Bod-Youl ou Tibet/Chapitre 7

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Texte établi par Musée Guimet, Ernest Leroux (12-13p. 194-219).

CHAPITRE VII

Panthéon tibétain.

1. Classement des divinités tibétaines. — 2. Sangs-rgyas, Bouddhas.3. Yi-dam, dieux tutélaires.4. Byang-c’ub sems-dpah, Bodhisattvas.5. Lamas, saints.6. Dâkkinîs, déesses tutélaires.7. C’os-skyong ou Drag-gçed, dieux protecteurs de la Loi.8. Yul-lha, dieux terrestres.9. Sa-bdag, dieux locaux.10. Démons.

1. Classement des divinités tibétaines. — Dans son ensemble, le Panthéon tibétain paraît être identique à celui du Mahâyâna, tel qu’on le trouve au Népal, en Chine et au Japon ; mais en l’étudiant de près on s’aperçoit qu’il présente de notables différences avec ceux de ces contrées, différences provenant non seulement de l’adjonction d’un certain nombre de divinités locales, mais encore et surtout du rang, de la puissance, des fonctions et des formes qu’il attribue aux divers personnages divins. De plus, chaque secte, même chaque famille, vouant un culte spécial à certaines divinités particulières, leur donne naturellement le pas sur d’autres, souvent considérées comme supérieures, et de ce fait résulte une grande incertitude quant à la place que doivent occuper les divers groupes et à celle des dieux dans ces groupes, sans compter qu’un même personnage figure fréquemment, sous son même nom additionné parfois d’un qualificatif, dans plusieurs groupes et avec des fonctions plus ou moins différentes. En présence de cette difficulté, nous avons pris le parti de classer et décrire le Panthéon tibétain d’après les données de la secte, dite orthodoxe, des Gélougpas[1].

Cette secte — fondée, comme nous l’avons vu, par Tsong-kha-pa — répartit le monde divin en neuf groupes : Sangs-rgyas « Bouddhas », Yi-dam « Tutélaires », Lhag-lha « supérieurs aux dieux », Byang-tch’oub-sem-pa « Bodhisattvas », Nyang-dan « Arhats ou Saints », Mkhâ-gro-ma « Dâkkinîs «>, Tch’os-skyong « Dharmapâlas ou Protecteurs de la Loi », Yul-lha « Dévas, dieux terrestres », et Sa-bdag « dieux locaux ou du sol ».

2. Sangs-rgyas[2] ou Bouddhas. — C’est la classe des êtres supérieurs et parfaits par excellence, résidant dans le Nirvâna, présidés par Dordjétchang[3] (Vajradhara), l’Adi-Bouddha du Bouddhisme indien, Bouddha éternel, infini, tout puissant, omniscient, essence de toute intelligence, de toute science, de toute lumière et de toute vie, mais non créateur ; être abstrait imité du Brahma, Paramâtman et Svayambhou, âme universelle des brâhmanes, sans qu’il soit établi positivement qu’il en remplisse le rôle. Il se confond assez souvent avec Dordjésempa[4] (Vajrasattva), bien qu’il semble que ce sont deux êtres distincts, le premier exclusivement méditatif, le second d’une nature active. On les représente tous deux assis, les jambes croisées, dans l’attitude de la méditation imperturbable[5], parés de riches bijoux, et coiffés d’une couronne à cinq fleurons. Dordjétchang fait le geste de perfection[6], (les index et les pouces des deux mains réunis et élevés à la hauteur de la poitrine), tandis que Dordjesempa a les mains croisées sur la poitrine et tient la foudre[7] et la sonnette sacrée[8]. Il est à remarquer que plusieurs sectes, entre autres la secte orthodoxe des Gélougpas, ne reconnaissent pas la supériorité de Dordjétchang ni de Dordje Sempa et en font simplement des Bodhisattvas célestes, émanations d’Akchobhya. Dans ce cas le rang suprême est attribué à Vairotchana[9].

Cette classe se divise en cinq groupes ou sous-classes :

1o Rgyal-ba Rigs-lnga[10] « Jinas ou Dhyâni-Bouddhas ». Ce sont cinq personnages abstraits, éternels, continuellement plongés dans la méditation, représentant les vertus, intelligences et forces de Dordjétchang, de qui ils émanent, protecteurs des cinq points cardinaux (zénith, est, sud, ouest, nord), personnifications des cinq éléments (éther, air, feu, eau, terre) et probablement aussi des cinq sens. Ils ne sont pas créateurs, n’interviennent ni dans les phénomènes matériels ni dans les affaires du monde, mais président à la protection et à l’expansion de la religion bouddhique, et par une émanation de leur essence procréent chacun un fils spirituel, Dhyâni-Bodhisattva, chargé de veiller activement sur l’univers, en même temps que par le rayonnement de leur intelligence ils inspirent, encouragent et soutiennent les saints qui aspirent à atteindre l’état sublime de Bouddha. On a donc ainsi cinq Trinités ou Triades composées, chacune, d’un Dhyâni-Bouddha, d’un Dhyâni-Bodhisattva, et d’un Mânouchi-Bouddha ou Bouddha humain. Ces cinq Dhyâni-Bouddhas se nomment : Rnam-par-snāng-mzad (Vairocana), Mi-bskyod-dpah (Akchobhya), Rin-hbyung (Ratna-Sambhava), Od-dpag-med (Amitâhha), Don-hgrub (Amoghasiddhi). Par un phénomène d’autant plus intéressant à constater qu’il est, croyons-nous, plus rare, ils prennent trois formes différentes (naturelle, mystique et tântrique) suivant les rôles qu’on leur fait jouer.

