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APPENDICE

moment où la déesse est présente dans ce sanctuaire ; elle part traînée par des vaches, et il la suit avec tous les respects de la religion. Ce sont alors des jours d’allégresse ; c’est une fête pour tous les lieux qu’elle daigne visiter et honorer de sa présence. Les guerres sont suspendues ; on ne prend point les armes ; le fer est enfermé. Ce temps est le seul où ces barbares connaissent, le seul où ils aiment la paix et le repos ; il dure jusqu’à ce que, la déesse étant rassasiée du commerce des mortels, le même prêtre la rende à son temple. Alors le char et les voiles qui le couvrent, et si on les en croit, la divinité elle-même, sont baignés dans un lac solitaire. Des esclaves s’acquittent de cet office, et aussitôt après le lac les engloutit. De là une religieuse terreur et une sainte ignorance sur cet objet mystérieux, qu’on ne peut voir sans périr. »

Le Castum nemus de Tacite ne serait-il pas l’île Sainte des Saxons, Heiligland, à l’embouchure de l’Elbe, appelée aussi Fosetesland, du nom de l’idole qu’on y adorait (… a nomine dei sui falsi Fosete, Fosetesland est appellata. Acta SS. ord. S. Bened., sect. I, p. 25) ? Les marins la révéraient encore au onzième siècle, selon Adam de Brème. Pontanus la décrit en 1530 — Les Anglais possèdent depuis 1814 cette île danoise, berceau de leurs aïeux (elle a pour armes un vaisseau voguant à pleines voiles) ; mais la mer, qui a anéanti North-Strandt en 1634, a presque détruit Heiligland en 1649. Elle est formée de deux rocs, comme le Mont-Saint-Michel et le rocher de Delphes. V. Turner, Hist. of the Anglo-Saxons, I, 125.


63 — page 132… des Amali, des Balti…

Jornandès (c. xiii, xiv) a donné la généalogie de Théodoric, le quatorzième rejeton de la race des Amali, depuis Gapt, l’un des Ases ou demi-dieux. — Baltha ou Bold (hardi, brave). « Origo mirifica », dit le même auteur, c. xxix. C’est à cette race illustre qu’appartenait Alaric. — La famille des Baux, de Provence et de Naples, se disait issue des Balti. Voyez Gibbon, V, 430.


64 — page 134Saxons, Ases…

Saxones, Saxen, Sacæ, Asi, Arii ? — Turner, I, 115. Saxones, i. e. Sakai-Suna, fils des Sacæ, conquérants de la Bactriane. — Pline dit que les Sakai établis en Arménie s’appelaient Saccassani (l. VI, c. xi) ; cette province d’Arménie s’appela Saccasena (Strab., l. XI, p. 776-8). On trouve des Saxoi sur l’Euxin (Stephan de urb. et pop., p. 657). Ptolémée appelle Saxons un peuple scythique sorti des Sakai.