À travers l’Afrique/Chapitre06
CHAPITRE VI
On nous avait raconté sur les Vouagogo et sur leurs exactions tant d’histoires surprenantes, que je m’attendais bien à ne pas franchir leur pays sans difficulté. C’étaient, disait-on, de grands voleurs, et d’un caractère si impérieux, que toute avanie de leur part devait être acceptée sans mot dire, tandis que la moindre injure faite à un Mgogo, fût-elle imaginaire, était punie d’une amende qu’il fallait acquitter sur-le-champ ; sinon l’attaque et le pillage de la caravane étaient certains, les Vouagogo ayant non moins de courage que de violence.
Nous les trouvâmes, en effet, d’humeur brutale et cupide, mais aussi poltrons que bravaches : ce sont bien les hommes les plus couards que l’on puisse imaginer. Si tous les gens qui fréquentent cette route, Arabes, Vouanyamouési et autres, n’approchent de l’Ougogo qu’avec effroi, craignant d’y perdre la moitié de leurs marchandises, c’est parce qu’ils y dépendent des habitants pour le pain de chaque jour, et que les Vouagogo, comme tous les lâches, oppriment ceux qui sont à leur merci.
Au fond, le prélèvement d’un droit de passage n’a rien que de naturel, et serait parfaitement juste s’il était perçu avec moins d’arbitraire ; car il faut le reconnaître : si le pays n’était pas habité par des gens actifs, qui entretiennent les citernes et cultivent le sol, on ne pourrait pas le franchir pendant la saison sèche, qui est la meilleure pour les voyages.
En fouillant dans le lit desséché des noullahs, on peut souvent trouver de l’eau. Il y a aussi dans la contrée quelques étangs ; mais cette ressource manque en beaucoup d’endroits, Les indigènes creusent alors des fosses où l’eau de pluie s’emmagasine en quantité suffisante pour qu’il y en ait jusqu’au retour de la saison pluvieuse. Le terrain, qui renferme beaucoup de sel, la rend souvent saumâtre ; dans tous les cas, l’eau de ces réservoirs devient avec le temps d’un nauséabond indescriptible ; mais sans elle on ne vivrait pas.
Un Arabe, plus courageux et moins prudent que les autres, résolut, il y a de cela quelques années, de traverser l’Ougogo sans payer aucun droit. Dans ce but, il réunit près de neuf cents hommes et déclara ses intentions.
Les Vouagogo n’attendirent pas le combat ; ils se retirèrent avec leurs femmes, leurs enfants, leur bétail, dans les jungles. Seulement, avant de partir, ils avaient comblé les citernes, brûlé leurs cases et tous les vivres qu’ils ne pouvaient pas emporter.
Prêts à braver des forces humaines, l’Arabe et ses gens étaient sans armes contre la faim et la soif. Quelques-uns, venus de l’Ounyamouési, y retournèrent ; quelques autres atteignirent le Mpouapoua : six ou huit au plus. L’armée presque tout entière fut détruite ; on dit que sept cents hommes périrent dans cette entreprise.
L’Ougogo a près de cent milles carrés. Il est divisé en beaucoup de chefferies indépendantes, qui exigent chacune un droit de transit ; et dans chacun de ces capitanats on subit des arrêts plus ou moins longs.
Pendant la saison sèche, le pays est aride ; mais du mois de novembre jusqu’en mai, époque des pluies, il est bien arrosé, et l’on y fait d’abondantes récoltes de sorgho, dont la maturité a lieu au mois de juin. Le chaume de ces moissons forme, durant la sécheresse, la nourriture du bétail, et malgré son manque apparent de matière nutritive, les animaux du pays, qui n’ont guère d’autre pâture, sont en bonne condition.
Chaque tribu possède un troupeau de vaches, qui st soigné à tour de rôle par tous les hommes de la commune, sans en excepter le chef.
