Waverley/Chapitre VI

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Waverley ou Il y a soixante ans
Traduction par Albert Montémont.
Ménard (Œuvres de Walter Scott, volume 5p. 91-98).


CHAPITRE VI.

LES ADIEUX DE WAVERLEY.


C’était vers le soir de ce dimanche mémorable que sir Éverard entra dans la bibliothèque, où il faillit surprendre notre jeune héros faisant des armes avec la vieille épée de son aïeul sir Hilderbrand, qui, conservée comme un morceau précieux d’héritage, reposait ordinairement au-dessus de la cheminée de la bibliothèque, sous l’image du chevalier à cheval ; la figure du héros était presque entièrement cachée par sa vaste chevelure bouclée, et le bucéphale par l’immense manteau de l’ordre du Bain qui parait le cavalier. Sir Éverard, après avoir jeté un regard sur le tableau et un autre sur son neveu, commença un petit discours qu’il continua toutefois avec sa simplicité naturelle, mais avec une émotion inaccoutumée, « Neveu, dit-il, et se reprenant, mon cher Édouard, c’est la volonté de Dieu et celle de votre père, à qui il est de votre devoir d’obéir après Dieu, que vous nous quittiez pour prendre le métier des armes où un grand nombre de vos aïeux se sont illustrés. J’ai fait tous les préparatifs nécessaires pour vous mettre à même de tenir le rang qui convient à leur descendant, à celui qui doit hériter de Waverley ; j’espère, monsieur, que vous vous souviendrez sur le champ de bataille du nom que vous portez. Édouard, mon cher enfant, souvenez-vous aussi que vous êtes le dernier rejeton de cette famille et que sur vous seul repose son espoir de se perpétuer ; c’est pourquoi évitez le danger autant que le devoir et l’honneur vous le permettront ; je veux parler de tout danger qui ne soit point utile ; gardez-vous de faire société avec les libertins, les joueurs et les whigs, dont je crains que vous ne trouviez un trop grand nombre au service. Votre colonel est, à ce qu’on m’a dit, un excellent homme, pour un presbytérien ; mais vous n’oublierez pas ce que vous devez à Dieu, à l’église d’Angleterre, » et il allait, selon la rubrique, ajouter le mot roi ; mais comme, malheureusement, il y en avait deux pour lui, le chevalier termina autrement : « à l’église d’Angleterre et à toutes les autorités constituées. » Et sans poursuivre davantage ses recommandations, il conduisit son neveu aux écuries, afin de lui montrer les chevaux qu’il lui destinait pour son service. Deux étaient noirs, de la couleur adoptée pour le régiment, deux superbes chevaux d’escadron ! trois autres, également vigoureux, étaient pour la route et pour les deux domestiques qui devaient quitter avec lui le château ; il devait, s’il trouvait qu’un groom lui fût nécessaire, le choisir lui-même en Écosse.

« Vous allez partir avec une bien petite suite, ajouta le baronnet, si on la compare à celle de sir Hildebrand lorsqu’il passa en revue devant la grille du château un corps de cavalerie plus considérable que tout votre régiment. J’aurais désiré que les vingt jeunes paysans de mes domaines qui se sont engagés dans votre compagnie vous eussent accompagné en Écosse : c’eût été quelque chose au moins ; mais on m’a dit que cela serait contre l’usage de nos jours, où l’on cherche tous les moyens d’anéantir l’autorité du seigneur sur les vassaux. »

Sir Éverard avait agi de son mieux pour faire revivre une coutume tombée en désuétude ; il avait doré la chaîne qui attachait les recrues à leur jeune capitaine, non-seulement par un copieux repas de bœuf et d’ale, par une fête d’adieu, mais encore par des dons pécuniaires, plus propres à porter les jeunes soldats à la bonne chère qu’à la discipline pendant la route. Après l’inspection des chevaux, sir Éverard ramena son neveu dans la bibliothèque, où il lui remit une lettre pliée avec soin, entourée, suivant l’ancien usage, d’un ruban de soie, et scellée du cachet aux armes des Waverley. Cette lettre était adressée, avec les formules ordinaires : « À Cosme Comyne Bradwardine, esquire de Bradwardine, à sa résidence de Tully-Veolan, dans le Perthshire, North-Britain — Cette missive lui sera remise par le capitaine Édouard Waverley, neveu de sir Éverard Waverley, de Waverley-Honour, baronnet. »