Rnam-par-snang-mzad (Vairotchana).
Rnam-par-snang-mzad (Vairotchana).
Rnam-par-snang-mzad (Vairotchana).

Dans leur forme naturelle, ils ressemblent à tous les autres Bouddhas[11], et ne se reconnaissent qu’à leurs gestes[12] et aux attributs qu’on leur prête parfois : ainsi Vairotchana[13] fait le geste de « tourner la Roue de la Loi[14] » (l’index de la main droite touchant les doigts de la main gauche) ; Akchobhya, le geste de « Prise à témoignage[15] » (la main droite pendante reposant sur le genou droit) ; Ratna-Sambhava, le geste de charité[16] (le bras droit étendu et la main ouverte dirigée vers la terre, comme pour attirer à lui les êtres) ; Amitâbha, le geste de « Méditation[17] »


Od-dpag-med.

Don-yod hgroub-pa.

(les deux mains reposant l’une sur l’autre, les paumes en dessus), Amogha-Siddhi, celui « d’intrépidité[18] » (le bras levé, la main présentée ouverte, les doigts dirigés en haut).

Sous leur forme mystique, on leur donne une couronne à cinq fleurons, on les pare de colliers, de ceintures et de bracelets précieux, ornements qui les font ressembler au type courant des Bodhisattvas. Sous cet aspect, deux d’entre eux, Akchobhya et Amitâbha, changent de nom, le premier
Tsé-dpag-med.
prenant celui de P’yag-na-rdor[19] et le second de Tse-dpag-med[20]. Ce dernier change aussi de fonction, et de « Lumière infinie » devient « Vie infinie ».

Enfin, dans leur forme tântrique, on les accouple à une déesse[21] qu’ils tiennent étroitement embrassée, et souvent on multiplie leurs bras qu’on charge d’armes et d’attributs magiques ;

2o Sangs-rgyas-dpah-boh-hduns, « Sept Bouddhas du passé ». Ce groupe, qu’on nomme aussi De-bz’in-gç’egs-pa « Tathâgatas », se compose de Çâkyamouni et des six Bouddhas humains qui l’ont précédé sur la terre. Eux aussi ne se distinguent les uns des autres que par leurs gestes. Ce sont : Rnam-gzigs (Vipaçyin), faisant les gestes simultanés de témoignage et d’imperturbabilité ; Gtsug-gtor-can (Çikhin), charité et imperturbabilité ; T’am-c’ad-skyob (Viçvabhu), méditation, K’or-va-hjigs (Krakou-tchanda), protection et imperturbabilité ; Gser-t’ub-pa (Kanakamouni), prédication et imperturbabilité ; Od-srungs (Kâçyapa), charité et résolution ; Çâ-kya-t’ub-pa (Çâkyamouni), prédication et imperturbabilité. Comme les Dhyâni, ces sept Bouddhas peuvent recevoir occasionnellement les formes mystiques et surtout tântriques quand ils remplissent les fonctions de divinité tutélaire d’un monastère, d’une tribu ou d’une famille.

3o Ltung-bçags-Kyi-sangs-rgyas-so-lnga, « Trente-cinq Bouddhas de confession », personnages divins auxquels on
Çâkya-thub-pa.
s’adresse pour obtenir la rémission ou tout au moins l’atténuation des péchés. Parmi eux figurent les cinq Dhyâni-Bouddhas, les sept Bouddhas du passé, les cinq Bouddhas médecins, accompagnés de dix-huit autres Bouddhas qui paraissent personnifier des abstractions[22]. On les invoque fréquemment et on leur voue un culte fervent en raison de leurs fonctions de rédempteurs et de sauveurs.

4o Sman-bla-bde-gçegs-brgyad « Tathâgatas médecins ». Ce groupe se compose de huit Bouddhas y compris Çâkyamouni, comme président, qui occupe toujours la place centrale quand on les représente ensemble. Sauf le plus important d’entre eux, Be-du-ryai Od-Kyi-rgyal-po, qui tient un vase d’amrita (ambroisie) et un fruit ou une plante médicinale, ils ne se distinguent les uns des autres que par leurs gestes et la couleur spéciale dont on peint chacun d’eux. Bédourya est bleu indigo, trois autres sont rouges, un jaune, un jaune pâle et un autre jaune rougeâtre. C’est à eux que l’on s’adresse pour obtenir la guérison des maladies du corps aussi bien que de l’âme.