Le 22 juin, ayant gagné Mvoumé, chef-lieu du premier district de l’Ougogo, nous fûmes initiés aux vexations que fait naître la demande du mhonngo, c’est-à-dire du droit de passage, et à la manière d’en discuter le montant.
Lors de notre arrivée, on célébrait les funérailles de l’une des sœurs du chef, morte dans la semaine précédente ; conséquemment tout le village, chef et ministres compris, était en état d’ivresse. Il en résulta pour nous trois jours d’arrêt, pendant lesquels tous les porteurs que Murphy avait loués à Bagamoyo prirent la fuite. Abdallah Dinah, chargé par Murphy de leur payement, les avait soldés avec de si mauvaise colonnade, qu’en voyant l’étoffe supérieure qu’avaient reçue les autres, ils s’étaient considérés comme dégagés de leur parole, ayant été trompés. Non contents de partir, ils volèrent à l’une des petites bandes qui nous accompagnaient, une charge d’étoffe que je fus obligé de remplacer, étant responsable de mes hommes.
Ces déserteurs allèrent rejoindre les Vouanyamouési que nous avions défendus à Mpouapoua, et qui, en aidant leurs compatriotes à nous quitter et à nous voler commençaient à montrer leur ingratitude.
Les Vouagogo se font aisément reconnaître, par l’habitude qu’ils ont de se passer dans le bout de l’oreille des chevilles de bois de plus en plus fortes, des anneaux de cuivre, des rouleaux de fil métallique, de petites gourdes leur servant de tabatières, etc. ; bref, d’y fourrer tous les menus objets qu’ils mettraient dans leur poche s’ils avaient un habit.
Il en résulte une distension démesurée du lobe, qui atteint parfois l’épaule, et qui, chez les vieillards, est souvent déchiré. Les boucles d’oreilles sont alors suspendues à un cordon, posé sur le crâne ; ou bien un des lambeaux de l’oreille est percé d’un nouveau trou, qui finit par devenir aussi grand que le premier.
Un couteau à double tranchant, une forte lance, un arc et des flèches, une espèce de casse-tête, constituent les armes des Vouagogo. Quelques-uns portent des boucliers en cuir, pareils de forme à ceux du Mpouapoua, mais dont le pelage a été enlevé et remplacé par des dessins rouges, noirs, blancs et jaunes.
Comme parure, les Vouagogo ont des bracelets très usés, de cuivre ou d’airain, venant de Zanzibar, et des kitinndis, spirales en fil de fer ou de laiton, qu’ils portent au-dessus et au-dessous du genou, ainsi qu’en haut du bras. Un ornement particulier, taillé dans une corne, double chevron couvert de fil métallique, ayant ses extrémités garnies de boulons de cuivre, et les deux sommets armés de pointes saillantes, décore également le haut du bras gauche.
Armes et objets de parure des Vouagogo.
1. Bouclier. — 2. Dague et fourreau. — 3. Serpe. — 4. Collier. — 5. Bracelet.
6. Bracelet de cuivre.
Mais c’est dans leur coiffure que les Vouagogo montrent surtout leurs facultés inventives : rien n’est trop laid ou trop absurde pour leur plaire. Quelques-uns font de leurs mèches laineuses d’innombrables tortillons, prolongés artificiellement par l’insertion de fibres de baobab ; ces tortillons pointent dans tous les sens, ou retombent sur la nuque, entourent la tête, et sont coupés sur le front au niveau des sourcils. De petites balles de cuivre et des grains de verre de nuances diverses décorent le bout de ces mèches tortillées.
D’autres se mettent une calotte de picés, petite monnaie de billon de Zanzibar qu’ils ont frottée de manière à la faire reluire ; ou bien ils se rasent la majeure partie de la chevelure, et se font, avec le reste, de petites cornes souvent enroulées de fil de cuivre jaune ou rouge, tandis qu’ils se couvrent les sourcils d’une bandelette en peau de vache de couleur blanche.
