son fils sous la conduite de son précepteur, M. Pembroke, avec une somme convenable que devait donner le baronnet. Le père d’Édouard n’objecta rien à cette proposition ; mais il en parla par hasard, à la table du ministre qui parut ne pas voir cela d’un bon œil. Voici la raison qu’il donna à Richard en particulier. « D’après le tour des opinions politiques de sir Éverard, il serait très-imprudent, disait-il, de laisser voyager sur le continent un jeune homme des plus heureuses espérances, avec un gouverneur du choix de son oncle, et soumis sans doute à ses instructions ; quelle serait alors, ajoutait-il, la société de M. Édouard Waverley à Paris, à Rome, où toutes sortes de pièges lui seraient tendus par le Prétendant et ses fils ? chose que monsieur Waverley doit prendre en considération : pour moi, continua-t-il, je crois pouvoir dire que sa majesté apprécie trop bien les services de M. Richard Waverley, pour que, si son fils voulait servir quelques années, on ne lui donnât pas une compagnie dans un des régiments de dragons arrivés dernièrement de Flandre.

On ne pouvait sans danger repousser une telle proposition, sur laquelle le ministre insista ; et Richard Waverley, tout en appréhendant de choquer les préjugés de son frère, ne put s’empêcher d’accepter ce qu’on lui offrait pour son fils. Il est vrai qu’il fondait avec raison un grand espoir sur la tendresse de sir Éverard pour Édouard, et dans son idée son fils ne pouvait la perdre en se soumettant à l’autorité paternelle.

Deux lettres, l’une adressée au baronnet, l’autre à son neveu, partirent aussitôt pour annoncer cette détermination. La lettre adressée à Édouard énonçait simplement le fait et lui indiquait les préparatifs qu’il avait à faire avant de se rendre à son régiment. Richard écrivit à son frère plus longuement et d’une manière plus détournée ; il adoptait avec toute la grâce possible son avis de faire voir un peu le monde à Édouard, et le remerciait même, avec les expressions les plus humbles, de sa généreuse proposition, ajoutant, toutefois, qu’Édouard ne pouvait malheureusement pas, dans ce moment, suivre le plan tracé par son meilleur ami et son bienfaiteur ; que lui-même voyait avec peine son fils dans l’inaction, à un âge où tous ses aïeux avaient déjà parcouru la carrière des armes ; que sa majesté elle-même avait daigné demander si le jeune Waverley n’était pas en Flandre, à un âge où son grand-père avait versé son sang pour son roi, dans la grande guerre civile ; que cette question avait été suivie de l’offre d’une compagnie de cavalerie ; que voulait-il aujourd’hui qu’il n’avait pas eu le temps de consulter l’inclination de son frère, quand même il aurait pu lui venir à l’idée qu’il serait mécontent de voir son neveu suivre la glorieuse carrière de ses ancêtres ? et bref, qu’ayant sauté, avec une rapidité extraordinaire, les grades intermédiaires de cornette et de lieutenant, Édouard était le capitaine Waverley au régiment de dragons de Gardiner, qu’il devait joindre dans le cours du mois, en ses quartiers, à Dundee en Écosse.

Sir Éverard lut cette lettre en éprouvant diverses impressions : à l’époque de l’avénement à la couronne de la maison de Hanovre, il avait quitté le parlement, et sa conduite dans l’année mémorable de 1715 n’avait pas été tout à fait à l’abri du soupçon. Il fut bruit de revues mystérieuses de tenanciers à cheval, faites au clair de lune aux Chasses de Waverley, et de caisses de carabines et de pistolets venant de Hollande, adressées au baronnet et interceptées par la vigilance d’un officier de l’excise, lequel, plus tard, fut puni de son zèle par une bande de rustres qui, à la faveur d’une nuit sombre, le firent sauter dans une couverture de lit. On disait même que, lorsque le chef des troupes, sir William Wyndham, fut arrêté, on avait trouvé dans une poche de sa robe de chambre une lettre de sir Éverard. Mais il n’y avait contre lui aucune preuve de rébellion, et le gouvernement, content d’arrêter l’insurrection de 1715, sentit qu’il n’était ni prudent ni sûr de poursuivre d’autres personnes que celles qui avaient pris les armes. Sir Éverard ne paraissait avoir aucune crainte de nature à justifier les bruits répandus parmi les whigs ses voisins. Il était bien connu qu’il avait secouru de son argent quelques malheureux gentilshommes du Northumberland et de l’Écosse, qui, ayant été faits prisonniers à Preston, comté de Lancastre, avaient été jetés dans les prisons de Newgate et de Marshalsea, et que son solliciteur et son conseil ordinaire avaient pris la défense de ces infortunés dans leur procès. On pensait toutefois généralement que, si le ministère avait eu quelque preuve matérielle de sa participation à la révolte, il ne se serait pas aventuré à braver ainsi le gouvernement, ou du moins qu’il ne l’eut pas fait impunément. Les sentiments qui dirigeaient alors ses actions étaient ceux d’un jeune homme dans un temps de trouble. Depuis, le jacobitisme de sir Éverard s’était peu à peu refroidi, comme un feu qui s’éteint faute d’aliment. Il gardait ses principes de tory et d’anglican pour les élections et les cours de justice trimestrielles, où il trouvait ample occasion de les manifester ; mais ses opinions touchant les droits héréditaires au trône étaient en quelque sorte éteintes. Cependant il souffrait de voir son neveu aller servir sous la dynastie de Brunswick ; d’autant plus, qu’indépendamment de son respect consciencieux pour l’autorité paternelle, il était impossible ou au moins très-imprudent à lui de se mêler en cette affaire, pour en empêcher l’exécution. Cette peine comprimée donna lieu à bien des pouahs ! à bien des pshaws[2] ! qui furent mis sur le compte d’un commencement d’attaque de goutte ; mais s’étant fait apporter l’Almanach militaire, le digne baronnet se consola en y trouvant les noms des descendants des maisons d’une vraie loyauté, les Mordaunt, les Granville, les Stanlly ; et concentrant tous ses sentiments de grandeur de famille et de gloire militaire, il conclut, avec un argument semblable à celui de Falstaff, que, lorsqu’on va faire la guerre, quoiqu’il n’y eût de l’honneur qu’à défendre une seule cause, il serait plus honteux de ne pas se battre que de se ranger dans le mauvais partie quelque noir que l’usurpation pût le rendre. Quant à la tante Rachel, tout n’avait pas tourné selon ses désirs, mais force lui était de céder aux circonstances, et elle oublia un peu son mécontentement en s’amusant à préparer l’équipage de campagne de son neveu, et se consola par l’espoir de le voir briller sous l’uniforme complet.