5o Enfin se présente un dernier groupe qui, sous le simple nom de Sangs-rgyas « Bouddhas », renferme mille Bouddhas imaginaires censés vivre ou avoir vécu dans les « trois mille grands milliers de mondes » qui constituent l’univers. Parmi eux figurent les plus vénérés des Pratyéka Bouddhas la plupart du temps cités anonymement dans les écritures bouddhiques.

3. Yi-dam, « Protecteurs, Dieux tutélaires ». — Nous nous trouvons ici en présence de la plus fantastique imagination de la théologie bouddhique, issue de l’introduction dans cette religion du tantrisme hindou.

On sait que pour les Indiens la perfection absolue, qualité inhérente à l’idée de Dieu, comporte l’absence de toute passion, de tout désir, de tout mouvement, en un mot l’inaction absolue. Les actes attribués aux dieux de tous ordres constituent évidemment une contradiction flagrante avec ce principe. Un dieu agissant comme créateur ou préservateur n’est plus un dieu puisque ces actes supposent la passion, c’est-à-dire le désir d’agir, et le mouvement pour accomplir l’objet de ce désir. Pour mettre d’accord cette conception de la perfection divine et les actes prêtés aux dieux par la légende mythologique, le brâhmanisme mystique a inventé un dédoublement du dieu, considéré primitivement comme androgyne, en une personnalité purement méditative et inerte, qui est le dieu proprement dit, et une personnalité agissante qui est son énergie active. À la première ils ont donné la forme masculine, à la seconde la forme féminine. Cette dernière est la déesse, ou Çaktî, compagne de tous les dieux. Sous l’influence du brâhmanisme mystique et du tantrisme, ces conceptions se sont introduites dans le Bouddhisme vers le Ve siècle de notre ère et ont été appliquées non seulement aux dieux, serviteurs actifs des Bouddhas, mais encore aux Bouddhas eux-mêmes et on en est venu à les considérer sinon comme des créateurs, du moins comme des causes efficientes de la création. Ne pouvant raisonnablement attribuer l’action à ces abstractions, on leur a cependant donné une force d’énergie agissante, c’est-à-dire une Çaktî, une épouse représentant cette énergie, et les résultats de l’action de cette énergie ont été assimilés, suivant une idée très répandue chez les peuples primitifs, à ceux de l’acte de génération. Le Bouddha source et essence de tout est ainsi devenu un générateur, et c’est même à ce titre qu’il est considéré comme devant s’intéresser aux créatures engendrées par lui, et avant tout les protéger contre les démons, la grande et perpétuelle terreur des Tibétains.

Dans toutes les représentations plastiques ou peintes, ce qui caractérise nettement le Yi-dam, c’est la Youm qu’il
Dpal-hk’or-lo Sdom-pa.
tient étroitement enlacée dans ses bras, et c’est à cause de ce caractère invariable que l’on est, en quelque sorte, obligé de réunir dans un même groupe des divinités très dissemblables de rang et de puissance qui devraient normalement appartenir à plusieurs classes distinctes.

Les Yi-dams du rang le plus élevé sont les manifestations tântriques des Dhyâni-Bouddhas, de quelques Bouddhas et de quelques Bodhisattvas. Sauf l’adjonclion de la Youm, ils conservent dans ce rôle la figure que leur donne la tradition hiératique ; il n’y a d’exception que pour quelques Yi-dams-Bodhisattvas qui revêtent pour la circonstance des traits et des expressions terribles, propres, à ce que l’on suppose, à remplir d’effroi les démons qu’ils ont à combattre. En général, ces personnages sublimes sont représentés assis, pour marquer le calme éternel dont ils ne se départissent jamais ; seuls les Bodhisattvas les plus actifs sont figurés debout : le Bodhisattva Yi-dam Tchakdor[23], manifestation tantrique de Vadjrapâni peut être considéré comme le type le plus
Tchakdor.
caractéristique de cette série. On le représente, en effet, avec un visage effroyablement grimaçant, des yeux fulgurants de colère, une large bouche armée de longues dents, une chevelure de flammes, tenant un crâne humain dans sa main gauche, tandis que la droite brandit un dordje (foudre), et foulant sous ses pieds les cadavres de ses ennemis vaincus. À sa seule vue, on comprend que Tchakdor est le plus impitoyable adversaire et destructeur des démons. Bien que Vajrapâni soit une forme d’Indra ou de Vichnou, la légende qui explique la raison de la haine particulière qu’il porte aux démons est en partie empruntée au mythe de Çiva. Lorsque, dit-elle, les dieux eurent bu l’amrita (ambroisie) produite par le barattement de l’Océan, ils confièrent à la garde de Vadjrapâni le vase contenant le reste de la précieuse liqueur d’immortalité ; mais profitant d’un moment d’inadvertance du gardien, le démon Rahou[24] but tout ce qui restait dans le vase et le remplaça par un liquide innommable dont les exhalaisons eussent certainement empoisonné le monde. Pour éviter ce danger et punir Vadjrapâni de sa négligence, les dieux le condamnèrent à boire l’épouvantable liquide, et, par l’effet du poison, de doré qu’il était le teint de Vadjrâpani devint complètement noir, mésaventure que celui-ci ne pardonnera jamais à la race des démons.