Le gentilhomme à qui était adressée cette épître volumineuse, et dont nous aurons à reparler par la suite, avait pris les armes en 1715 pour les Stuart déchus, et avait été fait prisonnier à Preston, en Lancashire. Il était d’une très-ancienne famille, et n’avait qu’une fortune médiocre ; c’était un savant à la manière des Écossais, c’est-à-dire que ses connaissances étaient plus étendues que méthodiques, et qu’il était plutôt liseur que grammairien. Il avait donné, disait-on, une preuve rare de son amour pour les auteurs classiques.

Sur la route de Preston à Londres, il s’était échappé de ses gardes ; mais ayant été trouvé peu de temps après errant négligemment près du lieu où il avait logé la première nuit, il fut reconnu et arrêté de nouveau. Ses compagnons d’infortune et ses gardes même lui ayant témoigné leur étonnement de ce qu’il n’avait pas su mieux profiter de sa liberté pour se mettre promptement en lieu sûr, il leur répondit qu’il en avait eu l’intention, mais qu’il était revenu sur ses pas pour chercher son Tite-Live[1], qu’il avait oublié dans le trouble de sa fuite. Ce trait de simplicité frappa le gentilhomme qui, comme nous l’avons déjà dit, était payé par sir Éverard et peut-être quelques autres du parti pour prendre la défense de ces infortunés. Il était en outre lui-même admirateur particulier de l’historien padouan ; et quoique probablement son admiration ne l’eut pas emporté à une action aussi imprudente, même pour retrouver l’édition de Sweynheimet de Pannartz (que l’on regarde comme l’editio princeps, il n’en avait pas moins une grande estime pour le gentilhomme écossais, et il s’employa tellement à écarter et à atténuer les preuves de sa culpabilité, à découvrir un défaut de forme dans les actes du procès, etc., qu’il finit par arracher Cosme Comyne Bradwardine aux tristes conséquences d’une action portée à Westminster devant notre souverain seigneur le roi.

Le baron de Bradwardine (c’était ainsi qu’on l’appelait généralement en Écosse, quoique ses amis, d’après le nom de sa résidence, l’appelassent communément Tully-Veolan, ou simplement Tully[2]) ne fut pas plus tôt rectus in curiâ[3] qu’il se rendit en poste à Waverley-Honour pour remercier le baronnet de ses bons offices. Une même passion pour les plaisirs de la campagne, et une grande conformité d’opinions politiques, cimentèrent entre lui et sir Éverard une grande amitié, malgré la différence de leurs habitudes et de leurs goûts sous d’autres rapports. Le baron, après avoir passé quelques semaines à Waverley-Honour, prit congé du baronnet, avec toutes les expressions d’affection, en le pressant vivement de lui rendre sa visite pour chasser avec lui, dans la prochaine saison, la grouse sur les bruyères de Perthshire.

Peu de temps après, Mac Bradwardine envoya d’Écosse, pour rembourser les frais de son procès à la haute cour du roi à Westminster, une somme qui, quoiqu’elle ne parût pas, par sa réduction en monnaie d’Angleterre, aussi énorme qu’elle l’était d’abord en pounds, shillings et pences d’Écosse, fit une impression telle sur Duncan Mac Wheeble, facteur confidentiel du laird, son baron bailli et son homme de ressources, qu’il en eut une colique de cinq jours, que lui causa, disait-il, la seule douleur d’être le malheureux instrument qui servait à faire passer une somme si considérable de son pays natal dans les mains des traîtres Anglais ; mais si le patriotisme est le plus beau des sentiments, il sert aussi souvent à en masquer d’autres ; et des personnes qui connaissaient Mac Wheeble pensèrent que le chagrin qu’il proclamait n’était pas tout à fait désintéressé, et qu’il eût vu avec moins de peine cet argent versé aux mains des coquins de Westminster, s’il n’était pas provenu du domaine de Bradwardine, qu’il regardait comme sa propriété. Mais le bailli protestait d’un entier désintéressement :