Édouard Waverley lui-même reçut la lettre de son père avec un sentiment inexprimable d’émotion et de surprise. C’était chez lui, suivant l’expression d’un vieux poëme, comme un-feu noirci de bruyère, qui couvre de fumée la colline solitaire, et l’éclaire en même temps d’une sombre flamme. Son précepteur, ou plutôt M. Pembroke (car il prenait rarement le titre de précepteur), trouva dans la chambre d’Édouard quelques fragments sans suite de vers qui semblaient avoir été composés sous l’influence des sentiments d’agitation que lui avait suggérés cette page soudaine de son livre de vie. Le docteur, grand amateur de poésies composées par ses amis et écrites régulièrement, avec une majuscule au commencement de chaque ligne, communiqua ce trésor à la tante Rachel, qui les lut en mouillant ses lunettes de larmes, les plaça dans son album, au milieu des recettes de cuisine et de médecine, de ses textes favoris de la Bible, et de quelques chansons d’amour ou jacobites qu’elle avait chantées dans son jeune temps, d’où les essais poétiques de son neveu furent tirés pour être remis, ainsi que quelques pièces authentiques sur la famille Waverley, à l’éditeur indigne de cette mémorable histoire. Si ces vers n’amusent pas le lecteur, ils serviront du moins, mieux qu’aucun récit, à peindre la situation d’esprit de notre héros.


Lorsque naguère, un soir d’automne,
Sur le romantique vallon
Qui de Mirkwood-Mere[3] avait nom,
Le lac que la barque sillonne,
Du nuage qui le couronne
Réfléchissait un doux rayon
Jouant sur le cristal de l’onde :
Les monts et la rive profonde
Près d’eux invitaient le crayon
À peindre les rocs, les tourelles,
L’arbre de rosée humecté,
Les fleurs du val infréquenté,
Et ses retraites naturelles
Aux scènes chaque jour nouvelles ;
Objets plus chers pour les humains
Que le monde aux dehors si vains,
Le monde aux douleurs éternelles.

Mais le léger souffle du vent
Déjà dans le lointain s’éveille,
Et du lac le génie errant
Plane sur le flot qui sommeille ;
Il entend le chêne frémir
En secouant sa chevelure,
Comme un guerrier près de partir
Qui se revêt de son armure,
Ivre d’un belliqueux désir.
Le tourbillon croît et s’avance ;
Elle génie, à sa présence,
Sur son front troublé, pâlissant,
Agite un panache éclatant,
Et sur les flots émus s’élance.
Par le flux sauvage emporté,
De ce beau monde imaginaire
Il se voit donc déshérité,
Et fait ses adieux à la terre.


Cependant un secret plaisir
M’attache aux traces du génie,
Qu’a vaincu la sombre harmonie,
Et qui pousse un contraint soupir.
Tandis que sa force affaiblie
Combat et la vague et les vents,
Je m’arrête sur la tourelle,
Et dans mon cœur navré je sens
Naître de légers battements
À cette image solennelle.
J’écoute les rugissements
Que fait entendre la tempête ;
J’écoute, et pourtant je regrette
La paix de mon humble retraite
Et ses tableaux frais et riants.