Jigs-byed ou Yamântaka.

Les Yi-dams supérieurs ne sont pas nombreux. La grande majorité des êtres de ce groupe est constituée par de multiples transformations des dieux de l’Hindouisme, principalement des nombreuses formes de Çiva, introduites dans le Bouddhisme à titre de divinités secondaires, mais à peu près inconnues aux bouddhistes du Sud. Ce sont eux généralement qui sont les patrons tutélaires des sectes, des monastères, des simples familles et, dans ce dernier cas, ils ont aussi la charge de la protection des troupeaux et de la récolte. C’est chez eux surtout que l’on trouve les visages les plus effroyables, que l’imagination des moines et du peuple se donne libre carrière pour les doter de bras en grand nombre, de têtes d’animaux, les armer de tous les instruments guerriers connus, parmi lesquels figurent toujours le fameux dordje ou vajra qui représente la foudre, et le dril-bu, sonnette sacrée dont le tintement met en fuite les démons éperdus ; ils portent aussi dans une de leurs mains le t’od-k’rag (Kapala) crâne humain dans lequel ils boivent le sang de leurs ennemis et qui sert dans les temples aux offrandes et aux libations du sang des victimes et de boissons fermentées[25]. Les Youms de ces Yidams ont le plus souvent des visages agréables, mais quelquefois pourtant des traits démoniaques ou plusieurs têtes, et d’ordinaire de nombreux bras aux mains chargées d’armes et de l’inévitable t’od-k’rag.

4. Byang-C’ub-Sems-dpah ou Bodhisattvas. — Si nous nous en tenons au sens qu’il a dans le Bouddhisme orthodoxe primitif, le terme de Bodhisattva[26] désigne un être parfait, ayant acquis dans de nombreuses existences des mérites prodigieux auxquels il renonce pour les appliquer par compassion et amour au salut des autres êtres[27], fait un vœu en vue de parvenir à la Bodhi, et devant devenir Bouddha dans une existence mondiale future. C’est en effet le titre que Çâkyamouni porte dans le ciel Touchita et sur la terre jusqu’au moment où il devient Bouddha ; c’est aussi celui dont il sacre Maitréya, son successeur, avant de s’incarner pour la dernière fois. Il semble donc, qu’en ce temps, il n’y avait qu’un Bodhisattva dans le ciel, comme il n’y avait qu’un Bouddha sur la terre. Mais le Mahâyâna, en multipliant le nombre des Bouddhas, a aussi multiplié à l’infini celui des Bodhisattvas, appliquant ce titre vénérable à des personnifications abstraites d’intelligences, de vertus, de forces, de phénomènes, d’idées, en même temps qu’à tous les saints que leurs mérites réels ou supposés lui semblaient désigner comme devant un jour parvenir à l’état sublime du Bouddha. Nous ne devons donc pas nous étonner de trouver dans ce groupe des personnages de nature et d’origine très différentes.

Tout d’abord ce sont les Dhyâni-Bodhisattvas, fils spirituels ou émanations des cinq Dhyâni-Bouddhas, personnifiant leurs énergies actives (au même titre à peu près que les Youms du Bouddhisme tântrique) et nommés Kun-tu bzang-po (Samantabhadra), P’yag-rdor (Vajrapâni), P’yag-rin-c’en (Ratnapâni), Spyan-ras-gzigs[28] (Avalokiteçvara ou Padmapâni) et P’yag-na-ts’og (Viçvapâni). Trois d’entre eux ne sont guère que des divinités nominales, encore que très priées ; le second et le quatrième seuls, (ce dernier surtout) remplissent un rôle très important aussi bien dans la légende religieuse que dans la tradition populaire.

Vajrapâni, nous l’avons déjà vu, est l’ennemi irréconciliable des démons, surtout dans sa forme tântrique de Tchakdor, et jouit à ce titre d’un culte très fervent, mais plus de propitiation (peut-être à cause de l’allure démoniaque de sa forme tântrique) que de véritable adoration, si nous entendons par là un sentiment de reconnaissance et d’amour.