Les Vouagogo sont plus ou moins vêtus d’étoffe qu’ils obtiennent des caravanes. Quand l’étoffe est blanche, ils la colorent en jaune sale avec une espèce d’argile. Souvent ils se barbouillent d’une terre rouge, dont ils se font des taches plus ou moins larges, et que parfois ils s’étendent sur tout le corps d’une manière uniforme.
Coiffures des Vouagogo.
Si nous ajoutons qu’habituellement les Vouagogo sont enduits de beurre rance ou d’huile de ricin, et qu’ils ne se lavent jamais, on se fera une idée du peu d’agrément de leur aspect et de leur odeur.
Ayant enfin payé le tribut, nous quittâmes Mvoumé le 25 juin.
Dans l’après-midi, nous étions campés au bord d’un petit zihoua, jolie pièce d’eau entourée de beaux arbres et d’une herbe fine et courte pareille à celle des pelouses ; un endroit charmant, véritable oasis dans un pays stérile.
De nombreux oiseaux d’eau couvraient ce bassin, long de quatre cents yards sur deux cents de large. Dillon et Murphy prirent le batelet et rapportèrent des oiseaux qui ressemblaient à des sarcelles. Je n’avais pas pu les accompagner : ma botte m’avait écorché le cou-de-pied, à l’endroit où je venais d’avoir un abcès, et j’étais redevenu complètement boiteux.
À part un temps d’arrêt causé par nos porteurs d’étoffe, qui avaient voulu prendre le pas sur les porteurs de fil métallique, gens d’une aristocratie plus haute, la marche n’avait offert aucun incident. Des Vouagogo, réclamant le tribut, avaient bien essayé de nous barrer le passage ; mais leur commune appartenant au district de Mboumé, où nous avions déjà payé, leur demande était plus qu’impudente. Malgré mes hommes, qui s’efforçaient d’obtenir de moi que je voulusse bien être pris pour dupe, je répondis à ces Vouagogo qu’ils n’auraient, comme tribut, que le plomb de nos fusils ; et voyant trois raïfles aux mains d’hommes blancs décidés à ne subir aucune extorsion, ils pensèrent qu’il valait mieux rentrer leurs cornes et laisser passer la caravane.
Au bord d’un zihoua, dans l’Ougogo.
Le pays, cultivé seulement par places, avait des localités si arides que l’on n’y voyait que des acacias rabougris et une sorte d’épine que je baptisai du nom d’arbre anguleux : pas une inflexion des branches qui ne fût à angle droit, pas une seule courbe dans toute la ramée.
Sous les acacias, le sol était couvert de chausse-trapes naturelles, formées par une sorte d’excroissances venues sur les arbres, et d’où sortaient quatre épines acérées, de trois pouces de long chacune. En se desséchant, ces excroissances se détachent de l’arbre qui les porte, et deviennent un sérieux obstacle pour des gens qui marchent pieds nus.
Dans une portion de la route, de nombreuses déchirures du sol paraissaient provenir d’un tremblement de terre récent ; mais je n’ai pu faire comprendre à aucun indigène les questions que j’adressais à cet égard.
Arrivés au chef-lieu du district de Mapalatta, nous reçûmes la demande d’un nouveau tribut ; et le ministre étant complètement ivre, l’affaire dut se remettre au lendemain. Le chef, toutefois, se montra fort aimable, et nous autorisa à prendre tout le chaume qui nous serait nécessaire, tant pour construire nos abris que pour alimenter nos ânes.
Beaucoup de visiteurs vinrent regarder nos merveilles : fusils, pistolets, montres, boussoles, etc. Un vieillard, oncle du chef, après avoir longuement contemplé en silence tous ces prodiges de notre industrie, s’écria avec admiration :
« Oh ! ces hommes blancs ! ils font ces choses surprenantes et ils savent en faire usage. Des hommes qui ont tant de connaissances ne doivent certainement pas mourir : ils sont assez habiles pour fabriquer une médecine qui leur conserve la jeunesse et la force, et qui les fait vivre toujours ! »
Ce vieux gentleman nous donnait, je suppose, quelques milliers d’années ; et je pense qu’il nous attribuait la création des armes, des boussoles, des montres, de tout ce qui l’émerveillait.