Sur les songes de la jeunesse
Ainsi de l’âpre vérité
Sonne le clairon redouté,
En dissipant avec vitesse
Notre plus douce illusion,
Comme sur le lac du vallon
S’est altéré le paysage
Qui flattait les regards du sage.
Mais puisque les rêves d’amour,
Semblables aux charmes des belles,
Ne vivent tout au plus qu’un jour,
Cherchons des objets plus fidèles,
Et que l’honneur et les combats,
En nous offrant d’autres modèles,
Au moins nous sauvent du trépas.


En simple prose, car peut-être ces vers ne le disent pas assez positivement, la fantaisie d’Édouard pour miss Cécilia Stubbs s’effaça du cœur du capitaine Waverley, au milieu du trouble que lui causait sa nouvelle destinée. Elle s’était néanmoins montrée dans toute sa splendeur au banc de son père, le dernier dimanche que Waverley assista au service divin dans la vieille église paroissiale, où, à la demande de son oncle et de sa tante (sans se faire, il est vrai, beaucoup prier), il était venu en grand uniforme.

Il n’y a pas de meilleur moyen de nous empêcher d’avoir une trop haute opinion des autres, que d’en avoir une plus haute de nous-mêmes. Miss Stubbs avait appelé au secours de sa beauté toutes les ressources de l’art ; mais, hélas, les paniers, les mouches, les cheveux frisés, et un manteau neuf de soie française, étaient choses perdues près d’un jeune officier de dragons, qui portait pour la première fois un chapeau galonné, de grosses bottes et une épée de capitaine. Je ne sais si, comme le champion d’une vieille ballade :


« Son cœur était trop avide de gloire
Pour descendre jusqu’à l’amour.
Nulle beauté, même un seul jour,
Sur lui n’eût remporté la plus faible victoire, »


ou si les larges et brillants brandebourgs d’or qui couvraient sa poitrine défiaient les traits que lui lançaient les yeux brillants de Cécilia ; elle ne produisit aucun effet sur lui ;


« Mais je vis où tomba la flèche de l’amour ;
Elle ne tomba point sur une fleur champêtre.
Mais sur un villageois, coq des coqs d’alentour,
Le fils de l’intendant, rustique petit-maître. »


En demandant pardon de ces vers, que je n’ai pu m’empêcher d’écrire, je terminerai ici avec regret l’histoire de la belle Cécilia, qui, comme mainte fille d’Ève, après le départ d’Édouard et l’évanouissement de quelques riantes chimères, se contenta d’un pis-aller, et donna sa main, au bout de six mois, au susdit Jonas, fils de l’intendant du baronnet et héritier (perspective agréable !) de la fortune d’un intendant, et qui devait en outre succéder à son père dans son emploi. Ces avantages ne plurent pas moins au squire Stubbs que le teint frais et les formes mâles du prétendant à sa fille ; c’est ce qui les fit passer sur l’article de la naissance, et le mariage fut conclu. Personne n’en éprouva plus de plaisir que la tante Rachel, qui, autant que son bon naturel pouvait le lui permettre, avait jusque là regardé de travers la jeune présomptueuse, mais qui, lorsqu’elle vit le couple des nouveaux mariés à l’église, honora l’épouse d’un sourire bienveillant et d’une profonde révérence, en présence du recteur, du desservant, du sacristain et de tous les fonctionnaires ecclésiastiques des paroisses de Waverley et de Beverley.

Je demande pardon, une fois pour toutes, aux lecteurs qui ne cherchent qu’à s’amuser en lisant des romans, de les entretenir si souvent de la vieille politique des Whigs et des Torys, des Hanovriens et des Jacobites. La vérité est que je ne pourrais leur promettre que cette histoire fût intelligible ou même vraisemblable sans cela. Mon plan demande que je développe tout ce qui produit l’action ; et l’action ne marche que d’après les sentiments, les préjugés et les opinions des partis de cette époque. Je n’invite pas mes belles lectrices, à qui leur sexe et leur impatience donnent de grands droits à se plaindre de ce que j’ai fait, de s’asseoir dans un char volant traîné par des hippogriffes, ou mû par enchantement.

Je n’ai que l’humble chaise de poste anglaise, à quatre roues, et suivant la grande route royale. Ceux à qui cette voiture ne plaira pas pourront la quitter à la première halte, et attendre pour voyager le tapis du prince Hussein, ou la guérite volante de Malek le tisserand. Ceux qui voudront bien rester avec moi seront parfois exposés aux inconvénients inséparables de chemins rudes, de collines escarpées, de fondrières et autres causes de retard ; mais avec des chevaux passables et un conducteur honnête (comme le disent les Avis au public), je m’engage à arriver aussitôt que possible dans un pays pittoresque et romantique, si mes voyageurs consentent à prendre patience pendant les premiers relais.


  1. Voir le conte des Sept Amants, d’Hopper.
  2. Interjections anglaises pour peindre le dégoût.
  3. Mirk, en écossais, veut dire obscur ou sombre ; mere, lac ; ainsi le vallon de Mirkwood-Mere est celui du lac de la forêt sombre. a. m.