Par contre Avalokiteçvara[29], ou Padmapâni[30], est par excellence, l’être aimé, vénéré, adoré, imploré dans toutes circonstances, de préférence même aux plus grands Bouddhas, y compris son père spirituel Amitâbha lui-même. Il faut se souvenir, en effet, que les Bouddhas, incapables de se réincarner, plongés dans la béatitude du Nirvâna, ne peuvent plus intervenir dans les affaires des hommes ; tout au plus ont-ils la possibilité d’inspirer et de soutenir les saints qui se sont voués au salut des êtres. Ce sont en quelque sorte des dieux morts tandis que les Bodhisattvas sont des dieux vivants, actifs, pleins d’amour pour les êtres, toujours prêts à venir au secours du malheureux qui les implore avec foi. De multiples raisons expliquent la dévotion toute particulière dont jouit Avalokiteçvara. D’abord il a présidé à la formation de l’univers actuel et a la charge de le protéger contre les entreprises des démons et d’y développer l’action bienfaisante de la Bonne Loi. Ensuite il personnifie au

Padmapâni.
Padmapâni.
Padmapâni.
suprême degré la charité, la compassion, l’amour du prochain ; plus que tout autre il est secourable et dans son inépuisable bonté s’est manifesté et se manifeste encore dans le monde par incarnations ou apparitions toutes les fois qu’il y a quelque danger à écarter, quelque méfait des démons à réparer, quelque malheureux à sauver. Enfin, il préside, assis à la droite de son père Amitâbha, au paradis de Soukhâvatî dont il ouvre les portes à tous ceux qui l’invoquent avec dévotion, amour et confiance.


Tchanrési.
En raison de ses multiples fonctions de protecteur et de sauveur (on pourrait presque dire de rédempteur, si l’idée de rédemption par intervention divine n’était en contradiction avec le dogme bouddhique de la responsabilité personnelle et de la conséquence fatale des actes), et aussi en souvenir de ses incarnations répétées, Avalokiteçvara revêt, suivant le rôle qu’on lui attribue, des formes très diverses correspondant à ses trente-trois incarnations ou manifestations principales. Le plus souvent, on le représente, assis ou debout [31], sous les traits d’un beau jeune homme d’environ dix-huit à vingt ans, au teint blanc ou doré, coiffé d’une couronne à cinq fleurons, richement vêtu et paré d’ornements précieux, tenant un lotus en bouton ou épanoui et un vase d’amrita. Quelquefois aussi, mais très rarement au Tibet, on lui donne l’aspect féminin. D’autres fois encore il a plusieurs têtes et de nombreux bras. La plus célèbre de ses images est celle qui le représente avec onze têtes, disposées en pyramide, et vingt-deux bras (c’est particulièrement sous cette forme qu’il est le patron attitré du Tibet), anomalie qu’explique ainsi une curieuse légende rapportée par le Mani Kamboum : — Avalokiteçvara naquit un jour d’un rayon de lumière rouge issu de l’œil droit d’Amitâbha méditant profondément sur les moyens de sauver le monde. À peine né, l’Être parfait, dont la charité est l’essence, constata avec une profonde douleur que les enfers étaient pleins de misérables créatures expiant leurs fautes dans d’atroces tourments, et fit vœu de les délivrer toutes par le mérite et la puissance de sa méditation. Ainsi fut fait. Mais hélas, il s’aperçut que les enfers, vidés pour un instant, s’emplissaient de nouveau d’une foule toujours croissante de pécheurs. Avalokiteçvara ne put supporter ce désolant spectacle et soudain sa tête se rompit en mille morceaux. Amitâbha s’empressa bien de réparer ce désastre, mais si grande que fut son habileté il ne put parvenir à réunir les mille morceaux en une seule tête et se vit obligé d’en faire onze. Pour consoler son fils de son impuissance à accomplir son vœu charitable, il lui promit qu’un jour viendrait, à la fin des temps, où le péché disparaîtrait du monde, où tous les êtres goûteraient enfin la béatitude du Nirvâna.

Dans son culte mystique et tântrique, on donne pour Çaktî, ou compagne, à Avalokiteçvara la déesse Dolma[32], forme bienveillante de la Kâlî çivaïte désignée dans l’Inde sous le nom de Târâ, la sauveuse. Outre cet emploi spécial, Târâ fait partie du groupe des Bodhisattvas célestes parmi lesquels elle occupe une place considérable avec ses vingt-et-une transformations, toutes objets d’un culte très fervent, car contrairement à l’opinion des casuistes hinayânistes qui refusent aux femmes la capacité de parvenir au salut, les mahâyânistes font une large place à l’élément féminin dans les diverses classes de leur panthéon.

Au dessous des Dhyâni-Bodhisattvas évolue la classe nombreuse des êtres appelés Bodhisattvas, c’est-à-dire Aspirants-Bouddhas, les uns purement imaginaires, personnifications de vertus, ou même de livres, les autres ayant vécu, ou du moins passant pour tels, saints personnages béatiflés, dont quelques-uns peuvent être considérés comme ayant eu une existence historique : par exemple le roi Srong-tsan Gampo et ses deux femmes, tenues pour des incarnations de Târâ, sous les noms de Târâ blanche (Sgrol-ma dkar-po) et de Târâ verte (Sgrol-ma-ljangs-ku).