« Je pleure sur l’Écosse et son pas sur moi-même. »

Le laird se réjouissait de voir son digne ami sir Éverard Waverley de Waverley-Honour, remboursé de ce qu’il avait avancé pour la maison de Bradwardine, qui pensait qu’il y allait de l’honneur de sa famille et du royaume d’Écosse que ce remboursement ne fût pas différé. Sir Éverard, accoutumé à traiter avec indifférence de sommes beaucoup plus considérables, reçut avis de la rentrée de 294 livres, 13 sous, 6 deniers, sans penser que les rapports d’honneur national étaient pour beaucoup dans ce paiement, et peut-être même n’y eût-il jamais songé, si le bailli Mac Wheeble se fût permis, pour calmer sa colique, de l’intercepter à son profit. Il s’établit entre Waverley-Honour et Tully-Veolan l’échange annuel d’une courte lettre, d’un mannequin et d’un baril ou deux. L’Angleterre exportait de larges fromages, d’excellente ale, des faisans et de la venaison ; l’Écosse offrait, en retour, des grouses, des lièvres blancs, du saumon salé et de l’usquebaugh. Tout cela était envoyé et reçu des deux côtés comme gage d’une amitié constante entre les deux nobles maisons ; il s’ensuivait donc qu’il n’eût pas été convenable que l’héritier présomptif de Waverley-Honour fît un voyage en Écosse sans être muni de lettres de créance pour le baron de Bradwardine.

Quand cela fut une fois arrêté, M. Pembroke demanda qu’avant le départ de son cher élève, il lui fut permis d’avoir un entretien particulier avec lui. Aux exhortations de ce brave homme à Édouard pour lui recommander une conduite sage, des mœurs pures, l’affermir dans ses principes de religion, et le porter à éviter la profane compagnie des railleurs et des latitudinaires, trop nombreux dans l’armée, se mêlèrent quelques exhortations dictées par ses préjugés politiques. « Il a plu au ciel, disait-il, de placer les Écossais (sans doute pour les péchés de leurs pères en 1642) dans un état plus déplorable de ténèbres que même ce malheureux royaume d’Angleterre. Ici du moins, quoique le candélabre de l’église anglicane ait été en quelque sorte déplacé, il jette encore quelque clarté ; il y a encore une hiérarchie, quoique schismatique et déchue des principes maintenus par les Pères de l’Église, Sancroft et ses frères. Il y a ici une liturgie, quoique tristement dérangée dans quelques-unes des principales prières. Mais en Écosse, ce sont des ténèbres profondes, et hormis un reste de membres pauvres, dispersés et persécutés, l’Église ne voit plus dans les chaires que des presbytériens, et je crains bien qu’on ne les ouvre à toutes sortes de sectaires ; il est donc de mon devoir de prémunir mon cher élève contre des doctrines pernicieuses à l’Église et à l’État, qui, malgré lui, de temps à autre, viendront frapper ses oreilles. »

En finissant, le docteur présenta à Édouard deux énormes cahiers roulés, qui semblaient contenir chacun une rame entière de papier manuscrit. C’était le travail de toute la vie du digne homme, et jamais on n’employa son temps à un travail plus absurde. Il avait été une fois à Londres dans l’intention de faire publier cet ouvrage par un libraire de Little-Britain, très-connu pour ces sortes de publications, et à qui on l’avait conseillé de s’adresser avec une certaine phrase, un certain signe, qui étaient, à ce qu’il paraît, d’usage alors entre les jacobites initiés. Dès que M. Pembroke eut prononcé le shibboleth[4] avec le geste de rigueur, le libraire le salua, nonobstant ses réclamations, du titre de docteur, et le conduisant dans l’arrière-boutique, après avoir regardé tous les endroits où il était possible et ceux où il était impossible de se cacher, il lui dit : — « Voyez, docteur, voyez ! tout est ici sous la rose, bien serré. Je n’ai plus laissé ici même un trou qui pût cacher un rat hanovrien. Auriez-vous de bonnes nouvelles de nos amis de l’autre côté de l’eau ? Comment se porte le digne roi de France ? Peut-être arrivez-vous de Rome ? il faut que Rome termine l’affaire, il faut que l’Église rallume sa chandelle à la vieille lampe. Eh quoi ! encore sur la réserve ? je vous en estime davantage ; mais ne craignez rien. »