D’humeur très communicative, il nous fit remarquer les six anneaux de cuir d’éléphant dont son poignet gauche était couvert ; il ajouta qu’ils indiquaient le nombre d’éléphants qu’il avait tués. Je lui demandai si les bracelets jaunes qui décoraient son poignet droit provenaient des lions qu’il avait abattus.
« Non, dit-il ; c’est de la peau de chèvre, portée comme médecine » (un talisman).
Les ruches abondaient dans le pays ; mais une bande de Vouadirigo était, disait-on, cachée dans la jungle ; et je ne pus décider personne à nous aller chercher du miel.
Le lendemain, la question du tribut fut réglée d’une manière très satisfaisante pour les deux parties. J’eus le plaisir d’avoir beaucoup moins à payer que je ne m’y attendais, et le chef fut très content de ce qui lui fut donné. Un cadeau fait la veille à son père adoptif, notre chaleureux admirateur, ne fut probablement pas étranger à la modicité de la demande.
Cette qualification de père adoptif, donnée à l’oncle du souverain de Mapalatta, vient de ce qu’à la mort d’un chef, il est d’usage de supposer que le fils du défunt regarde l’aîné de ses oncles comme un nouveau père ; mais seulement en particulier, jamais en public.
Le 29, au moment de partir, on ne trouva pas nos chèvres, celles que nous avions achetées aux Vouadirigo. Issa et quelques askaris furent laissés pour faire la recherche des absentes, et nous nous dirigeâmes vers Mpannga Sannga, une clairière de trois milles de diamètre, où s’élevaient cinq ou six temmbés, et qui était le séjour d’un autre chef indépendant.
Nous traversâmes des cultures appartenant à ces villages ; et nous nous établîmes près de la case du chef, au bord d’un lac partiellement tari.
En l’absence d’Issa, le payement du tribut fut confié à Bombay. Celui-ci embrouilla tellement l’affaire qu’elle se termina par une querelle entre le chef et moi. La demande me parut déraisonnable ; je défendis à Bombay d’y accéder. J’avais en outre recommandé de n’ouvrir les ballots que dans ma tente, afin d’empêcher qu’on en vit le contenu.
Il était certain que si les indigènes apercevaient de l’étoffe de prix, ils en parleraient au chef, qui baserait sa demande sur ces informations, au lieu de le faire d’après le nombre des paquets. Bombay, à qui la frayeur faisait perdre la tête, oublia mes ordres, et ouvrit plusieurs charges en présence d’une quantité de Vouagogo. Ceux-ci rapportèrent immédiatement qu’ils avaient vu deux magnifiques choukkas (draperies d’une brasse chacune) ; et ces choukkas en étoffe de l’Inde, étoffe précieuse que je réservais pour les Arabes, me furent aussitôt demandées.
Je reprochai naturellement à Bombay d’avoir agi de la sorte, et l’envoyai dire au chef qu’il n’aurait pas la fameuse étoffe.
Bombay n’en fut que plus affolé ; il partit, laissant ouvert un ballot de cotonnade. Cette négligence, dans un pays où les doigts de chacun sont des hameçons, eut pour résultat le vol de deux pièces de calicot ; et il ne m’en fallut pas moins livrer une de mes précieuses étoffes de l’Inde.
Bien que le chef de Mapalatta l’eût aidé de tout son pouvoir dans la recherche de nos bêtes, Issa ne ramena qu’une de nos chèvres. Les cinq autres avaient été prises par une bande de Vouadirigo, que l’on supposait affiliée à ceux qui nous avaient vendu les bêtes ressaisies ; de sorte que notre encouragement au pillage porta avec lui sa peine.