Sgrol-ma Dkar-po.
Jam-yang.

À la tête de ces Bodhisattvas, et occupant une place si considérable qu’on le range souvent à côté des Dhyâni-Bodhisattvas, se trouve un personnage énigmatique quant à son origine, appelé Hjam-pai dbyangs-pa [33] (Mandjouçri) qui personnifie la science transcendante ou sagesse bouddhique. Ce Bodhisattva sublime se reconnaît aisément au glaive flamboyant [34] qu’il porte dans sa main droite et au livre qui figure à sa gauche supporté par une tige de lotus. Jam-yang est toujours assis sur un lotus, ou bien sur un lion reposant lui-même sur le lotus.


Jam-pa.
Parmi les plus importants des Bodhisattvas, il faut signaler en première ligne Byams-pa [35] (Maitréya), le Bouddha futur, — qui se distingue des autres personnages du même groupe par le fait qu’on le représente assis à l’européenne, c’est-à-dire les jambes pendantes ; — les vingt-et-une Târâs, sauveuses et compatissantes, Çaktis d’Avalokiteçvara ; enfin le Bodhisattva féminin Od-zer tchan-ma, plus communément connu sous le nom de Rdo-rje P’ag mo, qui passe pour s’incarner à perpétuité en la personne de l’Abbesse du monastère de Palti, et se reconnaît à ses trois têtes, dont une de truie.


Rdo-rje P’ag-mo.
On peut dire d’une façon générale, que les Bodhisattvas sont les intermédiaires et les intercesseurs entre les Bouddhas et les hommes.

5. Lamas. — Le nom seul de Lama [36], par lequel les Tibétains traduisent le sanscrit Guru, « Directeur, Maître spirituel, Initiateur», indiquent la nature et l’origine des personnages de cette classe de divinités. Ce sont, en effet, ce que nous pourrions appeler les Pères de l’Église bouddhique, c’est-à-dire les Saints, disciples directs du Bouddha, patriarches qui lui ont succédé dans la tâche ardue et délicate de présider aux destinées de la religion, théologiens faisant autorité, fondateurs de Sectes et de Monastères de l’Église tibétaine. Suivant la croyance générale, ils ont acquis le Nirvâna relatif, celui dont le saint peut jouir déjà pendant son existence terrestre, mais qui, n’entraînant pas comme le Parinirvâna l’impossibilité de reparaître sur la terre ou dans l’univers, leur laisse la faculté de s’intéresser directement aux progrès de la religion et même aux choses du monde, de diriger et protéger les êtres dans leur marche pénible sur le chemin du salut, voire même au besoin de se réincarner afin de combattre quelque schisme ou hérésie dangereuse et remettre dans la bonne voie les égarés entraînés par de fausses doctrines. Ici aussi nous rencontrons une classification ou hiérarchie basée sur les mérites et la puissance qu’on attribue à ces saints personnages, à la tête desquels, bien entendu, on place Çâkyamouni, le Saint et le Guru par excellence.

Au premier rang figurent douze personnages dénommés Groub-tchen[37] « sorciers », entièrement imaginaires, à ce qu’il semble, et imités des Richis védiques, qui passent pour avoir acquis sainteté et puissance surnaturelle au moyen d’austérités, de mortifications corporelles et surtout par des pratiques magiques. Ce sont les patrons des adeptes de la Sorcellerie. Ensuite viennent les seize Arhats ou grands disciples du Bouddha, les dix-huit Sthâvîras patriarches successeurs du Bouddha ou chefs des premières sectes, les Pandits indiens et tibétains qui ont introduit, propagé ou restauré le Bouddhisme au Tibet, les fondateurs des écoles philosophiques, sectes religieuses et grands monastère du Tibet et de la Mongolie, et enfin toute la série de hauts dignitaires tenus pour être des incarnations perpétuelles de Bouddhas, Bodhisattvas, saints ou dieux, et que l’on nomme pour cette raison « Bouddhas vivants » ou « Bouddhas incarnés ».

En tête de ce groupe, si nous suivons les données de la secte orthodoxe des Gélougpas, nous trouvons naturellement Tsong-Kha-pa, fondateur de la secte et restaurateur de la pureté de la doctrine[38], et la succession des Dalaï-lamas à partir de Gedoun-Groub, neveu et successeur de Tsong-kha-pa jusqu’au Dalaï-lama actuel, ainsi que celle un peu plus récente des Pantchen Rinpotchés de Tachilhounpo. Toutefois les autres sectes, indépendantes de l’autorité du Dalaï-lama, les mettent à leur place chronologique, bien entendu après leurs propres fondateurs.

Chronologiquement, la série commence par Nâgârjuna et son disciple Arya-déva, fondateur et propagateur du système Mahâyâna dans l’Inde, Padma Sambhava et Çanta-Râkchita, introducteurs du Mahâyâna mystique au Tibet, Atiça, son réformateur, et Bromton, fondateur de la secte Kadampa, pour se continuer par le Saskya Pandita (XIIIe siècle), premier possesseur du pouvoir temporel au Tibet, Tsong-kha-pa, les Dalaï-Lamas, les Pantchen Rinpotchés, les Houtouktous et les Khoubilgans, supérieurs de Monastères réputés incarnations de diverses divinités ou de saints vénérés.

