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Correspondance de Voltaire/1771/Lettre 8163

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Correspondance : année 1771GarnierŒuvres complètes de Voltaire, tome 47 (p. 313-314).
8163. — À M. LE CARDINAL DE BERNIS.
À Ferney, le 3 janvier.

Eh bien ! cruelle Éminence, ne protégez point ma colonie ; laissez-la périr. Je péris bien, moi qui l’ai fondée. Je suis ruiné de fond en comble ; mais cela n’est rien à l’âge de soixante-dix-sept ans.

Souvenez-vous seulement que je vous écrivais, il y a deux ans[1] : Vous ne vous en tiendrez pas là. Vous êtes dans la vigueur de l’âge. Prospérez ; il ne tient qu’à vous. Mais de la félicité, n’en avez-vous pas par-dessus la tête ?

Si je meurs, c’est en aimant Votre barbare et charmante Éminence.

Le vieil Ermite de Ferney.

  1. Lettre 7619.