Zihoua, près de Mpannga Sannga.
Peut-être, au point de vue d’une morale rigoureuse, n’était-il pas très honnête de s’être fait acquéreur de bétail volé ; mais il y avait des circonstances atténuantes ; je crois que nous pouvions d’autant mieux accepter l’offre qui nous était faite, que les propriétaires dépouillés par nos vendeurs — les fugitifs que nous avions rencontrés en chemin — n’auraient nullement profité de notre refus.
De Mpannga Sannga, d’où nous partîmes le 1er juillet, quelques heures de marche, à travers une jungle entrecoupée de zihouas et de clairières, nous fit arriver au dernier étang ; nous nous y arrêtâmes pour le repos de midi.
Ce zihoua, d’une étendue considérable, était peuplé de sauvagine. À l’aide de notre bateau, nous réussîmes à nous procurer quatre ou cinq canards.
Lieu de campement favori pour les caravanes, cet endroit est décoré de massacres de buffles et d’antilopes que les chasseurs ont obtenus en se mettant à l’affût des animaux qui venaient boire, et dont ils ont fait des trophées.
Dans l’après-midi, une marche pénible à travers jungle et forêt, sur une terre rocailleuse, fut continuée jusqu’à ce que la nuit close et la fatigue de nos hommes nous fissent perdre l’espoir d’atteindre l’eau ce soir-là.
Le lendemain, nous étions en route au point du jour, par un air glacial ; c’était le premier froid que nous ressentions en Afrique.
On s’arrêta au bord d’un étang à peu près à sec. Nous y trouvâmes une caravane descendante qui allait se mettre en marche ; elle répondit à nos questions que Mirammbo tenait toujours la campagne. Ses chefs avaient entendu dire que Livingstone allait bien, qu’il était en bonne passe ; mais leurs renseignements étaient si vagues qu’ils ne nous inspirèrent aucune confiance.
Nous étions alors sur les confins du Kanyényé, le plus ancien et le plus grand des districts de l’Ougogo, dont il occupe le centre.
Magommba en était toujours le chef suprême. Un petit-fils de celui-ci vint nous voir, et nous apporta un généreux présent de lait et de miel. Il y avait longtemps, nous dit-il, qu’on entendait parler de nous ; et son grand-père l’envoyait pour nous conseiller de prendre la route qui menait directement chez lui. Sans cela, un fils du vieux chef nous attirerait dans son village, avec l’intention de nous extorquer des présents, auxquels il n’avait aucun droit.
En effet, dans l’après-midi, arrivèrent des messagers qui venaient, de la part de ce fils, nous inviter à lui rendre visite. Nous exprimâmes poliment nos regrets de ne pouvoir répondre à cette demande.
Le Kanyényé est une vaste dépression, remarquable par sa manufacture de sel, qui non seulement approvisionne le district, mais encore les pays voisins.
Aux divers endroits où la contrée présente des efflorescences salines, les habitants grattent la terre et la mêlent avec de l’eau, qu’ils font bouillir jusqu’à évaporation complète. Le sel est alors recueilli et mis en cônes de dix-huit pouces de hauteur.
Le lendemain, traversant une plaine émaillée de baobabs, où était un zihoua auquel s’abreuvait un beau troupeau de bêtes bovines, nous entrâmes dans le Kanyényé. Cinq heures de marche nous firent gagner un ancien camp, situé près de la résidence de Magommba.
Presque tout le pays était en culture. Nous avions croisé de nombreux villages — toujours des temmbés — et vu à l’entrée de l’un d’eux beaucoup de gens atteints de la petite vérole. C’était, depuis la côte, le premier exemple que nous rencontrions de cette cruelle maladie, qui parfois s’étend comme une flamme dévorante sur de vastes portions de l’Afrique.