6. Dâkkinîs. — Ainsi que nous avons déjà eu l’occasion de le constater, le Bouddhisme Mahâyâna, et ses branches tibétaines en particulier, ont emprunté la plus grande partie de leurs divinités inférieures au Çivaïsme et surtout au Çivaïsme tântrique qui fait prédominer le culte des Çaktîs de Çiva sur celui de ce dieu lui-même ; nous ne devons donc pas nous étonner que les Tibétains donnent le pas aux Dâkkinîs sur les dieux masculins. Les Dâkkinîs, en effet, représentent aussi exactement que possible comme aspect et fonctions les diverses manifestations de la Çaktî de Çiva, tantôt farouche, cruelle et sanguinaire (Kâlî ou Dourgâ), tantôt bienveillante, protectrice et sauveuse [Târâ], seulement chez elles l’apparence démoniaque domine généralement, lors même qu’elles s’emploient au bien-être et au salut des êtres. Si on représente quelques-unes d’entre elles sous les traits de belles jeunes femmes, vêtues et parées ainsi que des reines, le plus souvent on leur donne des visages effroyables, des têtes d’animaux couronnées de
Lha-mo.
chevelures flamboyantes, des corps difformes et de nombreux bras, symboles de leur puissance, soit pour indiquer qu’elles peuvent tourmenter et perdre les insensés qui négligent leur culte, soit parce que l’on suppose que cet aspect terrible jettera l’effroi parmi les hordes de démons qu’elles ont pour mission de combattre et de détruire. Toutefois, chez toutes existe le double caractère bienveillant et démoniaque ou malfaisant, qui se manifeste suivant les circonstances.

Les Dâkkinîs sont les Youms des Yidams, Bouddhas, Bodhisattvas ou simples dieux, mais, en même temps, elles remplissent un rôle personnel des plus importants qui explique le culte fervent que leur rend la dévotion populaire de préférence souvent aux autres dieux. Nombre de monastères, même parmi ceux de la secte orthodoxe, se consacrent à l’une d’elles en qualité de patronne tutélaire, de même que la plupart des familles tibétaines, qui pensent s’assurer ainsi leur toute puissante protection.


Seng-g’ei Mkà-gro-ma.
La première en rang et puissance, souvent qualifiée de Reine des Dâkkinîs, est Lha-Mo [39] « Mère des dieux », représentée sous quinze formes et appellations différentes, mais surtout sous l’aspect d’une femme au visage effroyable, tenant une massue terminée par une tête de mort, et un crâne humain qui lui sert de coupe, montée sur un cheval harnaché d’une peau humaine, qui serait, selon la légende, celle de son propre fils tué par elle en punition des crimes de son père.

Un autre groupe important est celui des six Mkà-hgro-ma dont la plus puissante Seng-géi gdong-c’an Mkâ-hgro-ma, est représentée avec une tête de lionne, dansant nue sur des cadavres d’hommes et d’animaux.

7. Tch’os-Skyong [40] ou Drag-gçeds. — Sous ce titre sont compris à peu près tous les dieux de l’hindouisme, figurés comme les Yidams et les Dâkkinnîs sous un aspect et avec des attributs démoniaques, bien qu’ils soient cependant les défenseurs attitrés de la Loi et de l’univers contre les démons. Parmi eux, les plus vénérés sont Çin-dje, Yama, dieu de l’enfer et juge des morts, et Dzam-bha-la (Kuvera), le dieu de la richesse.

8. Yul-lha, Dieux terrestres. — Ce groupe comprend les diverses divinités préposées à la garde de l’univers. Il renferme bon nombre des dieux hindous, entre autres Brahmâ, Indra, Tchandra, Garouda, etc., réduits à l’état de divinités inférieures, de serviteurs, d’exécuteurs des ordres des Bouddhas et Bodhisattvas, et également quelques dieux d’origine probablement tibétaine, tels que Pihar ou Béhar, patron des monastères en général, Dgra-lha [41] dieu de la guerre, sorte d’Hercule ressemblant au dieu chinois Kouan-ti et d’ordinaire accompagné d’un chien noir, qui fait surtout la guerre aux démons, et Mé-lha, le dieu du feu (Agni) qui est aussi le dieu du foyer domestique.
Tchandra.