Ici M. Pembroke, non sans quelque peine, arrêta un torrent de questions accompagnées de signes, de gestes, de regards ; et étant parvenu à convaincre le libraire qu’il lui faisait trop d’honneur en le prenant pour un émissaire du roi déchu, il lui exposa l’affaire qui ramenait.

Le marchand de livres, prenant un air plus grave, procéda à l’examen des manuscrits. Le titre du premier était : Dissidence des dissidents, ou la compréhension réfutée, prouvant l’impossibilité d’aucune composition entre l’Église et les puritains, les presbytériens, ou toute autre espèce de sectaires ; appuyée par les Écritures, les Pères de l’Église, et les plus profonds théologiens controversistes. Ce titre lu, le libraire refusa positivement le manuscrit en disant : — « Ouvrage bien pensé, savant sans doute ; mais le temps est passé ; imprimé en small-pica[5] il ferait environ 800 pages, et je ne pourrais jamais m’indemniser des frais. Pardon, monsieur, j’aime et j’honore la vraie Église de toute mon âme, et si cela eût été un sermon sur le martyre, ou une brochure à douze pence, j’eusse hasardé quelque chose pour l’honneur de votre robe. Mais montrez-moi l’autre… Le droit d’hérédité justifié ! Ah ! celui-ci présente quelque sens. Hum… hum… hum… tant de pages ; papier, tant ; impression, tant. Ah ! je vous conseille, docteur, de nous retrancher quelques citations latines et grecques ; c’est lourd, docteur, terriblement lourd ; je vous demande pardon, docteur, il faudrait aussi y jeter quelques grains de poivre ; je n’ai point l’habitude de juger les ouvrages ; j’ai publié pour Drake, pour Charlwood, Lawton, et pour le pauvre Amhurst[6]. Ah, Caleb, Caleb ! c’eût été une honte de laisser mourir de faim ce pauvre Caleb, quand nous avons chez nous tant de recteurs et de squires si gras. Je lui donnais à dîner une fois par semaine ; mais, Dieu me garde ! qu’est-ce qu’un dîner un jour de la semaine quand on ne sait où aller manger les autres jours ? Eh bien, je ferai voir votre manuscrit au petit jurisconsulte Tom Alibi, que j’ai chargé de toutes mes affaires : il ne faut pas aller contre le vent. La populace a été très-malhonnête envers moi la dernière fois que je suis monté à la cour du vieux palais. Ce sont tous des whigs, des têtes-rondes, des guillaumistes, des rats de Hanovre. »

Le lendemain M. Pembroke revint trouver l’éditeur, qui lui annonça que, d’après l’avis de Tom Alibi, il était déterminé à ne point publier son ouvrage. « Pour l’Église j’irais avec plaisir aux… (qu’allais-je dire ?) aux colonies, cher docteur, si je n’avais une femme et une famille ; mais pour vous prouver mon désir de vous être utile, je recommanderai votre affaire à mon voisin Trimmel : il est garçon, et prêt à se retirer du commerce ; de sorte qu’un voyage dans nos colonies occidentales n’aurait pas pour lui un grand inconvénient. » M. Trimmel ne fut pas plus accommodant, et M. Pembroke, peut-être heureusement pour lui, fut obligé de revenir à Waverley-Honour, et d’y rapporter saine et sauve, dans ses bagages, sa défense des vrais principes fondamentaux de l’Église et de l’État.