9. Sa-bdag, Dieux locaux — Ceux-ci, d’origine purement tibétaine, sont chargés de la protection du pays, montagnes, fleuves, lacs, fontaines, arbres, champs, maisons, et également des récoltes et des troupeaux. Ils sont extrêmement nombreux, chaque localité ayant son protecteur spécial et par cela même il n’est guère plus possible de les nommer que de déterminer leur nombre. Il en est un pourtant dont le culte est universel dans tout le Tibet, c’est le dieu de la maison Nang-lha, représenté d’ordinaire avec une tête de porc ou de sanglier. S’il protège la maison, il en est aussi le tyran et un tyran très incommode, car sous peine d’encourir sa colère on ne peut pénétrer dans le lieu qu’il a choisi pour sa résidence ; s’il occupe par exemple le foyer, il faut transporter ailleurs le feu de la cuisine ; s’il s’est établi à la porte, il faut faire une brèche dans le mur pour pénétrer dans la maison, etc, sans comptor qu’il change de station à peu près tous les deux mois.

À cette classe de divinités secondaires appartiennent aussi les dieux familiaux ou lares, qui sont en réalité les esprits des ancêtres et pour lesquels on célèbre des cérémonies spéciales à chaque changement de saison.

10. Gegs. Démons. — Les démons sont un sujet perpétuel de terreur pour les Tibétains, qui leur attribuent tous les maux qui peuvent les frapper. Épidémies, maladies des hommes et des bestiaux, tremblements de terre, inondations, sécheresse, famine, incendies, tout est leur œuvre, même les plus petites misères de la vie, telles que l’extinction du feu, ou le débordement du lait qu’une ménagère fait bouillir. On les désigne collectivement sous le nom de Gegs « Ennemi », bien qu’ils constituent plusieurs classes comme dans le Brâhmanisme et le Bouddhisme indien. Les plus redoutés sont les Lha-ma-yin qui correspondent aux Asouras, les Dud-pos, fantômes, spectres et revenants, et surtout les Çin-dje, serviteurs du dieu de la mort au tribunal duquel ils sont chargés d’amener les âmes des hommes dont l’existence est terminée.

Tous ces démons sont l’objet de pratiques, de cérémonies magiques et d’offrandes destinées à les propitier, d’exorcismes pour lesquels il faut nécessairement avoir recours aux bons offices des Lamas qui en tirent une grande partie de leur revenu.


  1. D’après les renseignements du Tsanit Khanpo-Lama Agouan Dordji. Nous nous sommes aidés des excellents ouvrages de M. M. E. Schlagintweit (Le Bouddhisme an Tibet), L. A. Waddell (Lamaism), E. Pander (Das Pantheon des Tsangtcha Hutuktu), Grünwedel (Mythologie du Bouddhisme au Tibet et en Mongolie) et S. d’Oldenbourg (Les Trois cents Bouddhas).
  2. Se prononce Sangyé.
  3. Rdo-rje c’ang.
  4. Rdo-rje sems-dpah.
  5. Rdo-rje-skyil-dkrung. C’est du reste l’attitude habituelle des Bouddhas.
  6. Byang-c’ub-m’cog.
  7. Rdo-rje, Vajra.
  8. Dril-bu.
  9. Vairocana.
  10. Se prononce Gyelba Rignga.
  11. Le type des Bouddhas est unique parce qu’ils n’ont qu’une seule et même nature.
  12. P’yag-rgya, en sanscrit Mudrâ.
  13. Pour plus de facilité nous désignerons désormais les Rigs-lnga par leurs noms sanscrits.
  14. C’os-hk’or-bsk’or ; sc. Dharmacakra.
  15. Sa-ngon. Ce fut le geste de Çâkyamouni lorsqu’il appela la déesse de la terre à témoigner contre Mâra.
  16. Mc’og-sbyin.
  17. Mnyam-bz’ag.
  18. C’os-hc’ad.
  19. Se prononce Tchakdor.
  20. Amitâyus.
  21. Yum « Mère », la Çaktî du tantrisme hindou.
  22. Voir leur liste dans le Bouddhisme au Tibet d’Émile Schlagintweit, p. 79.
  23. P’yag-rdor.
  24. Démon de l’éclipse.
  25. Il ne faut pas oublier que le meurtre d’êtres vivants et l’usage des alcools est formellement interdit par le Bouddhisme orthodoxe, à plus forte raison le proscrit-il dans les cérémonies du culte. Ces pratiques appartiennent au Çivaïsme tântrique.
  26. Celui qui possède les qualités ou l’essence de Bodhi.
  27. La réversibilité des mérites est un dogme du Bouddhisme.
  28. Se prononce Tchanrési.
  29. Le Seigneur qui regarde d’en haut, ou de loin.
  30. Qui a des mains de lotus, ou tient des lotus dans ses mains.
  31. Cette dernière attitude marque l’activité ou l’action.
  32. Sgrol-ma.
  33. Se prononce Jam-yang.
  34. Appelé « Sabre de grande intelligence » ; il sert à « couper les ténèbres de l’ignorance ».
  35. Se prononce Champa ou Jampa.
  36. Bla-ma.
  37. Grub-c’en.
  38. Voir page 185.
  39. Mahâ-Kâlî.
  40. Se prononce Tchoï tchong.
  41. Se prononce Dala.