Comme le public paraissait devoir être ainsi privé du bienfait de ses élucubrations par l’égoïste lâcheté des vendeurs de livres, M. Pembroke prit le parti de copier ces énormes manuscrits pour l’usage de son élève ; il sentait qu’il avait été trop indulgent comme précepteur, et en outre sa conscience lui reprochait d’avoir, sur la demande de Richard Waverley, condescendu à ne point donner à Édouard des principes opposés à ceux de l’Église et du gouvernement actuel. — « Maintenant qu’il n’est plus sous ma direction, se disait-il à lui-même, je puis, sans manquer à ma promesse, fournir au jeune homme les moyens de juger sainement, et je n’ai qu’une chose à craindre, c’est qu’il me reproche de lui avoir caché si long-temps la lumière que cette lecture va jeter dans son esprit. » Tandis qu’il se livrait ainsi à ses rêveries d’auteur et de politique, son cher prosélyte, qui ne voyait rien de très-attrayant dans les titres des deux ouvrages, effrayé du volume et des lignes serrées des manuscrits, les plaça tranquillement dans un coin de son coffre de voyage.

L’adieu de la tante Rachel fut court mais affectueux ; elle recommanda seulement à son cher Édouard, qu’elle croyait susceptible de s’enflammer facilement, de se tenir en garde contre les attraits séducteurs des beautés d’Écosse. Elle lui dit qu’elle savait qu’il y avait dans le nord du royaume quelques anciennes familles, mais qu’elles étaient toutes whigs et presbytériennes, excepté les Highlandais[7], et elle ajouta qu’elle devait lui dire qu’elle ne croyait pas une grande délicatesse aux femmes de ce pays, parce qu’on lui avait assuré que les hommes portaient habituellement un costume très-singulier et même indécent. Elle termina ses adieux par une bénédiction tendre et touchante, et donna au jeune officier, pour qu’il se souvînt d’elle, une bague de diamants d’un grand prix (parure habituelle des hommes d’alors) et une bourse pleine de ces larges pièces d’or qui étaient plus communes il y a soixante ans qu’aujourd’hui.


  1. « On rapporte, dit l’auteur, qu’un infortuné jacobite montra, dans ces temps malheureux, pour Tite-Live l’amour dont le texte fait ici mention. Il s’était échappé de la prison où il était enfermé pour être jugé dans le plus bref délai, et sûrement condamné ; il fut repris errant autour de l’endroit où il avait été arrêté, dans l’espoir de retrouver son cher classique. Cette simplicité de caractère ne put lui faire pardonner sa rébellion : il fut condamné et exécuté. » a. m.
  2. Tully est un ancien nom écossais qui s’affixe à un autre nom, comme ben, qui s’applique à une hauteur. Tous les lieux d’Écosse dont le nom commence par l’affixe tully sont dans les plaines et dans les rivières. Il en est de même de drum, qui indique un petit mamelon. a. m.
  3. Déchargé de l’accusation. a. m.
  4. Mot d’ordre hébraïque dont se servent les Juifs pour distinguer leurs amis de leurs ennemis dans un jour de combat. a. m.
  5. Caractère d’imprimerie appelée en France cicéro à petit œil. a. m.
  6. Nicolas Amhurst, célèbre écrivain politique, qui dirigea pendant quelques années une feuille appelée Le Craftsman sous le nom supposé de Caleb d’Anvers. Il était partisan des torys, et seconda avec beaucoup d’habileté les attaques de Pulteney contre sir Robert Walpole. Il mourut en 1742, abandonné de ceux dont il avait servi la cause, et dans la dernière misère.
    Amhurst survécut à la chute du ministère Walpole, et avait droit de s’attendre à voir ses travaux récompensés. Si nous excusons Bolingbroke, qui avait à peine sauvé quelques débris de sa fortune, nous ne pouvons justifier Pulteney, qui pouvait aisément donner à cet écrivain une existence honorable. On m’a dit qu’il avait donné en tout à Amhurst une cargaison de vin ! Amhurst mourut, dit-on, de chagrin, et inhumé aux frais de son honnête imprimeur, Richard Francklin. (Lord Chersterfield’s Characters reviewed, p. 42.)
    Cette note est de l’auteur. a. m.
  7. Le mot du texte est Highlander. Nous avons essayé de le franciser en changeant la terminaison ; comme on dit Hollandais, Islandais. a. m.